En couverture

Semaine du 16 au 22 décembre 2011

15 décembre 2011

LE FILM DE LA SEMAINE …

SHAME
(La Honte)

DRAME PSYCHOLOGIQUE | Origine : Grande-Bretange – Année : 2011 – Durée : 101 minutes  – Réal. : Steve McQueen – Int. : Michael Fassbender, Carey Mulligan, Lucy Walker, Hannah Ware, Nicole Beharie, James Badge Dale – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma du Parc

Résumé
Troublé par l’arrivée inattendue de sa sœur venue s’installer dans son appartement, un célibataire solitaire perturbé par une sexualité débridée tente de lui cacher son mode de vie dissolu
.

En quelques mots
Film physique, Shame l’est à plusieurs égards, mais pas comme on le supposerait. Car là où un autre cinéaste aurait opté pour le torride (le sexe prétexte à tous les racolages visuels possibles), McQueen, déterminé à bien illustrer le trouble avec lequel se vit cette sexualité, choisit à la place de filmer l’acte comme quelque chose d’essentiellement mécanique, de froid, de désengagé de tout sentiment. En absence de désir, la chair y est triste. Cette boulimie du sexe, qui passe par tous les niveaux (l’humiliation, l’impuissance…) avant de se buter inéluctablement à de l’abjection et de la honte de soi, trouve son image la plus emblématique dans le dernier tiers du film : la caméra nous y révèle un Brendon s’adonnant aux plaisirs de la chair avec deux filles, dans le plus palpable et effroyable déplaisir. C’est, à bout de souffle presque, le visage d’un homme qui a perdu toute considération de soi, lessivé de toute dignité.  >> Sami Gnaba

AUTRES SORTIES EN SALLE …

ALVIN AND THE CHIPMUNKS: CHIPWRECKED
(Alvin et les Chipmunks  – Les naufragés)

ANIMATION / COMÉDIE | Origine : États-Unis  – Année : 2011 – Durée : 98 minutes – Réal. : Mike Mitchell – Voix : Christina Applegate, Anna Faris, Matthew Gray Gubler, Justin Long, Amy Peohler, Jesse McCartney – Dist. : Fox | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cineplex Divertissement

Résumé
Faisant route sur un transatlantique pour participer à un gala musical, les Chipmunks et leur contrepartie féminine, les Chipettes, se retrouvent sur une île déserte à la suite d’une gaffe commise par Alvin.

En quelques mots
SANS COMMENTAIRES.

L’ÉLÈVE DUCOBU
COMÉDIE | Origine : France – Année : 2011 – Durée : 93 minutes – Réal. : Philippe de Chauveron – Int. : Claude Vincent, Juliette Chappey, Bruno Podalydès, Élie Semoun, Joséphine de Meaux – Dist. : A-Z Films | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien | Sortie : 21 décembre 2011

Résumé
Un cancre invétéré utilise des moyens ingénieux pour tricher sur la première de classe. Son inflexible professeur a toutefois vite fait de découvrir son jeu. L’élève n’a plus le choix : il doit travailler ou il se retrouvera en pension.

En quelques mots
SANS COMMENTAIRES.

ELITE SQUAD : THE ENEMY WITHIN
(Tropa de Elite – O inimigo agora é outro)

SUSPENSE POLITIQUE| Origine : Brésil – Année : 2010 – Durée : 115 minutes – Réal. : José Padilha – Int. : Milhem Cortaz, Seu Jorge, Wagner Moura, Andreu Ramiro, Maria Ribeiro, Irandhir Santos – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé
Suite à une émeute dans la prison dont il est le chef de la sécurité, le capitaine Nascimiento, devenu un haut responsable de la sécurité de Rio de Janeiro, est entrainé dans de sanglantes disputes politiques qui implique des responsables gouvernementaux et des groupes paramilitaires.

