En salle

Baahubali: The Beginning

30 juillet 2015

RÉSUMÉ SUCCINCT
Deux frères se disputent le trône du Royaume Mahishmathi. Première de deux parties d’une saga qui s’étale à travers deux générations.

Baahubali

ENTRE LA GRÂCE ET L’ENDURANCE

Élie Castiel
CRITIQUE
★★★★ ½

De l’indispensable cinéaste bollywoodien Sanjay Leela Bhansali, dont on se souviendra du splendide Devdas (2002) et du très séraphique Saawariya (2007), inspiré du roman de Dostoïevski, Les Nuits blanches, S. S. Rajamouli a sans doute retenu le goût spectaculaire pour l’épique et celui raffiné de l’intime. Mais d’autre part, Baahubali: The Beginning, qui aura une suite et fin, Baahubali: The Conclusion, en 2016, se permet avec diligence de tâter le terrain du péplum à la sauce indienne (héros mythique et puissant, combats titanesques, conflits familiaux, foi en la destinée divine… ). Le tout agrémenté de la musique omniprésente et majestueuse de M. M. Keerawani, nécessaire pour le déroulement d’un récit à la gloire de l’humanité. Sans oublier que d’une certaine façon, il évoque l’incompris Alexander d’Oliver Stone, notamment dans les séquences de bataille, magnifiquement chorégraphiées et orchestrées.

La direction photo de Senthil Kumar submerge
le film d’une aura magique où les éléments
de la nature prennent une place aussi symbolique
que manifestement tellurique, situant l’individu
dans un espace à la fois serein et astucieusement combatif.

Comme tout Bollywood qui se respecte, le récit comporte son lot de complications, heureusement résolues à la fin grâce notamment au montage suspendu de Venkasterwara Rao Kotagiri, alerte également tout le long du film. La direction photo de Senthil Kumar submerge le film d’une aura magique où les éléments de la nature prennent une place aussi symbolique que manifestement tellurique, situant l’individu dans un espace à la fois serein et agressivement combatif.

La beauté de Baahubali: The Beginning réside surtout dans l’approche spectaculaire que lui réserve un cinéaste tout à fait motivé par son projet. Ce qui ne l’empêche pas de conserver un regard personnel sur le cinéma. Ce côté binaire, qui le rapproche encore une fois de Bhansali augure bien un certain nouveau cinéma bollywoodien qui vise à prendre le spectateur plus au sérieux, tout en s’assurant de ne pas éclipser les ingrédients danses/chants, de plus en plus limités, au profit de narrations plus socialement et poliquement engagées. Cette stratégie de mise en marché peut s’avérer également préventive devant un cinéma indien indépendant de plus en plus agressif et bollywoodophobe.

Le pari de Rajamouli est ainsi gagné, faisant de cette première partie de deux d’une puissante saga un des films les plus excitants à nous parvenir de l’Inde cette année.

Mais une note aussi personnelle que pertinente : les films dits «ethniques» sont ignorés par les médias traditionnels, quotidiens ou hebdomadaires, et lorsque cité dans les horaires, ne sont même pas inscrits comme des «primeurs». La raison évoquée étant que ces produits s’adressent essentiellement aux groupes concernés. Mauvaise excuse parce souvent, des surprises s’annoncent sans crier gare, mais malheureusement laissées à l’abandon.

 revuesequences.org

Sortie : Vendredi 31 juillet 2015
Version originale : hindi, malayalam, télougou, tamoul
Sous-titres : anglais  > The One With Strong Arms

Genre : Aventures – Origine : Inde – Année : 2015 – Durée : 2 h 34 – Réal. : S. S. Rajoumi – Int. : Prabhas, Rana Daggubati, Anushka Shetty, Tamannaah Bhatia, Ramya Krishan, Sudeep – Dist. / Contact : Imitiaz Mastan.
Horaires : @ Cineplex

CLASSIFICATION
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence)

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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