En salle

Indignation

6 août 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
Au début des années 1950, parti étudier dans une université conservatrice de l’Ohio, un jeune homme fait face à la répression sexuelle et à l’antisémitisme.

LE FILM DE LA SEMAINE

Indignation

CRITIQUE
★★★★
Texte : Élie Castiel

LA PLÉNITUDE DU DISCOURS INTÈGRE

Parmi ses incursions dans le domaine de la production, on retrouve des noms aussi illustres que Todd Haynes (Poison, 1991) et Ang Lee (The Perfect Storm,  2004 et Brokeback Mountain, 2005). Comme réalisateur, il signe deux courts métrages, The Crouching Tiger Concerto (2000) et That Film About Money (2014). Cet avant-propos signale que James Schamus privilégie les projets sérieux et plutôt ambitieux quant à leur qualité artistique et leur intégralité narrative.

C’est par la grande porte qu’il signe un premier long métrage qui se démarque par son refus de réalisation contemporaine, optant pour un classicisme d’antan où la parole prend le dessus sur l’action, récusant la facilité.

Film indépendant par sa facture, ce premier long métrage montre
un réalisateur qui a muri son sujet et qui, sans vraiment tenir
compte du public auquel le film s’adresse, nous offre un
drame existentiel d’une extraordinaire richesse intellectuelle.

Le roman de Philip Roth est respecté quant au lieu des origines du personnage principal, fidèle donc à l’auteur de Newark, au New Jersey. Cette particularité donne lieu à une façon de penser et de concevoir le discours intellectuel et philosophique, points centraux d’un film comme Indignation, où ce simple mot n’a jamais paru aussi concis et débordant de maturité. Ce discours sur la vie et les choix individuels prend son envol grâce à la performance emblématique de l’excellent Logan Lerman, empreint d’autant d’innocence malicieuse que de franchise candide. Le thème de l’antisémitisme, dont on beaucoup parlé, n’est pourtant que discrètement évoqué. Mais avant tout, Indignation, qui porte bien son nom, est une œuvre sur le risque de tourner, de nos jours, selon une approche révolue, refusant catégoriquement de se plier aux diktats d’une industrie hollywoodienne principalement menée par l’appât du gain immédiat.

Film indépendant par sa facture, ce premier long métrage montre un réalisateur qui a muri son sujet et qui, sans vraiment tenir compte du public auquel le film s’adresse, nous offre un drame existentiel d’une extraordinaire richesse intellectuelle. La foi, la liberté de se prononcer et les risques de la pensée unique sont illustrées selon une méthode qui n’a plus sa raison d’être de nos jours : le plaisir des mots. Surtout lorsqu’ils sont sollicités par de solides performances.

Sortie : vendredi 5 août 2016
V.o. :  anglais

Genre :  DRAME  – Origine :   États-Unis   – Année :  2015 – Durée :  1 h 56  – Réal. :  James Schamus – Int. : Logan Lerman, Sarah Gadon, Noah Robbins, Ben Rosenfeld, Tracy Letts, Linda Emond –  Dist. / Contact :  Remstar.
Horaires :  @  Cineplex

CLASSIFICATION
Interdit aux moins de 13 ans

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½ [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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