En couverture

Semaine du 2 au 8 mars 2018

1er mars 2018

AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.

Dû à des facteurs hors de notre contrôle, les textes critiques, incluant le « coup de cœur », pourraient enregistrer des retards même si nous faisons tous nos efforts pour l’éviter.

Veuillez noter que certaines bandes-annonces de films étrangers ne sont pas sous-titrées.

Selon le cas, certaines semaines pourraient ne pas afficher de « coup de cœur ». Cela dépendra de la qualité des nouveaux films à l’affiche et de l’appréciation du rédacteur en question. Si tel est le cas, pour cette page, nous choisirons l’image d’un film couvert qui nous paraît la plus attrayante.

| EN SALLE À MONTRÉAL |

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The Party de Sally Potter

Suite

Jean dit

24 février 2018

CRITIQUE
| SCÈNE |

★★★★
TOUTE VÉRITÉ SERA CHÂTIÉE
ÉLIE CASTIEL

Le milieu attendait la pièce d’Olivier Choinière impatiemment, comme pris par les rumeurs qui circulaient autour du personnage principal, absent de la scène, mais si présent dans ce récit politico-social où la forme volontairement sensationnaliste et criarde vaut le détour. Si Jean dit (pourrait-on plutôt dire « j’en dis »?) parle surtout de manipulation, l’œuvre demeure l’essence même de l’illusion, véritables tours de prestidigitation qui verront chacun des personnages (et des spectateurs) prisonniers d’un débat sur la notion de « vérité », sa fausse pudeur, son absence depuis que le monde est monde.

Comme un puissant analgésique de conscience désinformée. © Valérie Remise

Suite

Martha Graham Dance Company

23 février 2018

CRITIQUE
| DANSE |

★★★★
ENTRE LA DISTINCTION ET LA SYMÉTRIE
Élie Castiel

Martha Graham revit dans un bref extrait vidéo qui confirme ses parallélismes évidents et fondateurs avec Isadora Duncan, et en même temps expose triomphalement leur rivalité, La première, technique et inspirée, la seconde, romantique et endiablée. Mais un dénominateur commun les rassemble : l’engouement pour une chorégraphie puisant aux formes antiques, notamment dans les mouvements, des bras surtout, comme des lamentations offertes aux Dieux; et les costumes de coryphée, emprisonnant sensuellement le corps; et son espace unique au milieu de la scène, comme protégée par les divinités des déités.

Dans le répertoire varié présenté à la soirée Danse Danse, les disciples contemporains de la célèbre chorégraphe assument ces particularités par le biais de moments intenses, tant par les gestes que par la musique, stridente, imitant souvent les battements du cœur, s’immisçant dans notre esprit afin qu’il puisse retenir les tonalités les plus vertigineuses.

PeiJu Chien-Pott (Ekstasis) — Photo : © Brigid Pierce

Suite

Les Marguerites

22 février 2018

CRITIQUE
| SCÈNE |

★★★★ ½
LE REMPART DES BÉGUINES
Élie Castiel

Le décor se déploie sur toute l’horizontalité de la scène, espace ouvert à tous les possibles; et dans cet amalgame d’archaïque et de futuriste, le verbe et la parole reprennent leurs droits, comme si ces facultés du langage articulé se perdaient dans la nuit des temps; récit déterminé et intransigeant de Marguerite Porete, béguine, ou religieuse laïque, intellectuelle, à qui l’on doit Le miroir des âmes simples et anéanties et qui seulement demeurent en vouloir et désir, écrit en 1295, celle par qui, dans cette troublante et émouvante adaptation moderne de Stéphanie Jasmin,  les mots ne seront pas au rendez-vous parce qu’à l’instar de la Pucelle d’Orléans, elle finira morte au bûcher pour crime d’hérésie.

Louise Lecavalier © Photo : Caroline Laberge

Suite

Le chemin des Passes-Dangereuses

16 février 2018

CRITIQUE
| SCÈNE |

★★★★
LE SILENCE DES MÂLES
Élie Castiel

Comme dans le théâtre antique, le décor dans Le Chemin des Passes-Dangereuses exprime la nudité des lieux, quelque chose de rocailleux, d’austère, de grave, mais de neutre aussi, permettant autant d’aspérités et d’isolements; un cadre bien pensé qui s’harmonise aisément aux personnages dès que leurs premières paroles sont prononcées.

Une tragédie québécoise, et pourtant si universelle, c’est ce qui ressort de ce texte de Michel Marc Bouchard datant de vingt ans, présenté en 1998, en outre, chez Duceppe. Ce soir de Première médiatique et mondaine, on peut également compter sur une nouvelle génération de spectateurs qui découvrent la dynamique québécoise en matière de rapports familiaux, ici, le silence du mâle québécois, qu’il soit père, fils ou frère; mutisme fait de gestes incongrus, de paroles à peine prononcées, de doutes, d’incertitudes et de ce que l’on a toujours caché, l’homosexualité (particulièrement masculine), la peur du sexe, la crainte du qu’on-dira-t ’on.

