En couverture

Forever Plaid

8 février 2015

THÉÂTRE

LA NOSTALGIE N’EST PLUS VRAIMENT CE QU’ELLE ÉTAIT
Texte : Élie Castiel
Cote : ★★ ½

Nous attendions cette revue musicale avec grande impatience, certains qu’il s’agirait d’un regard sur la transition culturelle en matière de musique entre deux époques charnières de l’Amérique. Et pourtant, l’accident qui a lieu au début de ce spectacle sans aucune surprise laissait présager une continuation plus circonstancielle.

Or, Forevever Plaid se limite à des réparties le plus souvent enfantines, manquant de maturité et annonçant les chansons sans plaisir inattendu. Frankie, Smudge, Sparky et Jinx sont des chanteurs amateurs qui reviennent sur terre après l’accident qui leur a coûté la vie. Ce retour, tout de même bien présenté par la mise en scène, bancale par ailleurs, de Roger Peace, sert d’unique justification à un défilé de chansons d’une autre époque.

L'ensemble des chanteurs (Antoine Saito)

De gauche à droite: Jonathan Patterson, Gabe Desmond, Chris Barillaro et Daniel Murphy (© Antoine Saito)

Oui, on sent un brin de nostalgie lorsque les quatre comédiens-chanteurs entament Three Coins in the Fountain, Perfidia (un ratage du point de vue de la mise en scène), Caribbean Plaid, Mercury, Lady of Spain (encore une petite déception) ou encore, entre autres, la pièce de résistance du spectacle, Love Is a Many Splendored Thing, parodiée malheureusement.

Alors qu’on s’attendait, et cela aurait pu se traduire par une très intéressante présentation, à un regard réfléchi sur la transition d’une époque musicale à l’autre, sur les hésitations d’une certaine jeunesse à s’adapter aux nouveaux sons, au contraire, Forever Plaid se présente comme un condensé de mélodies n’ayant aucun rapport l’une avec l’autre.

L’enthousiasme des participants est certes évident, mais le jeu se limite à des mimiques faciles, un rapport aux spectateurs déjà vu, une tendance vers l’épate et finalement une sorte d’apathie envers le véritable propos.

Est-ce leur faute ? Sans doute pas. Le décor de Roger Peace est au point, mais il aurait dû profiter des écrans vidéo pour montrer des images nostalgiques de cette époque révolue et plus encore, faire évoluer ses personnages. Avouons cependant que la direction musicale de Chris Barillaro fonctionnne à merveille et donne le ton aux trois autres musiciens, David Terriault, au piano, Mike De Masi, à la basse et Parker Bert, à la batterie et aux percussions.

Il faut par conséquent admettre que la nostalgie n’est plus ce qu’elle était, malgré ces quelques rares moments d’intimité musicale.

REVUE MUSICALE
Mise en scène : Roger Peace, à partir de l’originale de Stuart Ross – Décors : Lyne Paquette – Éclairages : Peter Spke Lyne Vidéo : George Allister – Costumes : Karen Pearce – Comédiens/Chanteurs : Gab Desmond (Frankie), Michael Daniel Murphy (Sparky), Jonathan Patterson (Smudge) – Prod. : Allan Sandler (Copa de Oro Productions) | Durée : 1 h 20 (sans entracte)  – Représentations : Jusqu’au 22 février 2015 – Centre Segal (salle principale)

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) ½ (Entre-deux-cotes)

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