18 mai 2015
Peu d’artistes ont aussi complètement inventé leur langage cinématographique que Peter Greenaway ou dévoilé le corps masculin d’une manière aussi flagrante. Avec Eisenstein in Guanajuato, le truculent cinéaste de The Cook, The Thief, His Wife & Her Lover (Le Cuisinier, le Voleur, sa femme et son amant) louvoie à nouveau entre les rives du sexe et de la mort, dont les périlleux méandres changèrent à jamais le propos et l’œuvre du réalisateur soviétique.

Eisenstein in Guanajuato tente de capturer le cinéaste soviétique à un moment de saisissante découverte personnelle en même temps que d’immense frustration professionnelle, lesquelles coïncident avec la perte de sa virginité à l’âge de 33 ans. Hilarant, percutant et inventif, ce nouvel opus montre Peter Greenaway à son meilleur. Certains diront à son pire…
17 mai 2015
On aurait voulu accorder le plus d’étoiles possibles à ce nouvel opéra, attendu avec impatience depuis qu’il a été annoncé. Adaptation libre du brillant film Joyeux Noël, de Christian Carion, Silent Night est sage, trop sage, lent, trop lent, traitant le drame qui se joue pour ses combattants de la Première Guerre mondiale par le biais de l’illustration plutôt que de l’émotion (dans le film, palpable, retenant nos sens). Si les voix traduisent une certaine harmonie, dans l’ensemble, elles tiennent cependant plus de la récitation que du chant, d’autant plus irritant que plusieurs idiomes sont utilisées.

Mariane Fiset, Joseph Kaiser et Daniel Okulitch (PHOTO : © Yves Renaud)
Cette brillante adaptation du Repas des fauves se classe définitivement parmi les meilleures pièces de la saison 2014-2015 du TRV. Intemporelle par son sujet, furieuse remise en question de l’individu, de sa condition dans la société et de ses peurs internes, l’œuvre du franco-arménien Vahé Katcha est encore d’actualité même si elle date de cinq décennies.
Denise Filiatrault ne se trompe jamais. Tout à fait consciente de son époque, elle fait émerger, par le choix de ce texte intensément libérateur, toutes les faiblessse humaines, les tourments qui nous assiègent quotidiennement. Dans un décor parisien pendant l’Occupation allemande, les propos prennent une place encore plus pertinente. Lutte individuelle pour la survie, frontière fragile entre la vraie et la fausse amitié, peur et courage, insensibilité et compassion, autant de paradoxes qui s’étalent en 90 minutes de dialogues autant de sourds que de combattants.

L’ensemble des comédiens, à l’exception de Marc Béland (PHOTO : © François Laplante-Delagrave)
Un petit miracle vient de s’accomplir entre les Ashkénazes et les Sépharades montréalais, du moins en ce qui a trait au cinéma. Les deux entités culturelles ont unit leurs forces et engagements pour proposer une 10e édition du Festival du cinéma israélien de Montréal conjointe axés sur les mêmes films, avec sous-titres français au Cinéma du Parc et avec sous-titre anglais au Sphèretech (Cinémas Guzzo).

Chelli
15 mai 2015
CRITIQUES10 mai 2015
Un nom à bien retenir, celui du Français Marc Lainé. Une plume aussi limpide que brumeuse, libre, à l’instar des paysages nordiques autochtones qu’elle décrit. En quelque sorte, une écriture qui s’impose dans un territoire nu, comme s’il s’agissait de l’apprivoiser et de se laisser en même temps amadouer.
Les personnages de la dernière pièce de la saison 2014-2015 à Espace Go sont ainsi conçus. Perdus et pris par une étrange envie de s’infiltrer dans un espace quasi vierge, un non-lieu peu hospitalier qui les accueille néanmoins dans leur long processus identitaire.

Sylvie Léonard et Pierre=Yves Cardinal, en voiture et à l’écran (PHOTO : © Patrick Berger)
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