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Pour le meilleur et pour le pire / La Vie en Swing

30 mai 2013

ENTRE LA JOIE ET LA MÉLANCOLIE

Le spectacle annuel de l’École nationale de Cirque était marqué du signe de l’originalité et de l’économie, en quelque sorte, faire et montrer beaucoup avec peu de moyens. Car la devise de cette institution est d’étaler la souplesse et le grand talent de ses finissants. Comme d’habitude, deux thèmes étaient proposés. Deux propositions ludiques sur des sujets sociaux toujours d’actualité, le mariage et la guerre.

Dans Pour le meilleur et pour le pire, le couple s’affiche, s’aime, se dispute, se réconcilie et fnit par triompher. Nous assistons à une fête de mariage au son des musiques tirées du répertoire pop des années 70 à 90. Des corps sveltes déploient avec enthousiasme, imagination et sens de la perfection dans le geste et le mouvement cet amalgame de sentiments, de passions et d’enthousiasme contagieux. Si par moments, la trame narrative perd un peu de sa cohésion, on ne peut détourner notre visage de ces artistes dont la jeunesse triomphante et la douce folie se reflètent sur le conscient des spectateurs. La mise en piste jubilatoire d’Alain Francœur fait de ce spectacle un divertissement populaire de haut calibre.

Avec La Vie en Swing, la metteur en scène-réalisatrice Sharon Moore situe le récit au cours des tumultueuses années 40, période de guerre, mais aussi époque où la musique joue un rôle prédominant dans la vie sociale. Comme dans Pour le meilleur et pour le pire, la structure narrative est parfois hésitante, mais ingénieusement cinématographique. En fait, elle est plutôt au profit des corps qui exaltent autant d’émotions que d’énergie. Mais ce qui frappe dans ce spectacle qui parle autant de joie que de mélancolie, c’est justement ce mélange adroit de sentiments que les acrobates-danseurs assimilent avec une précision remarquable, inconditionnellement, comme s’il s’agissait d’une seconde nature.

Et dans les deux cas, autant dans Pour le meilleur et pour le pire que dans La Vie en Swing, qu’il s’agisse du double mât, de la corde lisse, du fil de fer, du trapèze ou encore du vélo acrobatique, du cerceau aérien ou des numéros de jongleurs, la chorégraphie des mouvements, le haut niveau de professionnalisme ainsi que la tenue impeccable des artistes proposent un merveilleux rendez-vous rempli de promesses tenues. >> Élie Castiel
(★★★)

REPRÉSENTATIONS  : Jusqu’au 9 juin 2012, à la TOHU.

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