En couverture

Quand la pluie s’arrêtera

27 septembre 2017

CRITIQUE /
THÉÂTRE

★★★

Texte : Élie Castiel

CEUX PAR QUI LE SCANDALE ARRIVE

L’entrée en matière est longue, trop longue, et explique le cri primal de Gabriel York, le narrateur virtuel. Une histoire qui s’étant à travers les décennies et parle de l’individu, de ses forces, ses faiblesses, ses modes de survie, tout ce qui fait que la vie est ce qu’elle est.

Changer avec son temps ou périr, telle est la device de l’Australien Andrew Bovelle, digne observateur de ses époques, de son vécu. La traduction de Frédéric Blanchette de When the Rain Stops Falling s’accorde agréablement bien avec la structure de la mise en scène, un territoire scénique où un rideau en forme de plis annonce les visiteurs de chaque épisode.

Chaque époque annonce la prochaine avec
autant de violence que de sérénité. La suite, c’est
la vie tout simplement, de préférence, tout en
silences audibles. Malgré la pluie ou le beau temps.

Il est question d’amour, de partage, mais aussi d’inceste (on ne vous dira pas plus), de tous ces moments qui envahissent parfois nos vies et la transforment selon leur humeur. La faiblesse humaine, c’est aussi l’un des thèmes de cette œuvre grave, désespérée, que nous préférons voir par le petit bout de la lorgnette, pour nous empêcher de souffrir. Une façon comme une autre de se défendre de ses instants qui nous assaillent sans crier gare.

TH_Quand la pluie s'arrêtera

Normand d’Amour > © Théâtre Jean Duceppe

Les décors de Marie-Renée Bourget Harvey occupent magnifiquement la scène, tandis que la musique de Pascal Robitaille sied bien aux différentes atmosphères. Le non-dit, comme il se doit, domine une partie de la narration. On devine, on imagine, on devient complice des personnages. On partipe en quelque sorte à cette saga familiale comme si on faisant partie d’elle.  Normand d’Amour est la vedette mais n’est sur scène que temporairement. Dans tous ces retours en arrière, on l’imagine, car son hurlement initial est si intense que nous le suivons dans cette grande aventure sans broncher. Entre 1959 et 2039, quatre-vingt décennies de joies et de crise, de pouvoirs et de ressentements. Chaque époque annonce la prochaine avec autant de violence que de sérénité. La suite, c’est la vie tout simplement, de préférence, tout en silences audibles. Malgré la pluie ou le beau temps.

Séquences_Web

Auteur : Andre Bovel – Traduction : Frédéric Blanchette – Mise en scène : Frédéric Blanchette – Décors : Marie-Renée Bourget Harvey – Éclairages  : André Rioux – Musique : Pascal Robitaille – Costumes : Elen Ewing – Comédiens  : Véronique Côté (Elizabeth Law, jeune), Normand D’amour (Gabriel Law), David Laurin (Gabriel Law), ainsi que Christian Michaud, Alice Pascual, Marco Poulin, Maxime Robin, Paul Savard, Linda Sorgini  –| Production : Duceppe, en coproduction avec Le Trident et Lab87 | Durée : 1 h 50 (sans entracte)  – Représentations : Jusqu’au 14 octobre 2017 – Duceppe.

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel. ★★★★  Très Bon. ★★★  Bon. ★★  Moyen. ★  Mauvais. ½  [Entre-deux-cotes]

 

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.