8 novembre 2011
BALLET en 3 actes sur une musique de Sergei Prokofiev | Dir. artistique : Andrei Litvinov – Cost. : Arthur Oliver – Danseurs : Natalia Balan (Juliette), Anatolie Ustimov (Roméo), Natalia Balan (Rosalinda), Artem Maurer (Paris), , Eugenio Tcaci (Mercurio), ainsi que Tatian Casian, Aybula Abdrakhamanov, Nikolai Khozin, Alexandru Nihtii, Ivan Meletiev, Vladimir Nikitin, Ecateria Ustimova, Igor Gerchiu, Cristina Tiprig, Genedaii Rybalchenko | Prochaines représentations : 8 et 9 novembre, à 19 h 30 – Théâtre Saint-Denis.
5 novembre 2011
Nous avons choisi intentionnellement le titre de notre critique en fonction de son double sens. D’une part, il met en exergue le pari du réalisateur : rendre le plus cinématographiquement possible une pièce du répertoire théâtral contemporain; de l’autre, il reflète le secret bien gardé du personnage principal, énigme qu’on ne vous dévoilera pas. Dans les deux cas, deux regards, deux points de vue qui, par un tour de magie, s’unissent pour produire un film d’une grande beauté narrative et visuelle. Dans ce long processus de création, la rencontre tumultueuse de deux mondes que le pouvoir de la parole finit par unir et apaiser.
>> Élie Castiel
Bashir Lazhar, un Algérien illégal dans la cinquantaine, apprend la tragédie survenue à l’école dans le journal. Il décide alors de se présenter à l’établissement scolaire pour offrir ses services à titre de remplaçant de la défunte. Il sera embauché, mais c’est dans un endroit en situation de crise que Lazhar va devoir enseigner. À sa façon, puisque dès le premier jour, il impose une dictée aux élèves (non initiés) tirée d’un texte d’Honoré de Balzac. Comment s’ajuster aux méthodes d’un enseignant venu d’ailleurs?
>>> Luc Chaput
La première édition du festival de films francophones avec sous-titres anglais eut lieu à Montréal, à l’initiative de Maidy Teitelbaum, à l’époque du référendum de 1995. Au cours des années, la qualité moyenne des films présentés s’améliora et la fréquentation aussi, ce qui amena la direction à passer d’une salle du Musée des Beaux-Arts au très beau et grand Cinéma Impérial, rue Bleury.
4 novembre 2011
L’HOMME QUI VOULAIT VIVRE SA VIE (The Big Picture)
DRAME/SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE | France 2010 – Durée : 117 minutes – Réal. : Éric Lartigau – Int. : Romain Duris, Marina Fois, Catherine Deneuve, Niels Arestrup, Branka Katic – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma Beaubien – Cineplex Divertissement
Résumé
Après avoir tué accidentellement l’amant de sa femme, un homme met en scène sa propre mort, usurpe l’identité de sa victime, puis s’enfuit dans les Balkans, où il tente de refaire sa vie.
En quelques mots
Du roman populaire de Douglas Kennedy, Éric Lartigau en retire un thriller intense mâtiné de drame psychologique. Les deux genres s’entremêlent avec bonheur, donnant l’occasion aux comédiens d’apporter les subtilités requises dans leur jeu. En particulier, soulignons la présence charismatique de Romain Duris, remarquable à tout point de vue. Le charme opère tout le long de road movie dont les quelques invraisemblances dues au genre se font oublier grâce à un montage rigoureux et une transition parfaite entre les deux parties du film. Et de cette image montrant Paul (Duris) pointant l’horizon à travers la lentille de son appareil photo, un regard singulier sur le monde et la vie. >> Élie Castiel
27 octobre 2011
MONSIEUR LAZHAR
DRAME SOCIAL | Canada [Québec] 2011 – Durée : 95 minutes – Réal. : Philippe Falardeau – Int. : Fellag, Sophie Nélisse, Émilien Néron, Danielle Proulx, Brigitte Poupart – Dist. : Séville (Christal) | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma Beaubien – Cinéma Parallèle – Cineplex Divertissement
Résumé
Dans une école primaire de Montréal, deux élèves découvrent le suicide de leur institutrice. Apprenant la tragédie, un algérien d’âge mûr récemment arrivé au Canada offre ses services à titre de remplaçant.
