En couverture

Ces auteurs trop discrets

9 décembre 2011

>> Sylvain Lavallée

Noël est encore dans deux semaines, mais j’ai décidé de sortir de l’ombre un peu plus tôt que prévu afin de m’offrir un petit cadeau. Non, je ne pense pas à vous, chers lecteurs, ce qui suit est purement narcissique : voilà pratiquement un an que je poursuis une rétrospective de papa Spielberg, revoyant un de ses films de temps à autre et m’étonnant à chaque fois de ce que j’y découvre, même si j’ai déjà vu la plupart de ses films une bonne dizaine de fois il y a quelques années. Bref, ça fait longtemps que je médite sur ce cinéaste et que je passe à un doigt d’écrire quelque chose sur lui, d’autant plus qu’au cours de cette année il m’est devenu précieux (alors qu’auparavant il était très loin dans mes priorités cinéphiles), alors je ne peux cette fois laisser passer l’occasion de m’épancher un brin (peut-être beaucoup) sur son cas, avec ces Adventures of Tintin et War Horse qui sortent sur nos écrans. Mais avant de plonger dans son œuvre, petite introduction cette semaine pour nous permettre d’en saisir l’importance.
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Semaine du 9 au 15 décembre 2011

8 décembre 2011

LE FILM DE LA SEMAINE …

THE ARTIST
(L’Artiste)

COMÉDIE DRAMATIQUE | Origine : France / Belgique – Année : 2011 – Durée : 100 minutes – Réal. : Michel Hazanavicius – Int. : Jean Dujardin, Bérénic Bejo, John Goodman, Penelope Ann Miller, James Cromwell, Missi Pyle – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement Cinéma Beaubien (dès le 25 décembre 2011) – Excentris (dès le 25 décembre 2011)

Résumé
À Hollywood, en 1929, l’arrivée du cinéma parlant bouleverse une industrie ancrée dans ses habitudes. Un acteur vedette du muet refuse pourtant de croire à cette invention et tente de continuer sa carrière en défiant la réalité.

En quelques mots
Michel Hazanavicius a eu la bonne idée de nous montrer dès les premières images comment se ressentait le cinéma muet. On y voit la star, pensive, derrière le grand écran alors que de  l’autre côté la foule des grandes premières hollywoodiennes s’émeut ou rigole à l’unisson tandis qu’un orchestre de dizaines de musiciens donne le pouls de l’action sous la houlette d’un chef en smoking. Le réalisateur nous plonge ainsi dans ce qui fut la force du cinéma sans parole : un contact direct et puissant avec l’émotion.  Ce contact était si fort que même Charlie Chaplin est demeuré perplexe devant l’arrivée des talkies et ne s’y est résolu que pour son dernier film. Que Le Dictateur (The Great Dictator / 1940) ait connu le succès ne fait que prouver, s’il en est encore besoin, l’étendu de son génie.  Beaucoup, dont l’humour physique animait les écrans du muet, n’y ont pas survécu. Imaginerait-on les Laurel et Hardy qui faisaient le bonheur des 40 ans et plus durant les intermèdes télévisés, faisant des blagues à la Seinfeld? Dans le monde du cinéma actuel, The Artist apparaît un peu comme une météorite sur la banquise. Mais ce bizarre objet charbonneux est, en vérité, un diamant.  >> Anne-Christine Loranger

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LE GALA DE L’OPÉRA DE MONTRÉAL

2 décembre 2011

La 16e édition du Gala de l’OdM aura lieu le 4 décembre, à 14h, à la Maison Symphonique de Montréal, salle majestueuse à l’acoustique impeccable, dernier-né parmi les théâtres de la Place des arts . Ce Concert-Bénéfice réunira, entre autres, des noms aussi prestigieux que Phillip Addis, Alain Coulombe, Lyne Fortin, Sonia Racine, Lauren Segal, ainsi que Marc Hervieux et Marie-Josée Lord.

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Ken Russell | 1927-2011

Dans le cadre de Monitor, série documentaire sur les arts de la télévision britannique, un réalisateur de 32 ans, sous la direction de l’animateur Huw Weldon qui agit comme son mentor, produit des biographies de musiciens et autres artistes employant des reconstitutions avec acteurs et trouvant un équivalent visuel à leurs œuvres. De cette série qui marqua l’imaginaire télévisuel anglais, on peut au moins garder Song of Summer sur Delius.

Ce fils de cordonnier, qui avait été danseur et acteur avant d’apprendre la photographie et d’entrer à la BBC, a donc ensuite la possibilité de réaliser des adaptations d’œuvres littéraires pour le grand écran. Tout d’abord, Women in Love, d’après D.H. Lawrence, étonne par son combat de lutte entre deux hommes nus, spectacle qui choque dans un cinéma moderne plus habitué à montrer les nudités féminines. C’est pourtant Glenda Jackson qui gagne l’Oscar de meilleure actrice. Le baroquisme du style est poussé au plus loin dans The Devils, adaptation d’un roman d’Aldous Huxley sur les possédés de Loudun. Mélange de fantastique, d’horreur et d’anticléricalisme, ce film mettant en vedette Oliver Reed que Russell connaît depuis Monitor, subit les foudres de certains censeurs, ce qui favorise sa notoriété et son succès.

