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2017 revue et corrigée

7 décembre 2017

CRITIQUE
| THÉÂTRE |

★★★

MIEUX VAUT RIRE QUE PLEURER

Élie Castiel

L’année n’est pas encore finie, et elle pourrait nous réserver bien des surprises. Au pupitre, cette année, le charmant René Simard, ce qui rime avec chorégraphie et sens du spectacle. Rires, quelques émotions, moins de turbulences, auteurs des textes conscients que si l’année a été aussi sournoise que les précédentes, les évènements n’étaient pas particulièrement adaptables à la scène satirique.

Oui, bien entendu, le maire sortant était de la partie, comme il se doit, la télévision en prend pour son rhume, Julie Snyder (la réplique), quoiqu’on en dise, est une vedette attitrée de la franchise « revue et corrigé ».

François Laplante Delagrave

© François Laplante Delagrave

Pas d’entracte, 90 minutes pour faire rire le monde et montrer les travers de nos us et coutumes. Une fois le spectacle terminé, on en parle, notamment pour la bonne humeur des comédiens. Mais cette année, une sorte de lassitude se répand dans la scène. Ça ne paraît pas trop, à moins d’avoir l’œil observateur.

Même si le retour de Suzanne Champagne, exceptionnelle dans son imitation de Kim Jong-un, le gentil despote de la Corée du Nord, est toujours une bonne nouvelle. Entouré d’un Donald Trump fidèle à ses tics et à sa manière d’être et d’un Poutine, amoureux narcissique de son physique (et de son image qui ne vieillit pas), l’asiatique nucléaire avait l’air d’un gentil garçon qu’on n’arrête pas d’agacer.

Plaisir coupable? Non, plutôt assumé, ne serait-ce que pour
Suzanne Champagne et sa Safia Nolin  époustouflante.

TH_2017 revue et corrigée 02

© François Laplante Delagrave

Mais la revue TRV revue et corrigée, nous en avons besoin. Ne serait-ce que pour réaliser que notre planète Terre ne va pas très bien en ce moment… et qu’au Québec, nous avons encore des comptes à régler. Les migrants ou immigrants, selon le cas, sont dociles, mais ne peuvent s’empêcher de tricher pour sortir de leurs pays qui n’a guère pitié d’eux. Au contraire.

Le Québec, par miracle, parle encore français, malgré ce que pensent certains ténors de la langue française. Montréal est toujours une ville dynamique et soi-disant ouverte à tous. Somme toute, l’édition 2017 de cet évènement annuel incontournable se savoure et s’avale délicieusement. Il suffisait de regarder les spectateurs ce soir de Première médiatique. Pour ma part, j’avais décidé de ne pas gâcher mon plaisir. Plaisir coupable? Non, plutôt assumé, ne serait-ce que pour Suzanne Champagne et sa Safia Nolin pudiquement époustouflante.

2017 REVUE ET CORRIGÉE
Textes : Patrick Bergeron, François Lefranière, Nicolas Lemay, Hugo Pellicelli – Mise en scène : René Simard, assisté de Pascale d’Haesse – Script-édition : Nicolas Lemay – Concept musical : René Simard – Éclairages/Projections : Lüdz Studio – Costumes : Suzanne Harel – Accessoires : Alain Jenkins – Chorégraphies : Émily Bégin – Comédiens : Suzanne Champagne, Martin Héroux, Benoit Paquette, Julie Ringuette, Marc St-Martin – Production : 9207-7569 Québec Inc.

Durée
1 h 30 approx. (sans entracte)
Représentations
Jusqu’au 6 janvier 2018
Théâtre du Rideau-Vert.

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.  ★★ Moyen.   Mauvais.  ½ [Entre-deux-cotes]

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