En quelques mots
Le scénario de Philippe Falardeau abonde d’idées intéressantes : le pourquoi du suicide, la responsabilité des enseignants face aux élèves, celle des parents face à leurs enfants, celles aussi émanant des cadres administratifs face au métier qu’ils pratiquent. De ces propositions surgissent des thèmes aussi actuels que la responsabilité civile, le système d’éducation, le partage, le suicide, la multiplicité des images dans le monde d’aujourd’hui. À l’intérieur de cet amalgame de propositions, de comportements et de situations, les élèves et les enseignants subissent un processus de guérison long et impitoyable au cours duquel certains des protagonistes devront faire des choix. Falardeau présente ce rituel social insulaire comme une sorte d’exorcisme servant à vaincre le silence, l’apathie et, malgré les apparences, ouvrant grandes les portes à une possible renaissance de l’âme et de l’esprit. Gagnant de plusieurs prix dans des festivals internationaux et choisi pour représenter le Canada aux prochains Oscars, Monsieur Lazhar est un film essentiel bercé par une prose douce et lumineuse émanant d’un cinéaste d’une exceptionnelle humanité. >> Élie Castiel
Dans la pléthore de festivals qui ont lieu en octobre-novembre, le Festival du cinéma grec de Montréal affiche ses couleurs en proposant une troisième édition marquée du signe de la diversité. Notamment en ce qui a trait aux dates de production des films présentés.
À titre d’exemple, deux classiques du cinéma grec : What Did You Do in the War, Thanassi ? (Ti ekanes sto polemo, Thanassi? / 1971) de Dinos Katsouridis et Rembetiko (1983) de Costa Ferris, Ours d’or à Berlin en 1984. Le premier montre le talent du plus grand comique du cinéma grec du siècle dernier, Thanassis Vengos, d’un talent fou, drôle, émouvant, et d’une rigueur exceptionnelle dans la gestuelle.Le second, se présente comme un mélodrame vigoureux avec, comme toile de fond, l’une des plus belles musiques du répertoire grec, le rembetiko, mélange de complaintes, de mélopées et de célébrations musicales de la vie. Le film bénéficie aussi d’une distribution éclatante et d’une trame sonore enivrante.
Est-ce le hasard de la programmation ou s’agit-il d’un choix délibéré? Toujours est-il que Rembetiko évoque en filigrane la présence de la chanteuse judéo-grecque Róza Eskenázi, justement le sujet principal du film de clôture (le 3 novembre au Rialto), My Sweet Canary (Kanarinimou glyko / 2011), coproduction gréco-israélienne réalisée par Roy Sher. Documentaire émouvant sur l’une des plus belles voix grecques de la première moitié du XXe siècle. Témoignages et documents d’archives illustrent avec une puissance d’évocation la carrière illustre d’une femme exceptionnelle, libre, énigmatique, sensuelle, en avance de son temps.
Pour les films récents, deux fortes propositions : Welcome to All Saints (Ap’ta kokala vgalmena / 2010) de Sotiris Goritsas, satire sociale sur le milieu hospitalier, et Wasted Youth (2011) de Jan Vogel et Argyris Papadimitropoulos, l’un des films grecs indépendants les plus attendus de l’année.
Sans oublier de souligner la mini rétrospective consacrée à Pandelis Voulgaris, l’une des présences cinématographiques les plus illustres du cinéma hellénique. Le festival présente la première québécoise de With Heart and Soul (Psyhi vathia / 2009), Brides (Nyfes / 2004 – Film d’ouverture) et Happy Day (1977), sans doute l’une de ses plus belles réussites. Au même titre que Theo Angelopoulos, tour à tour sociologue, ethnographe et observateur des chemins de l’Histoire, Voulgaris enrichit ses films grâce à des mises en scène tournant autour de l’affect, de la mémoire et de la réconciliation, ainsi qu’à une direction d’acteurs remarquablement orchestrée. Un cinéaste à découvrir pour sa profonde humanité.
Au Cinéma du Parc, du 28 octobre au 3 novembre 2011.
21 octobre 2011
>> Élie Castiel
Dans notre billet du 25 février, nous faisions état de notre indignation en rapport avec l’incarcération de Jafar Panahi. Aujourd’hui, des mois plus tard, la saga judiciaire continue. La cour d’appel iranienne vient de confirmer la sentence du cinéaste : 6 ans de prison et 20 ans d’interdiction de tourner des films. C’est clair, cela signifie tout simplement que Panahi met fin à sa carrière, laissant derrière lui une œuvre majestueuse, personnelle tout en étant universelle, faite de films phares, véritables métaphores d’une société qui, bien que libérée du joug d’avant la révolution islamique, a engendré d’autres politiques défaillantes, ne laissant pas ses créateurs proposer des initiatives de renouveau.
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