En couverture

La Ballade de l’impossible

7 janvier 2012

SAISIR L’INSTANT

L’odeur de la papaye verte nous avait brisés le cœur par son intime beauté. Avec La ballade de l’impossible, Anh Hung Tran met ses capacités à saisir le lien entre deux êtres au service d’un projet plus complexe : saisir la seconde où les êtres s’égarent, à l’instant même où ils tentent de se rapprocher.

>> Anne-Christine Loranger

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Semaine du 6 au 12 janvier 2012

6 janvier 2012

LE FILM DE LA SEMAINE …

CARNAGE
SATIRE SOCIALE | Origine : France / Allemagne / Pologne / Espagne – Année : 2011 – Durée : 80 minutes  – Réal. : Roman Polanski – Int. : Jodie Foster, John C. Reilly, Kate Winslet, Christoph Waltz – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : AMC – Excentris

Résumé
À la suite d’une bagarre entre leurs enfants respectifs, des parents se rencontrent afin de régler le conflit à l’amiable. Mais les échanges cordiaux se transforment rapidement en propos cinglants.

En quelques mots
Polanski opère par des jeux de caméra si subtils qu’on les oublie au milieu de l’insupportable tension qui se bâtit à vue d’œil entre ces quatre individus qui se prennent au sérieux. Si John C. Reilly se cantonne dans ce qu’il connaît, Christopher Waltz, en avocat envahissant et impoli, arbore un machisme corporatif des plus réjouissants. La surenchère qui se développe entre les deux hommes, l’un engraissant ses invités pour mieux les dévorer tandis que l’autre assomme son monde à grands coups d’appels valant des millions, est très bien rendue. Jodie Foster crée un formidable personnage d’hyène humaine rôdant autour des victimes des autres pour mieux apaiser ses frustrations. Elle affronte une Kate Winslet dont le jeu plus flou de panthère bien coiffée reste crédible. Winslet est à son meilleur à l’heure où le masque de Nancy tombe, laissant apparaître une femme brutale et superficielle. « Je me torche avec vos droits humains », lance-t-elle, à moitié saoule. Le moment où, en début de film, ces deux mères prédatrices tentent de créer entre elles un lien « empathique » qui ne les intéresse en rien est une perfection dans le genre. Faut vous dire, monsieur, que chez ces gens-là, on ne vit pas. On triche. >> Anne-Christine Loranger

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Semaine du 30 décembre 2011 au 5 janvier 2012

29 décembre 2011

LE FILM DU MOIS …

THE ARTIST
(L’Artiste)

COMÉDIE DRAMATIQUE | Origine : France / Belgique – Année : 2011 – Durée : 100 minutes – Réal. : Michel Hazanavicius – Int. : Jean Dujardin, Bérénic Bejo, John Goodman, Penelope Ann Miller, James Cromwell, Missi Pyle – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement Cinéma Beaubien – Excentris

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Semaine du 23 au 29 décembre 2011

23 décembre 2011

LE FILM DE LA SEMAINE …

LE GAMIN AU VÉLO
DRAME SOCIAL | Origine : France / Belgique / Italie – Année : 2011 – Durée : 88 minutes  – Réal. : Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne – Int. : Cécile de France, Thomas Doret, Jérémie Renier, Egon Di Mateo, Fabrizio Rongione – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien

Résumé
Un enfant placé dans un centre pour jeunes tente de convaincre son père de le reprendre avec lui. Au même moment, une voisine l’accueille durant les week-ends en espérant l’apprivoiser et le protéger.

