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Corbo

3 mars 2015

Au cœur du politique

Jean-Philippe Desrochers
CRITIQUE
★★★★

Réussir un film politique n’est pas une mince affaire. Au Québec, récemment, Alain Chartrand s’y est cassé les dents avec La Maison du pêcheur (2013), en sombrant notamment dans la caricature et la superficialité. En fait, peu de longs métrages de fiction québécois s’y sont frottés avec succès : les rares exceptions seraient Octobre (1994) et 15 février 1839 (2001) de Pierre Falardeau. Corbo, deuxième long métrage de Mathieu Denis, est de cette trempe.

Corbo

Si Laurentie (2011), premier long métrage de Denis – coréalisé avec Simon Lavoie – n’était souvent que pure provocation, Corbo, à l’instar du Torrent (2012) de Lavoie (son deuxième long métrage à lui aussi), est une œuvre beaucoup plus sérieuse et mature, et ce, aussi bien sur le plan de la forme que du contenu. Près de 50 ans après la mort de Jean Corbo, il existait peu de documents sur cet épisode de notre histoire. Le film de Mathieu Denis vient jeter un peu de lumière sur cet événement et sur l’époque effervescente, sur les plans sociaux et politiques, qui l’a occasionné. La fatalité du destin de Corbo, qui « allai[t] au rendez-vous de son geste » (comme l’écrivit Miron dans son poème Le Camarade consacré au jeune militant), est évoquée d’emblée dès l’ouverture du film, alors que l’on nous montre le protagoniste marchant, filmé de dos, au ralenti.

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Texte complet : Séquences (nº 295, pp. 3-5)

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