En quelques mots
À première vue, on s’aperçoit qu’il s’agit d’un film d’action convenablement structuré, dynamique, excitant, conforme aux règles établies pour ce genre particulier (poursuites, multiplication des zones grises, suspense, joutes de testostérone, fausses amitiés, trahison, défaillance du système carcéral, violence excessive). Mais très vite, on se rend compte que le film se transforme en une virulente critique de la structure socio-politique du Brésil contemporain alors que la corruption est présente, quoique marginalement, au sein du corps policier et à certains niveaux du  gouverment, d’où la précision du sous-titre en anglais. Certains émettrons des réserves sur la mise en scène trop sensationnaliste de l’ensemble, s’appuyant plutôt sur le spectaculaire sans aucune subtilité ni règle de distanciation, mais force est d’admettre que le propos demeure pertinent et d’une brûlante actualité. Soulignons la force de caractère et la pugnacité des personnages, tous incarnés par des comédiens de haut calibre, tout à fait convaincus du rôle qu’ils ont à défendre. Tout compte fait, un film satisfaisant qui nous pousse à nous procurer le DVD Elite Squad (Tropa di Elite) sorti hors-Québec en 2007, mais que nous n’avons pas eu l’occasion de voir, mais surtout parce que cette première partie à obtenu, en 2008 à Berlin, le controversé Ours d’or de la part d’un jury alors présidé par Costa-Gavras.  >> Élie Castiel

THE EYE OF THE STORM
DRAME PSYCHOLOGIQUE | Origine : Australie – Année : 2011 – Durée : 119 minutes – Réal. : Fred Schepisi – Int. : Charlotte Rampling, Geoffrey Rush, Judy Davis, Helen Morse, Alexandra Schepisi, John Gaden – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé
À l’approche de sa mort, Elizabeth Hunter reçoit la visite de ses enfants, Basil et Dorothée. Elle continue cependant à exercer sur eux la même pression psychologique qu’elle leur a imposée depuis leur enfance. Pourront-ils s’en sortir?

En quelques mots
Adaptation d’un roman de Patrick White, Prix Nobel australien de littérature, cette œuvre de son compatriote Fred Schepisi (Six Degrees Of Separation) oppose en flashbacks fragmentés le monologue intérieur d’Élizabeth  mourante et dont certains épisodes semblent teintés par la morphine qu’elle prend  et les désirs contradictoires de ses deux enfants âgés qui n’ont pas si bien réussi en Europe. Si l’on peut sentir en arrière-plan les figures tutélaires de Médée ou de Lear, la mise en scène théâtralisante de Schepisi, spécialement dans le manoir où règne la riche mère, rend difficile la préhension de ces personnages pourtant bien interprétés qui apparaissent quelque peu caricaturaux.  >> Luc Chaput

THE GIRL WITH THE DRAGON TATTOO
(Millénium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes)

SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE | Origine : États-Unis / Suisse / Grande-Bretagne / Allemagne – Année : 2011 – Durée : 158 minutes – Réal. : David Fincher – Int. : Daniel Craig, Rooney Mara, Christopher Plummer, Stellan Skarsgård, Robin Wright – Dist. : Columbia | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc Cineplex Divertissement | Sortie : 20 décembre 2011

Résumé
Condamné pour diffamation, un journaliste décide de prendre ses distances avec sa vie et sa profession. Mais un puissant industriel suédois fait appel à lui afin d’élucider une affaire de meurtre. Cette enquête va l’entraîner dans un univers qu’il n’aurait jamais pu imaginer.

