En couverture

Semaine du 27 janvier au 2 février 2012

27 janvier 2012

LE FILM DE LA SEMAINE …

PRÉSUMÉ COUPABLE
DRAME JUDICIAIRE | Origine : France / Belgique – Année : 2010 – Durée : 102 minutes  – Réal. : Vincent Garenq – Int. : Philippe Torreton, Noémie Lvovksy, Michèle Goddet, Farida Ouchani, Wladimir Yordanoff, Raphaël Ferret – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : Cinéma BeaubienCineplex Divertissement

Résumé
Le calvaire d’Alain Marécaux, le huissier  de l’affaire d’Outreau, arrêté en 2001 ainsi que sa femme et 12 autres personnes pour d’horribles actes de pédophilies qu’ils n’ont jamais commis.

En quelques mots
Après Comme les autres, comédie douce-amère sur la paternité gaie, Vincent Garenq change complètement de cap avec un récit construit à partir d’un fait vécu. Une terrible erreur judiciaire est au centre d’un film centré essentiellement sur le point de vue et sur les conséquences de l’arrestation de la principale victime : son désarroi, sa course effrénée pour que justice soit rendue, la profonde déception d’avoir perdu les liens avec sa famille, son inadaptation à un milieu carcéral anarchique. Mais l’originalité du film réside aussi dans le doute que le cinéaste jette aux yeux des spectateurs (fausses pistes, comportements ambigus de la victime, délires juridiques), jusqu’à la toute fin, jusqu’au moment où la vérité finit par s’affirrmer. Nous sommes témoins des sévices physiques et psychologiques d’un faux coupable, véritable proie d’un système judiciaire rigoureux et déshumanisant qui, par ses retranchements, transforme cet homme parmi les autres en héros tragique. Et en arrière-plan, une mise en scène linéaire, mais solide, grave, spontanée, en harmonie avec le thème qu’elle défend. Mais il y a derrière tout cela un acteur en pleine possession de ses moyens. Dans la peau d’un être fragilisé par les vicissitudes du destin, Philippe Torreton déploie un registre parodoxale fait de soumission, de résignation , de force de caractère et d’une foi inébranlable envers la vie. Sans aucun doute, l’un de ses plus beaux rôles.  >> Élie Castiel

AUTRES SORTIES EN SALLE …

AGNEEPATH
(Path of Fire)

ACTION / MÉLODRAME | Origine : Inde – Année : 2012 – Durée : 174 minutes  – Réal. : Karan Malhotra –– Int. : Hrithik Roshan, Priyanka Chopra, Katrina Kaif, Om Puri, Deven Bhojani, Sunit Chauhan, Sanjay Dutt, Arush Bhiwandimwala, Chetan Pandit, Rishi Kapoor – Dist. : A-Z Films | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé
Après l’assassinat de son père par un magnat de la drogue, le jeune Vijay quitte son village avec sa mère, enceinte,  pour se rendre à Mumbai. Mais il fait le vœu qu’un jour il y reviendra pour se venger.

En quelques mots
Lorsqu’un jeune débutant décide de réaliser le remake d’un film-culte, les risques sont énormes. Et lorsque la vedette principale de la première version n’est nul autre que Amitabh Bachchan, tout se complique pour la simple raison qu’il s’agit, encore aujourd’hui, d’une des vedettes les plus adulées du cinéma bollywoodien. Mais avec Agneepath, Karan Malhotra a su faire confiance à Hrithik Roshan, lui aussi, actuellement, parmi les étoiles de Bollywood. Inutile de comparer la version 1990 à celle de 2012, car cette dernière, tournée une vingtaine d’années plus tard a ceci de particulier qu’elle utilise avec un aplomb stupéfiant les recettes éprouvées du mélodrame hindou : problèmes et secrets de famille, trahison, vengeance, amours contrariées, sacrifice, rédemption. Auparavant, les ingrédients chansons/danses s’intégraient à satiété; aujourd’hui, ces mêmes éléments narratifs toujours chers au cinéma bollywoodien semblent légèrement s’estomper au profit d’un  récit plus logiquement structuré. En signant toutefois un film « à l’ancienne » sans se soucier nullement des impératifs du présent, Malhotra réussit un brillant premier long métrage qui, sans être à la hauteur de Devdas, dont il s’inspire, lui rend un hommage incandescent. Roshan associe attirance physique et art consommé de la gestuelle et de l’émotion, caractérisques soutenues par une finale à tendance christique d’un raffinement rarement atteint.  >> Élie Castiel

L’ART D’AIMER
COMÉDIE SENTIMENTALE | Origine : France – Année : 2011 – Durée : 85 minutes  – Réal. : Emmanuel Mouret – Int. : Judith Godrèche, Gaspard Uliel, Julie Depardieu, François Cluzet, Pascale Arebillot – Dist. : K-Films Amérique | Horaires / Versions / Classement : Cinéma BeaubienCineplex Divertissement

Résumé
Des couples mariés et des célibataires parisiens d’âges divers connaissent les aléas de l’amour dans une série de petites fables philosophiques sur les relations sentimentales.