Suivent des adaptations foisonnantes de l’opéra rock Tommy et des biographies déjantées de Tchaïkovski (Music Lovers), Mahler ou Liszt (Lisztomania) jouant dans ce dernier cas sur le fait véridique que le pianiste et compositeur hongrois était déjà une grande vedette internationale comparable à ce que sont devenus depuis les Michael Jackson et autres Elvis Presley. Son conflit avec le romancier et scénariste Paddy (Marty) Chayefsky au sujet d’Altered States et l’insuccès populaire de cette vision psychosensorielle du travail du scientifique allant au-delà du réel lui ferment alors les portes d’Hollywood. Il devient un metteur en scène d’opéra tout aussi iconoclaste tout en continuant à fréquenter Oscar Wilde (Salome’s Last Dance) et autres sujets sulfureux dans des films à plus petit budget dont le dernier important est Whore.

Cinéaste emblématique des débordements des années hippies et psychédéliques, Russell, pour ses spectacles en images en mouvement où les mélanges de genres sont détonants, a reçu, au cours des trois dernières années, des hommages à deux festivals montréalais, le Fifa puis Fantasia.  >> Luc Chaput

Semaine du 2 au 8 décembre 2011

1er décembre 2011

LE FILM DE LA SEMAINE …

LE HAVRE
COMÉDIE DRAMATIQUE | Origine : France / Finlande – Année : 2011 – Durée : 90 minutes  – Réal. : Aki Kaurismäki – Int. : André Wilms, Jean-Pierre Darroussin, Kati Outinen, Jean-Pierre Léaud, Evelyne Didi – Dist. : SVbiz (FilmsWeLike) | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement

Résumé
Dans la ville portuaire du Havre, un modeste cireur de chaussures vient en aide à un jeune réfugié africain traqué par la police et menacé d’expulsion
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En quelques mots
À Cannes, Le Havre de Aki Kaurismäki remporte le Prix de la Fipresci et le Prix du jury œcuménique. Ici, le cynisme habituel du réalisateur fait place à plus d’empathie, de solidarité, voire de tendresse. On comprend alors que le titre, Le Havre, fasse référence d’une part à un lieu précis (le port de Paris, lieu de toutes les migrations), mais aussi, d’une façon symbolique, à la notion de « havre de paix ». Pour une fois, l’humour distancié habituel du cinéaste nous rapproche des personnages. Il est vrai que le sujet s’y prêtait bien. Kaurismäki le contestataire fait preuve ici d’une vision généreuse. Dans un style résolument non réaliste, presque surréaliste en fait, il défend des valeurs humaines de base; comme il l’a si bien fait dans le passé avec un film comme L’homme sans passé (2002). Il s’avère aussi très généreux, nous faisant cadeau de deux prestations de Pierre Étaix et Jean-Pierre Léaud, que l’on ne voit plus beaucoup au cinéma.  >> Pierre Pageau

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Sommets du cinéma d’animation

30 novembre 2011

À Montréal, à l’initiative et sous la  gouverne de Marco De Blois, responsable de ce secteur à la  Cinémathèque, se déroulent début décembre depuis 10 ans les Sommets du cinéma d’animation, quatre journées bien remplies à saveur de festival qui montrent bien que  le cinéma d’animation  n’est pas seulement les cartoons mais qu’il peut traiter en employant divers moyens (papier découpé, pâte à modeler, etc) des sujets joyeux ou graves.

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Semaine du 25 novembre au 1er décembre 2011

25 novembre 2011

LE FILM DE LA SEMAINE …

THE DESCENDANTS (Les descendants)
DRAME FAMILIAL | États-Unis 2011 – Durée : 115 minutes  – Réal. : Alexander Payne – Int. : George Clooney, Shailene Woodley, Beau Bridges, Amara Miller, Judy Greer, Nick Krause – Dist. : Fox | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma du Parc (dès le 9 décembre 2011) – Cineplex Divertissement

Résumé
Un prospère propriétaire foncier d’Hawaï doit reprendre les guides de sa famille lorsque son épouse est victime d’un grave accident. Une révélation douloureuse entraîne le clan dans une quête salvatrice
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En quelques mots
Avec des films comme Citizen Ruth (1996), Election (1999), About Schmidt (2002) et Sideways (2005), le cinéaste américain de descendance grecque Alexander Payne décortiquait le for intérieur de divers antihéros happés par les circonstances de la vie. Chacune de ces œuvres, à sa manière, s’infiltrait dans une Amérique peuplée de gens ordinaires, des individus avec leurs faiblesses, leurs forces et avant tout leur instinct de survie. Avec The Descendants, sorte de synthèse de ses films précédents, Payne réalise son travail  le plus abouti, doté d’un scénario magnifiquement écrit, d’une rare intelligence et d’une grande maturité. Mais il y a aussi une mise en scène, celle d’un réalisateur arrivé, à ce stade-ci, à la quasi-perfection. Le sujet traité est grave, n’offre aucune conscession, ce qui n’empêche pas Payne d’éviter le pathos larmoyant, la recherche de sensations gratuites ou un quelconque effet mélodramatique. Lorsque l’émotion atteint un degré de bouleversement, il intègre une touche d’humour pour alléger le propos avec, comme résultat, une œuvre qui respire et assume sa brillante modestie. Dans The Descendants, il est surtout question du rapport entre l’individu et sa famille, que ce soit ses enfants ou la personne avec qui on partage sa vie, ou bien encore son attachement à la terre de ses ancêtres, et pour laquelle on est prêt à tout pour la préserver. Sur ce plan, on soulignera la magnifique direction photo de Phedon Papamichael qui caresse les personnages avec tendresse et capte admirablement bien le calme, la grandeur et la sérénité des paysages hawaïens. George Clooney livre ici l’une de ses meilleures performances et Alexander Payne signe l’un des films les plus beaux et les plus accomplis de l’année.  >> Élie Castiel

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