En quelques mots
Cette adaptation de la première partie de la trilogie du romancier suédois Stieg Larson due au scénariste Steve Zaillian réduit l’importance de l’aspect politique  et de l’influence du nazisme dans la politique suédoise qu’on trouvait dans la version du réalisateur Niels Arden Oplev et introduit plus graduellement le personnage fondamental de Lisbeth Salander. David Fincher continue ici son exploration des travers humains (Se7en) et de la place de l’obsession dans toute recherche (Zodiac) .  Sa mise en scène  chirurgicale oppose souvent la pondération du journaliste interprété avec gravité par Daniel Craig à la fébrilité de Lisbeth qui trouve en Rooney Mara une interprète très prenante.  L’emploi judicieux des ressources informatiques pour certains flashbacks facilite la compréhension de l’histoire  qui réserve  même quelques surprises  à ceux qui ont lu le livre.  >> Luc Chaput

MARDI, APRÈS NOËL
(Tuesday, After Christmas / Marţi, după Crăciun)

DRAME | Origine : Roumanie – Année : 2009 – Durée : 100 minutes – Réal. : Radu Mutean – Int. : Mimi Branescu, Mirela Oprisor, Sasa Paul-Szel, Maria Popistasu – Dist. : FunFilm | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma Beaubien

Résumé
À l’approche de Noël, un homme qui vit une aventure extra-conjugale depuis plus de six mois doit faire un choix déchirant.

En quelques mots
Il y a, chez Radu Muntean, quelque chose de socialement engagé, de tangible, proche du quotidien, viscéral et par la même occasion spontané et instinctif. Quelque chose qui ressemble à la vie, à l’amour et aux rapprochements des  corps. Car dans Mardi, après Noël, c’est à la genèse d’une rupture que nous sommes conviés. L’ère de la dictature étant révolue, les Roumains accueillent les valeurs occidentales avec tous ses dérapages, ses inconvénients, ses libertés excessives, ses quelques avantages et ses improbables accomodements. Si l’on se fie aux personnages, aucun accord en fait, aucun compromis. La liberté à tout prix, comme si l’aboutissement de toutes ces années de régime totalitaire en Roumanie auraient suffi à remodeler le comportement social de l’individu. Le plan-séquence est ici utilisé pour mieux capter les situations, pour ne pas interrompre leur déroulement, pour mieux les situer. Aucun non-dit, aucun silence, rien n’est laissé au hasard, tout s’articule, tout se prononce, quelles que soient les blessures que cela implique. Et tant mieux. Les comédiens, dont le réalisateur lui-même incarnant le personnage principal masculin, contrôlent parfaitement bien leur jeu dans cette histoire d’adultère traitée de façon minimaliste, politiquement incorrecte, évitant tout pathos, plaçant les protagonistes dans des sphères du vécu complexes et indomptables. Et tout arrive à l’improviste, comme si de rien n’était, comme dans la vie. Et pour le cinéma roumain, une entrée dans l’Europe de la démocratie, un refus de retour à l’Histoire au profit d’une suite de portraits sociaux actuels qui se présentent comme des armes sournoisement thérapeutiques.  >> Élie Castiel

MISSION: IMPOSSIBLE – GHOST PROTOCOL
(Mission : Impossible – Protocole fantôme)

ACTION | Origine : États-Unis / Canada – Année : 2011 – Durée : 132 minutes – Réal. : Brad Bird – Int. : Tom Cruise, Jeremy Renner, Simon Pegg, Ving Rhames, Paula Patton, Léa Seydoux, Anil Kapoor, Michael Nyqvist – Dist. : Paramount | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cineplex Divertissement

Résumé
Ethan Hunt et sa nouvelle équipe sont chargés d’une nouvelle mission, le
Protocole Fantôme.

