En salle

Hacksaw Ridge

3 novembre 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, par forte conviction, le soldat Desmond T. Doss refuse de tuer ou de toucher à une arme.

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LE FILM DE LA SEMAINE
★★★★
Texte : Élie Castiel

AMÈRE VICTOIRE

La première question qui nous vient à l’esprit est de comprendre comment le réalisateur d’un film aussi puissant que Hacksaw Ridge (en France, Tu ne tueras point, titre plus approprié au sujet) ait pu proférer il y a quelques années des propos antisémites aussi déplacés qu’incompréhensibles.  Après l’éprouvant chemin de croix de The Passion of the Christ / La passion du Christ (2004), Mel Gibson se tourne vers le drame de guerre en adaptant une histoire vraie. Le cinéaste-acteur semble avoir fait son mea-culpa depuis quelque temps, du moins d’après certaines rumeurs, mais conserve tout de même son approche christique de la vie, ce qui en soit est tout à fait légitime.

« [ Mel Gibson ] Réalisateur de l’année »
Hollywood Film Awards 2016

L’objecteur de conscience qu’a été le vrai Desmond T. Doss ne l’a pas empêché de combattre à sa façon, en tant que médecin de l’armée des États-Unis, durant la célèbre bataille d’Okinawa. Sur ce point, Gibson réussit une mise en scène magistrale où tous les ingrédiends du film de guerre sont mis à la disposition de l’affect, cet abandon de l’intellect dû, dans ce cas-ci, à l’instinct normal de survie.  Cela se passe dans la deuxième partie, d’une violence extrême, rejoignant ainsi le chemin traversé dans The Passion of Christ. Deuxième volet du film qui confirme l’approche chrétienne assumée du réalisateur, comme le miracle métaphorique survenu à un des soldats qui retrouve la vue et la présence de la Bible (Nouveau Testament) dans les déplacements de Doss.

Rôle principal tenu par un Andrew Garfield remarquable, d’un pouvoir de conviction qui atteint l’âme et secoue le spectateur. Si la première partie suit une rythme classique, allant de l’enfance du personnage à sa décision de joindre les rangs de l’armée malgré ses convictions religieuses, la deuxième par contre plonge dans une violence sans pareille, presque documentaire, le plus souvant dérangeante jusqu’au plus haut point, mais si véridique qu’elle confirme la thèse anti-guerre du cinéaste.

Mel Gibson marque son retour derrière la
caméra avec une extase contagieuse. Espérons
néanmoins que son mea culpa soit aussi
orthodoxe que ses convictions confessionnelles.

Corps déchiquetés, jambes qui éclatent en morceaux, du sang qui coule de partout… mais le tout filmé par une caméra aussi agressive que compatissante. L’apocalypse que représente la guerre n’a jamais été aussi déroutant. L’interprétation solide de tous les autres comédiens, y compris, bien entendu, Garfield, situe Hacksaw Ridge parmi les meilleurs films américains de l’année. Mel Gibson marque son retour derrière la caméra avec une extase contagieuse. Espérons néanmoins que son mea culpa soit aussi orthodoxe que ses convictions confessionnelles.

Ajoutons que la semaine dernière, la Régie du cinéma classifiait ce film pour les plus de 16 ans. Un ou deux jours avant sa sortie, le classement tombe soudainement à 13 ans.  Quand le pouvoir mercantile se mêle de la partie, tout est permis.

Sortie : vendredi 4 novembre 2016
V.o. : anglais / Version française
Hacksaw Ridge / Tu ne tueras point

Genre :  DRAME DE GUERRE  – Origine :  États-Unis –  Année :  2016 – Durée :  2 h 20 – Réal.:  Mel Gibson – Int. : Andrew Garfield, Vince Vaughn, Sam Worthington, Luke Bracey, Hugo Weaving, Teresa Palmer – Dist./Contact :  Entract Films.
Horaires : Cineplex

CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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