Félix-Antoine Duval, Alexandre Goyette et Maxime Denommée – CRÉDIT Photo : © Caroline Laberge

Oui, dans cette version singulière et moderne de la pièce-culte et rare de Bouchard, les âmes masculines sont en peine, métaphore d’un Québec en proie à son identité, cherchant le rêve quasi utopique de l’indépendance qui, si l’on croit l’auteur, passe d’abord par une prise en charge de soi-même, car pour atteindre la souveraineté nationale, il faut tout d’abord et individuellement posséder sa langue, sa culture, son appartenance, ses origines, sa vision sociale et démocratique. D’où cette belle formulation du québécois parlé dans cette version, sommant le spectateur à le respecter et à l’accepter telle qu’il est. Les grands québécois du théâtre et du cinéma, deux arts par excellence de la représentation, l’ont compris depuis fort longtemps, tentant à chaque fois d’illustrer adroitement le bien-fondé de leurs visions d’un pays en devenir.

Martine Beaulne signe ici une mise en scène où le
minimalisme de la peinture scénique et la pertinence
du propos reposent entièrement sur le dépouillement.

Ici, ce sont des paroles d’hommes, des chasseurs et en même temps des proies, ceux par qui, la majeure partie du temps, les scandales arrivent, des individus aujourd’hui psychologiquement dispersés, notamment en ce qui a trait à la majorité hétérosexuelle. Mais la pièce-phare de Bouchard offre de nouvelles perspectives, des idées d’un nouvel encadrement social et par extension, politique.

Que dire des trois comédiens? Nous devons parfois éviter le cliché souvent lourd et répétitif du niveau d’interprétation pour simplement souligner qu’autant Maxime Dénommée, Alexandre Goyette que Félix-Antoine Duval se soumettent docilement et parfois-même avec une tendresse infinie à cet exercice intellectuel sur la mémoire et sur la confession des secrets et des sentiments lourdement enfouis à l’intérieur de leur être. Grâce aux images en mouvement et à ceux de la représentation, le Québec commence progressivement à se souvenir, à s’intégrer à son Histoire et à finalement la répertorier dans le conscient collectif.

Martine Beaulne signe ici une mise en scène où le minimalisme de la peinture scénique et la pertinence du propos reposent entièrement sur le dépouillement. Pari gagné. Et on retiendra finalement que malgré tout et contre toute attente, dans ce Chemin des Passes-Dangereuses, les hommes aussi ont une âme, même lorsqu’ils marchent à pieds nus.

Auteur : Michel Marc Bouchard – mise en scène : Martine Beaulne, assistée de Guillaume Cyr – décor : Claude Goyette – éclairages  : Guy Simard – vidéo : Yves Labelle – musique : Ludovic Bonner – costumes : Martine Dubé, assistée de Daniel Fortin – comédiens : Maxime Denommée (Ambroise), Félix-Antoine Duval (Carl), Alexandre Goyette (Victor), Pierre Collin (voix du père) – production : DUCEPPE, en collaboration avec Montréal en Lumière.

Durée
1 h 15 (sans entracte)

Représentations
Jusqu’au 24 mars 2018
Place des arts (Théâtre Jean Duceppe)

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes]

Senia

8 février 2018

CRITIQUE
| DANSE |

★★★★ 

FORMES INTRIQUÉES

_ Élie Castiel

Chorégraphe atypique de la modernité occidentale, Marcos Morau soumet ses danseurs à un exercice de remise en question les situant dans des zones, certes inconfortables, mais qui par la même occasion leur permet de revendiquer des terrains inconnus de plein droit. Diverses disciplines se conjuguent dans cette vibrante Siena : théâtre, danse, jeux de la perception liés aux corps, des entités physiques qui gesticulent, se déhanchent, poursuivent d’étranges chemins et avant tout, somment le spectateur d’avoir recours à son intelligence.

Tableau à l’appui, La Renaissance italienne s’installe en premier lieu, annonçant une modernité en devenir, se renouvelant sans cesse à travers les siècles. La discipline « moderne » en matière d’arts se développent alors selon les tendances politiques et sociales de chaque période explorée.

Photo © Jesús Robisco

Suite

Semaine du 26 janvier au 1er février 2018

25 janvier 2018

AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.

Dû à des facteurs hors de notre contrôle et au nombre insuffisant de participants, les textes critiques, incluant le « coup de cœur », pourraient enregistrer des retards même si nous faisons tous nos efforts pour l’éviter.

Veuillez noter que certaines bandes-annonces de films étrangers ne sont pas sous-titrées.

| EN SALLE À MONTRÉAL |

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COUP DE CŒUR
PADMAAVAT

Sanjay Leela Bhansali

CRITIQUES
Le vénérable W.

Barbet Schroeder

Les scènes fortuites
Guillaume Lambert

SANS COMMENTAIRES
Geek Girls

Gina Haraszhti

Maze Runner: The Death Cure
Wes Ball

Three Heroes and the Princess of Egypt
Konstantin Feoktistov

PRÉ-SORTIES SÉLECTIVES
Jeudi 1er février – @ Cineplex

Winchester
Michael Spierig, Peter Spierig
V.o. : anglais / Version française
Winchester : La maison hanté

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence / Horreur)

Fiche détaillée
Semaine du 2 au 8 février

 

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