En quelques mots
Les amateurs du genre seront servis à souhait. Tous les ingrédients conformes au film d’action sont utilisés, comme il se doit, avec un sens calculé du détail et de l’ostentation. Qu’il s’agisse des nombreux combats, des morceaux de bravoure, des acrobaties périlleuses ou encore des fausses pistes, tout y est pour le plus grand plaisir des inconditionnels avertis. Après Brian De Palma, John Woo et J.J. Abrams, qui ont posé leurs griffes sur les premiers films de la série, c’est au tour de Brad Bird, dont on se souviendra surtout de Ratatouille, de poursuivre avec cette quatrième mouture. Il le fait  avec un goût particulièrement démesuré pour l’opulence visuelle. C’est ainsi que les invraisemblances s’accumulent de scène en scène et la mise en scène s’essouffle par manque d’inspiration, notamment en ce qui a trait à la psychologie des personnages, s’appuyant davantage sur les effets spéciaux, certes convenables et fort d’appoint. Ce Mission: Impossible – Ghost Protocol ne restera donc pas dans l’histoire du cinéma puisque, dans l’ensemble, il ne constitue qu’un bon divertissement grand public qu’on aura vite fait d’oublier, très vite après la période des fêtes.  >> Élie Castiel

MY WEEK WITH MARILYN
(Une semaine avec Marilyn)

COMÉDIE DRAMATIQUE | Origine : États-Unis / Grande-Bretagne – Année : 2011 – Durée : 99 minutes – Réal. : Simon Curtis – Int. : Michelle Williams, Kenneth Branagh, Eddie Redmayne, Zoe Wanamaker, Judi Dench, Emma Watson, Julia Ormond – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cineplex Divertissement

Résumé
En butte à une relation de travail difficile avec Laurence Olivier, sur le tournage de The Prince and the Showgirl (Le Prince et la danseuse) en Grande-Bretagne, en 1956, Marilyn Monroe trouve réconfort dans la compagnie d’un jeune employé de la production.

En quelques mots
Adaptation  de deux journaux intimes The Prince, The Showgirl and Me et My Week with Marilyn de Colin Clark dont il existe une version documentaire pour la télé britannique,  ce long métrage, par son attention aux détails, nous permet de comprendre le tournage de ce film The Prince and the Showgirl (Le Prince et la Danseuse), où Marilyn  espérait montrer l’étendue de son talent face à un  des plus fameux comédiens britanniques de cette époque. Michelle Williams incarne avec une grâce lumineuse cette  femme qui était à la fois Norma Jean et la Monroe dans cette chronique où le voyeurisme est plutôt restreint.   >> Luc Chaput

NUIT # 1
DRAME DE MŒURS | Origine : Canada [Québec] – Année : 2011 – Durée : 91 minutes – Réal. : Anne Émond – Int. : Catherine de Léan, Dimitri Storoge – Dist. : K-Films Amérique | Horaires / Versions / Classement : AMC (dès le 23 décembre 2011) –  Cinéma Beaubien – Excentris

Résumé
Deux êtres esseulés se livrent mutuellement à des confessions personnelles le temps d’une nuit qui s’annonçait sans lendemain.

En quelques mots
La sexualité traverse tout Nuit #1 comme un couteau dans la plaie. Au fur et à mesure que la trame se déroule, l’univers charnel s’assombrit. Mais la cinéaste soigne sa manière et atténue, avec élégance, son propos. La partie la plus noire, par exemple, pendant laquelle Clara se vide et « descend au fond des choses » — tel que suggéré par la citation d’Aquin —, se déroule dans la lumière crue de la salle de bain. Certes, nous voici dans le lieu de toutes les intimités, mais elles se dévoilent par opposition. Et l’activité sexuelle, décrite comme futile, finit par faire place à la tendresse et à l’espoir. Physique, charnel, Nuit #1 le reste tout le long. Ceci se fait davantage à travers les mots, voire à travers le poids des métaphores. Une des plus belles scènes se déroule en dehors du huis clos et prend des airs, sous une neige fondante, de pas de danse, d’une chorégraphie de séduction-répulsion. En tant qu’épreuve physique, l’eau se pose par ailleurs, sous ses diverses manifestations (bain, pluie, douche, neige) comme une rupture de ton, apaisante.  >> Jérôme Delgado

PINA
DOCUMENTAIRE | Origine : Allemagne / France / Grande-Bretagne – Année : 2011 – Durée : 103 minutes – Réal. : Wim Wenders – Avec : Pina Bausch, Dominique Mercy, Regina Advento, Malou Airaudo, Ruth Amarante – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma Beaubien (dès le 23 décembre 2011) –  Cineplex Divertissement

Résumé
L’œuvre de Pina Bausch, décédée subitement en 2009, revit alors que des danseurs de sa troupe reprennent ses chorégraphes les plus marquantes et évoquent sa mémoire.

