En salle

L’Écume des jours

27 juin 2013

Résumé
Lui, Colin, est un jeune homme idéaliste et à l’imaginaire fertile. Elle, c’est Chloé. Ils s’épousent et leur mariage tourne dans l’amertume lorsqu’elle tombe malade, un nénuphar qui grandit dans son poumon. Colin doit trimer dans un environnement qui le dépasse pour arriver à payer ses soins.

En quelques mot
★★
Nul doute que l’on sort impressionné de la projection de cette seconde adaptation du célèbre roman de Boris Vian. Impressionné par l’imagination plus que fertile et le travail colossal du réalisateur Michel Gondry, qui a à son actif une dizaine de longs métrages ainsi qu’une multitude de clips musicaux et de publicités. Son indéniable virtuosité ne garantit cependant pas que le film soit à la hauteur du défi. Car il s’agit bien d’un énorme défi que de s’attaquer à ce monument littéraire qu’est L’Écume des jours. Quoique intemporelle par son sujet, et malgré les fantaisies de tout poil dont Vian avait parsemé son roman, l’histoire de L’Écume des jours restait pourtant ancrée dans la France de l’après-guerre, en premier lieu grâce à la jouissive caricature de Jean-Paul Sartre, alias Jean-Sol Partre, et à l’engouement superficiel suscité par sa figure médiatique. Ce dernier point étant superbement rendu dans le film grâce à une pléthore d’effets démesurés, il reste qu’on sent dans l’ensemble un certain flottement quant au cadre historique. Le scénario mêle allégrement les époques ; ces personnages d’autrefois évoluent dans un Paris d’aujourd’hui où ordinateurs et vieux mobilier, par exemple, se côtoient sans gêne. La trame musicale pige allègrement du côté du jazz cher à Vian – Duke Ellington, bien sûr, mais impose aussi des chansons anglaises contemporaines tout à fait déplacées. Ce mélange temporel, initié dès les premières images par une armée de secrétaires retranscrivant le texte de l’auteur (ce qui n’est pas sans rappeler un passage du Procès d’Orson Welles), le spectateur finit par s’y habituer, mais c’est surtout la surenchère visuelle qui continue de le gêner jusqu’à la fin de la projection. Cette surenchère marque une distance par rapport à son modèle littéraire. L’Écume des jours regorge de trouvailles visuelles additionnelles, au point de provoquer chez le spectateur une nausée qui n’a rien de «partrienne». En ce sens, le nouveau Gondry est bien un film de notre temps, où la course au montage le plus serré possible laisse le plan… en plan. >> Denis Desjardins

Sortie : Vendredi 28 juin 2013
V.o. : Français
S.-t.a. – Mood Indigo

COMÉDIE FANTAISISTE | Origine : France / Belgique – Année : 2013 – Durée : 2 h 11  – Réal. : Michel Gondry – Int. : Romain Duris, Audrey Tautou, Gad Elmaleh, Omar Sy, Aïssa Maïga, Sacha Bourdo – Dist. / Contact : Séville | Horaires / Versions / Classement : BeaubienCineplex – Excentris

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. Moyen. Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.