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Jimmy’s Hall

19 juillet 2015

Jimmy's Hall

SOUS LE JOUG DES PRÊTRES ET MAÎTRES

Anne-Christine Loranger
Extrait-CRITIQUE

Ken Loach est le conteur par excellence des petites destinées qui tracent le portrait des nations. Annoncé comme son dernier opus, Jimmy’s Hall rassemble les thèmes qui lui sont chers : libertés individuelles, droits des sans-abri et luttes collectives. Le maître du cinéma réaliste y trace un portrait émouvant d’une petite communauté irlandaise des années 1930, réunie autour d’une salle de danse contre laquelle s’insurge la toute-puissante Église catholique, alliée aux grands propriétaires et aux politiques.

La dernière scène de Cathy Come Home (1966), tout premier film de Ken Loach, restera à jamais gravée dans notre mémoire. On y voit Cathy (Carol White), abandonnée par son mari, dépouillée de ses enfants par l’État et jetée à la rue. Assise un banc, choquée, perdue, elle ne sait où elle passera la nuit, ni de quoi sera fait son prochain repas. La caméra saisit sa blondeur lumineuse au milieu de la grisaille urbaine et du vacarme de la rue. Si cette image nous a marqués, c’est peut-être parce qu’elle capture l’essence des films de Ken Loach, où des êtres démunis se trouvent confrontés à une réalité irrespirable.

Critique complète : Séquences en kiosque (nº 297, p. 4-5)

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