En quelques mots
Pina
, c’est une histoire d’amour. Celle d’un immense réalisateur, Wim Wenders, et d’une artiste de génie, Pina Bausch. Une amitié totale, intense, qui s’est étirée sur plus d’un quart de siècle. Amour de Wenders aussi, pour ce que le travail de Pina déclenchait en lui, dans son corps et son âme, et son « ardent désir » de faire connaître l’œuvre avec tout le respect qu’elle méritait. Il aura fallu 25 ans pour que Wenders trouve la solution cinématique qui permette au grand public de comprendre le travail de son amie : la venue de la haute définition en 3D. Sans pouvoir imaginer que le sujet de son film mourrait deux jours avant le début du tournage…  D’où le sous-titre du film, donné à Pina Bausch par des danseurs tziganes après la guerre, qui dansaient la peine d’avoir perdu leurs proches dans les camps de concentration. « Il faut danser, danser, disaient-ils, ou alors nous sommes perdus. » Pina, c’est une histoire d’amour. Celles des danseurs de la troupe de Wupperthal avec Pina, leur muse et leur mère, leur chorégraphe et leur directrice, leur maître à danser, à vivre et à aimer. L’un des nombreux coups de génie de Wenders dans Pina est d’avoir filmé les danseurs l’un après l’autre alors qu’ils sont assis, paisibles, calmes et silencieux, offrant leurs regards et leurs sourires, tandis qu’on entend leurs voix nous parler de celle qui était à la fois leur accompagnatrice et leur guide au cœur d’un profond travail artistique. Anecdotes, rêves, petites histoires en forme de larme ou de sourire, Wenders a su capter l’essence de la relation des danseurs avec Pina Bausch, et ce qu’elle créait en eux. « Pina a passé 22 ans à me regarder bouger », révèle une danseuse. « C’est bien plus longtemps que mes parents. » Voir ensuite les mêmes danseurs en train de se produire, sur scène ou à travers les nombreux décors extérieurs utilisés par Wenders pour révéler les chorégraphies de son amie, représente un véritable effeuillage de l’âme.  >> Anne-Christine Loranger

SHERLOCK HOLMES: A GAME OF SHADOWS
(Sherlock Holmes : Le jeu des ombres)

AVENTURES | Origine : États-Unis – Année : 2011 – Durée : 120 minutes – Réal. : Guy Ritchie – Int. : Robert Downey Jr., Jude Law, Stephen Fry, Jared Harris, Noomi Rapace, Kelly Reilly, Eddie Marsan – Dist. : Warner | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement

Résumé
Londres, 1891. Le réputé Sherlock Holmes et son ami le docteur Watson affrontent un adversaire de taille en la personne du professeur Moriarty, dont les desseins machiavéliques menacent la paix en Europe.

En quelques mots
Il y a, dans cette suite des aventures de Sherlock Holmes et de son acolyte John Watson, quelque chose d’exaspérant dû en grande partie aux nombreuses redondances, aux situations forcées et aux mêmes blagues que dans le film précédent, lui, plus réussi. Les exploits visuels, agrémentés souvent d’inutiles ralentis, ne parviennent pas à susciter notre intérêt. Dans ce « jeu des ombres », un flot interminable de paroles, de réflexions insensées et de gestes et d’échanges ambigus dans la relation entre les deux comparses. Mais malgré les nombreuses failles sur le plan du scénario, il y a là une réflexion tout de même intelligente sur le pouvoir déshumanisant de l’argent, écho inquiétant d’une réalité on ne peut plus actuelle. Robert Downey Jr. et Jude Law sont toujours aussi alertes, sveltes et pour les besoins d’un récit qui ne se prend pas trop au sérieux, par moments, intentionnellement dénués de raison. Quant à Guy Ritchie, on attend encore sa consécration.  >> Élie Castiel

