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Spotlight

19 novembre 2015

RÉSUMÉ SUCCINCT
Boston, 2001. Spotlight, une équipe de journalistes d’investigation au sein du Boston Globe, s’intéresse à des allégations d’agressions sexuelles commises par des prêtres de la ville.

Spotlight

CONFESSIONS DE FOI

Élie Castiel
CRITIQUE
★★★   ½

Comédien dans plus de trente films, Tom McCarthy est surtout connu comme réalisateur pour The Station Agent (2003) et The Visitor (2007). Mais c’est avec Spotlight qu’il risque de faire sa renommée. Les critiques sont dithyrambiques à propos de son cinquième long métrage de fiction. Car ce qui rend Spotlight tout à fait singuler, ce n’est pas uniquement le thème de l’abus sexuel d’enfants dans des institutions religieuses, mais celui du journalisme d’enquête.

Dans ce domaine, McCarthy possède le sens du rythme, du montage, de la direction photo qui capte ces journalistes convaincus du bien fondé de leur entreprise. Il montre l’acharnement et la constance de ces individus au service de la vérité comme des gens de tous les jours, avec leurs faiblesses et leurs grandeurs, mais aussi leur sens de la débrouillardise.

Leur vie personnelle s’estompe le temps que dure leur longue investigation. Face à l’univers fermé de l’Église catholique, ils doivent composer avec des questions aussi fondamentales que l’éthique, les valeurs de la famille, la foi, la sexualité et le sens de la déontologie journalistique.

Tout compte fait, Spotlight est un film qui
place le journalisme parmi l’une
des professions les plus humanistes.

Autant d’obsessions humaines qui poussent ces héros de la plume à s’auto-discipliner. Car Spotlight, c’est aussi un film sur la presse écrite et le journal-papier, sa puissance, sa perennité menacée par un format Internet ultra-puissant et parfois déséquilibré. Cette partie du film demeure la plus poignante. Enquêter sur le terrain, être prêt à inventer toutes sortes de stratagèmes pour éviter des compromis qui pourraient mettre une carrière en danger, éviter le sentimentalisme devant les propos reçus, quelles que soient leurs portée. Ne pas se faire piéger. La formule papier montre son impact visuel à la fois féroce et plus proche de l’individu, tout simplement parce qu’il est extérieur, dans la cité.

Tout compte fait, Spotlight est un film qui place le journalisme parmi l’une des professions les plus humanistes. Bien entendu, lorsque celle-ci est suivie selon les codes de l’objectivité et de la morale. C’est alors que ces confessions de foi de la part des victimes contre quelques membres de l’Église deviennent l’émouvant plaidoyer pour la justice.

Et pour rendre ces individus qui se distinguent par leurs actions, un casting du tonnerre ; particulièrement Michael Keaton qui, depuis l’excellent Birdman (2014), montre jusqu’à quel point il a mis définitivement de côté ses démons intérieurs pour se donner entièrement à son métier. Quant au thème des indiscrétions sexuelles sur des mineurs perpétrées par des hommes de foi, nous avons déjà vus de nombreux reportages à la télé et quelques films au grand écran qui parlent de la question en termes de silences obsédants, d’implications politiques partisanes, de compromis tout aussi nuisibles et… bien sûr, de dénonciations tout à fait justifiées.

revuesequences.org

Sortie : vendredi 20 novembre 2015
Version originale  : anglais
Version française > Spotlight : Édition spéciale

Genre : CHRONIQUE SOCIALE – Origine : États-Unis – Année : 2015 – Durée : 2 h 08 – Réal. : Tom McCarthy – Int. : Michael Keaton, Mark Ruffalo, Rachel McAdams, Liev Schreiber, John Slattery, Stanley Tucci – Dist. / Contact : Séville.
Horaires : @ Cineplex

CLASSEMENT
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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