En salle

Plonger

5 juillet 2018

 

| PRIMEUR |
Semaine 27
  Du 6 au 12 juillet 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Un couple, César et Paz. Elle, photographe, cherche les voyages et les rencontres. Il souhaite une vie calme, loin du bruit de son ex-travail de reporter de guerre. Et puis, un jour, Paz disparaît sans laisser de traces.

CRITIQUE
| Élie Castiel |

★★★

RUPTURES

Surtout comédienne (entre autres, Le retour du héros, voir ici, et le dynamique et enjoué Quentin Tarantino Inglourious Basterds), Mélanie Laurent débute derrière la caméra dans le long métrage avec Les adoptés (2011), à ma connaissance, inédit ici, suivi du très remarqué Respire (2014), très bien accueilli par la critique. Dans ce troisième long, elle prend des risques énormes en transposant le récit de Christophe Ono-dit-Biot à l’écran. Genre littéraire aux multiples variations sur l’amour, l’aventure et la déchirure, dans tous les sens du terme.

Beau geste presque convenablement réussi de
la part de Mélanie Laurent, mais tout de même
porteuse d’une proposition audacieuse, bigrement
casse-gueule, qui mérite définitivement notre adhésion.

Deux parties, dont la première en deux temps et passablement biscornue dans sa démarche;  une rencontre, une histoire d’amour. Un couple. Les premiers balbutiements de la rencontre, la lune de miel et très vite, un deuxième mouvement plus grave; les malentendus, les différences entre deux personnalités opposées. L’homme cherchant la stabilité, la femme avide d’aventures frôlant souvent un côté métaphysique. C’est ce qu’on comprend dans une seconde partie où Laurent montre ses talents de réalisatrice, créant une étrange atmosphère de rêve, de fascination pour l’océan et mine de rien, laissant son personnage masculin se perdre dans une quête à la fois intérieure et en quelque sorte, policière.

C’est là aussi où Gilles Lellouche, pourtant très bon dans les deux premières sections, renforce son registre d’acteur de grand talent dans un rôle atypique qu’il défend avec un professionnalisme pointu, voire même poignant. Il intègre son personnage dramatique non seulement avec un sens inné de la répartie, mais transformant ses gestes et ses expressions pour signifier la tristesse, la dérive et les tourments de la perte.

Beau geste presque convenablement réussi de la part de Mélanie Laurent, mais tout de même porteuse d’une proposition audacieuse, bigrement casse-gueule, qui mérite définitivement notre adhésion. Sans oublier de souligner la direction photo aux multiples tonalités d’Arnaud Potier et celle de Jacques Ballard, pour la photographie sous-marine, resplendissante d’autant plus de majestuosité abyssale que d’hostilité sensuelle.


Sortie
Vendredi 6 juillet 2018

Version originale
français

Réalisation
Mélanie Laurent

Genre
Drame
Origine
France
Année
2017
Durée
1 h 42
Distributeur
A-Z Films

Horaires & info.
@ Cinéma Beaubien

Cineplex

Classement
Tous publics

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul / ½ [Entre-deux-cotes]

 

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.