En salle

Guardians of the Galaxy Vol. 2

4 mai 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Dans cette deuxième aventure, les Gardiens de la galaxie découvrent le mystère entourant la filiation de Peter Quill.

CRITIQUE
★★★
Texte : André Caron

BIENVENUE DANS L’UNIVERS DE BABY GROOT

L’univers des films Marvel prend de nouveau de l’expansion. Tenez-vous bien : ce second Guardians s’inscrit comme le troisième chapitre de la troisième phase des films Marvel et il se place quinzième dans cette série qui a débuté avec l’immense succès du premier Iron Man en 2008. Douze milliards de dollars américains plus tard, comment se fait-il que tous ces longs métrages continuent de connaître un aussi fracassant succès? Contrairement à la tentative ratée de DC Comics de confectionner un univers similaire avec Batman-Superman-Wonder Woman-Suicide Squad, Marvel est parvenu à tisser une toile foisonnante et cohérente de film en film, augmentant avec chaque nouveau projet le défi narratif, technique, esthétique et dramatique qu’un tel déploiement impose. Bien que les dirigeants de Marvel prennent cette odyssée très au sérieux, ils savent aussi saupoudrer d’humour et d’auto-dérision des intrigues qui, bien souvent, font sourciller. Le ton de Dead Pool et Doctor Strange le prouvent éloquemment. Avec les deux Guardians of the Galaxy, ils plongaient pour la première fois dans la comédie franche et ce deuxième volet prend même des allures de comédie musicale. Bienvenue dans l’univers de Baby Groot qui, avec seulement trois mots (« I am Groot »), parvient en même temps à tout dire et à ne rien dire, comme le film lui-même d’ailleurs.

Guardians of the Galaxy Vol. 2

Une fois passée l’étrange et mystifiant rajeunissement de Kurt Russell dans la scéne pré-générique (une technique expérimentée avec autant de malaise sur Jeff Bridges dans Tron Legacy), le film démarre véritablement avec nos cinq amis en train de combattre une horriblement drôle de créature de l’espace (on se croirait dans Monsters vs. Aliens). Commence alors la chanson d’Electric Light Orchestra, Mr. Blue Sky, déclenchée par Baby Groot qui vient de brancher le système de son. Le minuscule bébé-arbre se met à danser et l’action est repoussée au second plan. Ce qui importe, semble nous dire le réalisateur, c’est de s’amuser, de danser et de ne pas prendre trop au sérieux les péripéties de nos héros intergalactiques. Il y aura plusieurs numéros de danse semblables durant le film, même que la grande bataille finale sera chorégraphiée comme un grand numéro musical à la Busby Berkeley. Let’s dance!

Il faut tout de même reconnaître qu’il y a un ton
de grande bonhomie et de franche camaraderie
qui se dégage de ce film, un élan enjoué dans
l’exécution qui est communicatif et festif.

Il ne faut donc pas s’attendre à rien de bien original dans ce « space opera » plus proche de Buck Rodgers et Flash Gordon que de Star Wars ou Star Trek, quoiqu’il présente la même tendance anthropomorphique que cette dernière série de films. L’idée de voir des humains maquillés et peints de diverses couleurs pour se faire passer pour des extra-terrestres commence à sérieusement m’horripiler. D’ailleurs, beaucoup d’éléments font inévitablement penser à l’univers de Star Trek. L’idée de visiter une planète dominée par une déité malveillante est vieille comme la série télé, dans laquelle plusieurs épisodes exploitaient ce filon, ou encore ce vaisseau spatial qui s’est écrasé et qu’il faut rafistoler en vitesse. Et puis, il y a ce suspense vieux comme James Bond, étiré sur une séquence entière et construit sur le compte à rebours d’une bombe (rappelez-vous, dans Goldfinger, le cadran s’arrêtait sur 007 – c’était déjà un cliché en 1963!).

Alors amusons-nous et embarquons dans la danse. Les fans des bandes dessinées auront un plaisir fou à déchiffrer toutes les allusions à des personnages ou à des situations qu’ils ont déjà lus (bonjour les « Watchers »…), les accros aux chansons des années 1970 seront enchantés d’entendre Cheap Trick ou Fleetwood Mac, les cinéphiles seront ravis de reconnaître au passage une foule de vedettes faisant une brève apparition (Sylvester Stallone, Michelle Yeoh, Ving Rhames, Don Johnson, Gregg Henry, Jeff Goldblum et même David Hasselhoff) et, bien sûr, l’inévitable Stan Lee qui s’infiltre dans tous les films Marvel depuis le Hulk de Ang Lee en 2003. Il faut tout de même reconnaître qu’il y a un ton de grande bonhomie et de franche camaraderie qui se dégage de ce film, un élan enjoué dans l’exécution qui est communicatif et festif. Le réalisateur-scénariste James Gunn fait des efforts considérables pour approfondir des personnages qui n’en méritent pas tant, le forçant ainsi à combiner certains d’entre eux dans des duos qui se pourfendent en longues confessions : Peter et son père Ego, Gamera et sa sœur Nebula, Rocket et Yondu, Drax et Mantis. Tout cela appraît bien artificiel, mais personne ne peut se braquer longtemps contre un film qui se termine sur un montage rassembleur aux tonalités exquises de la ballade Father and Son de Cat Stevens. Allez, chantez avec moi : « Look at me, I am old, but I’m happy »!

Sortie :  vendredi 5 mai 2017
V.o. :  anglais / Version française

Les gardiens de la galaxie Vol. 2

Genre :  Aventures / Science fiction  – Origine : États-Unis – Année :  2017 – Durée :  2 h 16  – Réal. :  James Gunn – Int. : Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista, Sylvester Stallone, Kurt Russell, Paul Klementieff  – Dist. :  Buena Vista Canada.

Horaires
Cineplex

Classement
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

 

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