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Berlinades 2015 (II)

8 février 2015

Notre correspondante Anne-Christine Loranger poursuit son chemin vers les salles obscures de Berlin, se privant de la clarté du jour. Par moments, cela en vaut la peine, comme dans le cas du Bill Condon. Mais le nouveau Terrence Malick ne l’a pas impressionnée. Parions qu’à la sortie de Knight of Cups à Montréal, le film trouvera son public, ne serait-ce que durant deux ou trois petites semaines. À suivre…

la Rédaction

Mr. Holmes
(États-Unis / Grande-Bretagne 2015)
Drame > Bill Condon

ENCHANTEMENTS
Texte : Anne-Christine Loranger
Cote : ★★★★

Grande-Bretagne, 1947. Dans un pays qui se relève à peine des pertes de la guerre, Sherlock Holmes coule des jours sans histoire dans sa confortable résidence du Sussex. Entre ses abeilles, sa gouvernante Mrs. Munro et Roger, le jeune fils de cette dernière, le vieux détective ne semble préoccupé que de fuir la sénilité et de rectifier quand il le peut les folles histoires qui courent sur lui. Retiré des affaires depuis 30 ans, le légendaire détective coule des jours sans histoire, sauf une, la dernière, le cas d’Ann Kelmot, dont son mari l’avait alors chargé et qui se remet à l’obséder. Mais à 93 ans, la mémoire et le corps faiblissent…

Mr. Turner de Bill Condon

Mr. Turner de Bill Condon

Librement adapté du roman de Mitch Cullins A Slight Trick of the Mind, le film de Bill Condon est un enchantement. Enchantement d’abord de voir Ian McKellen jouer, avec la splendide intelligence qui est la sienne, le portrait d’un Sherlock Holmes autrement plus riche et complexe que le méticuleux logicien de Sir Arthur Conan Coyle. Enchantement d’observer ses interactions avec Laura Linney, actrice d’une exquise sensibilité, qui joue à merveille le rôle ingrat d’une humble femme dépassée par son veuvage et par la vivacité intellectuelle de son fils, joyeusement interprété par le jeune Milo Parker. Enchantement d’un scénario brillamment écrit et de dialogues taillés avec finesse. Enchantement, finalement, d’une poésie filmique composée de jeux subtils entre la vérité et la légende, l’âge et la mémoire, la logique et la compassion. En somme, une exquise confiserie filmique.

Knight of Cups
(États-Unis 2015).
Drame – Terrence Malick

DIEU, L’UNIVERS… ET RIEN DU TOUT
Texte : Anne-Christine Loranger
Cote : 

Si le légendaire réalisateur Terrence Malick n’a que faire des conférences de presse et des entrevues, il donne, avec Knight of Cups, également l’impression de n’avoir que faire d’être compris d’un quelconque public. Comment autrement expliquer cet ennuyeux amalgame de splendides images collées sur des textes en voix hors-champ faussement philosophiques ? Christian Bale, producteur hollywoodien esclave de son travail, erre de fête en fête, de femmes parfaites en femmes parfaites, incapable de retrouver l’homme qu’il avait souhaité être à ses débuts.

Knight of Cups de Terrence Malick

Knight of Cups de Terrence Malick

Les déambulations sans fin de son personnage entre villes et déserts nous perdent bien plus qu’elles ne nous entraînent. Par-dessus tout, elles nous ennuient. L’homme trouvera-t-il sa voie ? A la fin, on s’en moque, pressé qu’on est de quitter ce film et ses soliloques prétentieux et d’enterrer notre déception dans la caféine et les viennoiseries. Nous n’étions pas la seule, nos collègues britanniques, suisses et chinois étaient également attablés.

Déception généralisée!

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