TINKER TAILER SOLDIER SPY
(La Taupe)

SUSPENSE D’ESPIONNAGE | Origine : France / Grande-Bretagne / Allemagne – Année : 2011 – Durée : 120 minutes – Réal. : Tomas Alfredson – Int. : Gary Oldman, Colin Firth, Mark Strong, John Hurt, Ciaran Hinds, Toby Jones, Tom Hardy – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cineplex Divertissement

Résumé
Retraité depuis peu, un haut gradé des services secrets britanniques accepte de reprendre le collier pour démasquer, parmi ses collaborateurs, une taupe agissant pour le compte des Soviétiques.

En quelques mots
George Smiley, un haut fonctionnaire démissionnaire, est recruté par un sous-ministre pour trouver le traître dans le MI6, le service d’espionnage britannique. Loin des éclats des  James Bond ou de la télésérie  Mission Impossible, les romans de John Le Carré (The Man Who Came in from the Cold) construisent un univers où des travailleurs de l’ombre sont tout autant préoccupés par leurs hypothèques ou  la santé de leur famille que par la recherche continue et minutieuse de renseignements qui pourraient faire comprendre à leurs patrons comment leurs vis-à-vis tentent de gagner la Guerre froide.  Le réalisateur suédois Tomas Alfredson  (Let The Right One In), dans des décors où prédominent le plus souvent le beige et autres couleurs moroses, filme derrière des vitres ces pions nommés Tinker, Tailor, Soldier et Spy et leurs collègues. S’instille ainsi une paranoïa où chaque parole ou action peut être interprétée finalement par Smiley et ses assistants à la lumière des informations qu’ils auront colligées petit à petit. La construction en flashbacks, qui se contredisent quelquefois ou se complètent par un changement d’angle de prise de vue, peut être difficile à suivre dans ce labyrinthe pour qui est dérouté en plus par les surnoms ou noms de code employés  par les divers protagonistes. Gary Oldman en George Smiley égale la prestation d’Alec Guinness dans la télésérie de 5 heures réalisée par  John Irvin en 1979 et est soutenu par plusieurs de ses importants collègues britanniques dans cette entreprise complexe.  >> Luc Chaput

YOUNG ADULT
(Jeune Adulte)

COMÉDIE DRAMATIQUE | Origine : États-Unis – Année : 2011 – Durée : 94 minutes – Réal. : Jason Reitman – Int. : Charlize Theron, Patrick Wilson, Jill Eikenberry, Patton Oswalt, Elizabethg Reaser – Dist. : Paramount | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement

Résumé
Après une séparation, une auteure de romans retourne dans sa ville natale dans l’espoir de reconquérir le cœur de son amour d’adolescence, marié et nouveau papa.

En quelques mots
Diablo Cody, scénariste, et Jason Reitman, réalisateur, nous avaient surpris avec Juno, adroitement réussi, donnant un nouveau souffle à la comédie dramatique américaine. Leurs retrouvailles s’avèrent cette fois-ci moins inspirées, dû essentiellement à un scénario tiré par les cheveux qui donne, comme résultat, un film presque inachevé et bizarrement construit. La forte présence de Charlize Theron en alcoolique assumée briseuse de ménage, quelques moments de pure tendresse et un dialogue intentionnellement incisif composé de mots et de phrases astucieusement orchestrés n’arrivent pas à susciter notre totale adhésion. La critique sociale, quant à elle, demeure aussi discrète que malcommode et la fin, tout à fait prévisible.  >> Élie Castiel

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