En salle

Tout le monde debout

31 mai 2018

| PRIMEUR |
Semaine 22
du 1er au 7 juin 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Jocelyn, pas loin de la cinquantaine, est un mythomane sans scrupule lorsque vient le temps de draguer les femmes. Après une rencontre avec sa nouvelle voisine de palier qui, à cause d’un malentendu, le croit confiné à un fauteuil roulant, il se donne le défi de la séduire malgré tout. Or celle-ci le présente plutôt à sa soeur paraplégique et célibataire, Florence.

CRITIQUE
| Élie Castiel |

★★ ½

SANS TAMBOURS NI TROMPETTES

Effectivement, il y a dans Tout le monde debout, le premier long métrage de Franck Dubocs, (inutile de nommer ses films comme comédien, vous avez sans doute vu plusieurs parmi ses plus de soixante), un laisser-aller indigeste face à un personnage qui n’apporte absolument rien à l’intrigue, et sourtout joué par un comédien habitué aux rôles plutôt machistement méditerranéens, ici sans aucune conviction, voire même sans aucune envie d’aller plus loin. Le cinéma français a toujours eu de grandes difficultés à aborder le thème de l’homosexualité sans éviter la caricature extrême ou au contraire, le côté ostentatoire de mauvais aloi (Les nuits sauvages du regretté Cyril Collard ou encore Théo et Hugo dans le même bateau, du duo Olivier Ducastel et Jacques Martineau, tous les deux, par ailleurs, de très beaux films). Outrage forcément réparé légitimement par le récent 120 battements par minute (Festival de Cannes 2017).

Dubocs se donne un rôle, le premier, montrant
jusqu’à quel point il peut être à l’aise devant et
derrière caméra. À l’aise ? Grande question
qu’on se pose durant toute la projection d’un
premier essai recroquevillé sur lui-même, sauvé
in extremis par une ou deux séquences émouvantes.

Reste alors le film en soit, Tout le monde debout, une comédie sentimentale aux amours improbables entre un dragueur impénitent un peu misogyne d’un âge depuis longtemps révolu (ou l’est-ce vraiment ?) et une paraplégique, magnifiquement interprétée par Alexandra Lamy, intègre, superlative, s’acquitant de sa tâche ingrate avec une simplicité déconcertante.

Elsa Zylberstein mérite mieux et finalement, comme il se doit, Dubocs se donne un rôle, le premier, montrant jusqu’à quel point il peut être à l’aise devant et derrière caméra. À l’aise ? Grande question qu’on se pose durant toute la projection d’un premier essai recroquevillé sur lui-même, sauvé in extremis par une ou deux séquences émouvantes, dont celle du souper romantique à deux aquatique, et le regard attendrissant et égalitaire que Dubocs pose sur les personnes handicapées, sans tambours ni trompettes, avec toute la tendresse du monde.

Réalisation
Franck Dubocs

Sortie
vendredi 1er juin 2018
Version originale
français

Genre : Comédie sentimentale
Origine : France / Belgique
Année : 2018
Durée : 1 h 48
Dist. : A-Z Films

Horaires & info.
@ Cinéma BeaubienCineplex

Classement
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais.
½ [Entre-deux-cotes]

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.