En quelques mots
Comme La PromesseRosetta et L’Enfant , Le Gamin au vélo a été tourné à Seraing « où nous avons, dit Luc Dardenne, nos souvenirs d’adolescence et où nous tournons depuis nos débuts. Cette ville, on l’a vue se décomposer, se vider, on a vu les usines et les gares se fermer, les enfants obligés d’aller à l’école en stop. On a vécu le basculement de la ville avec la crise de la sidérurgie. Les premiers clandestins sont apparus, les premiers junkies de quinze ans,les gens qui dormaient dans les maison abandonnées…Il est arrivé qu’on nous dise : «  votre Meuse est grise, noire, on s’y noie ». Cette fois, on a filmé les paysages du bord du fleuve avec du soleil. Et, pour la première fois, on a utilisé de la musique », quelques notes de Beethoven à des moments choisis. Le Gamin au vélo est tourné dans les mêmes cadres que les films précédents, les mêmes problèmes sociaux, l’enfance abandonnée, la délinquance sont présents, les comportements sont violents, mais la saison, la tonalité sont moins sombres. Dans les trois premiers filmS, le ou les personnages principaux sont seuls, personne ne les aide, ne les tire vers le haut. Pour les spectateurs des films précédents des Dardenne, le retour du même acteur, Jérémie Renier, adolescent d’un père violent et exploiteur dans La Promesse, père immature dans L’Enfant et père qui renie son fils dans Le Gamin au vélo, apporte à ce film une épaisseur, un approfondissement du thème récurrent de la filiation, de ses hasards et avatars : père manquant, fils manqué ?.  >> Michel Euvrard

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Signes du temps

DÉRAPAGES INCONTRÔLÉS

>>  Élie Castiel
Rédacteur en chef

Cette semaine, nous recevions un communiqué de presse plutôt troublant émanant de l’ARRQ (Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec). Dans ses décisions rendues publiques, la SODEC a décidé de financer un film avant même qu’un réalisateur soit confirmé. L’organisme gouvernemental accorde en effet une subvention au film Les Boys, le premier chapitre, scénarisé par Richard Goudreau, produit par sa propre maison de production (Melenny Productions), et distribué par les Films Séville.

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Le Cirque du Soleil

20 décembre 2011

ÉLANS AÉRIENS

>> Élie Castiel

À partir de la tradition philosophique orientale, des arts acrobatiques chinois et de l’harmonie entre l’humain et la nature, Dralion est un amalgame de civilisation orientale et occidentale qui fusionnent par le biais des diverses disciplines propres au spectacle de cirque : danse, acrobatie, jonglerie, chants et autres.

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Semaine du 16 au 22 décembre 2011

15 décembre 2011

LE FILM DE LA SEMAINE …

SHAME
(La Honte)

DRAME PSYCHOLOGIQUE | Origine : Grande-Bretange – Année : 2011 – Durée : 101 minutes  – Réal. : Steve McQueen – Int. : Michael Fassbender, Carey Mulligan, Lucy Walker, Hannah Ware, Nicole Beharie, James Badge Dale – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma du Parc

Résumé
Troublé par l’arrivée inattendue de sa sœur venue s’installer dans son appartement, un célibataire solitaire perturbé par une sexualité débridée tente de lui cacher son mode de vie dissolu
.

En quelques mots
Film physique, Shame l’est à plusieurs égards, mais pas comme on le supposerait. Car là où un autre cinéaste aurait opté pour le torride (le sexe prétexte à tous les racolages visuels possibles), McQueen, déterminé à bien illustrer le trouble avec lequel se vit cette sexualité, choisit à la place de filmer l’acte comme quelque chose d’essentiellement mécanique, de froid, de désengagé de tout sentiment. En absence de désir, la chair y est triste. Cette boulimie du sexe, qui passe par tous les niveaux (l’humiliation, l’impuissance…) avant de se buter inéluctablement à de l’abjection et de la honte de soi, trouve son image la plus emblématique dans le dernier tiers du film : la caméra nous y révèle un Brendon s’adonnant aux plaisirs de la chair avec deux filles, dans le plus palpable et effroyable déplaisir. C’est, à bout de souffle presque, le visage d’un homme qui a perdu toute considération de soi, lessivé de toute dignité.  >> Sami Gnaba

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