En quelques mots
Emmanuel Mouret avait gagné le prix du scénario au dernier Festival des films du monde de Montréal pour cette délicieuse comédie où des saynètes illustrent divers aphorismes sur les relations hommes-femmes. La narration, dite par Philippe Torreton et écrite par Mouret, y est le plus souvent  superfétatoire et  apporte une distance par rapport aux personnages rapidement esquissés par de talentueux comédiens. Certains sketches sont plus réussis dans cette gentille œuvre mêlant jeux de mots et comique de situation.  >> Luc Chaput

THE GREY
(Peur grise)

DRAME | Origine : États-Unis – Année : 2011 – Durée : 117 minutes  – Réal. : Joe Carnahan – Int. : Liam Neeson, Dermot Mulroney, Frank Grillo, Dallas Roberts, Ben Bray, Joe Anderson – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement

Résumé
Des passagers se retrouvent traqués par une horde de loup lorsque l’avion qui les transporte en Alaska pour construire un pipeline s’écrase près du site.

En quelques mots
Depuis Narc, son second long métrage adulé par la critique, Joe Carnahan n’est pas devenu le nouveau grand espoir du cinéma américain. L’échec de The A-Team il y a deux ans a fait en sorte que de nombreux projets ambitieux du cinéaste ont dû être annulés ou temporairement mis de côté. Qu’à cela ne tienne, ce dernier revient à un projet plus modeste avec The Grey, coproduit par Ridley et Tony Scott. Sans être un grand film, ce long métrage se présente comme un survival movie existentiel et sombre où la nature sauvage est un élément central au fil conducteur du récit. C’est magnifiquement mis en images par le directeur photo Masanobu Takayanagi (Warrior), qui utilise des tons achromatiques et granuleux tirant parti du climat hivernal de l’Alaska. Le réalisateur plonge le spectateur au coeur de l’action avec une mise en scène dense. La séquence d’écrasement d’avion, par exemple, est filmée de façon assez singulière et malgré une économie de moyens et sans avoir recours aux effets numériques, s’avère d’une redoutable efficacité. Un film inégal sur d’autres points, qui se situe à mi-chemin entre Alive de Frank Marshall et The Edge de Lee Tamahori. Une finale ambigüe et réussie revient rehausser l’ensemble et Liam Neeson tire son épingle du jeu avec un personnage plus nuancé que la moyenne.  >> Pascal Grenier

IN THE LAND OF BLOOD AND HONEY
(U zemlji krvi i meda)

DRAME DE GUERRE | Origine : États-Unis – Année : 2011 – Durée : 127 minutes  – Réal. : Angelia Jolie – Int. : Rode Serbedzija, Zana Maranovic, Goran Kostic, Nikola Dujuricko, Branko Dujuric, Dzana Pinjo – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé
Durant la guerre de Bosnie, entre 1992 et 1995, un couple voit sa relation affectée par le conflit.

En quelques mots
La fin de la Yougoslavie, après la mort de Tito, a  provoqué une guerre civile  qui fut l’épisode  le plus sanglant en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Angelina Jolie avait montré son intérêt pour les victimes civiles  des conflits par son action auprès d’organismes des Nations-Unies et avait aussi coproduit un documentaire, Trudell, sur un activiste amérindien américain. Dans cette fiction documentée tournée en partie sur les lieux du drame, elle met en scène une  complexe relation amoureuse entre un soldat serbe et une artiste musulmane pendant la guerre de Bosnie. C’est plus pourtant par ses personnages secondaires comme celui de la sœur d’Alja que la réalisatrice, dans une mise en scène efficace, réussit à rendre brutalement visible les sévices qui frappent le plus souvent les civils dans ces conflits où les haines ancestrales ressurgissent offrant à certains des prétextes pour commettre des crimes contre l’humanité.  >> Luc Chaput

MAN ON A LEDGE
(Le Temps d’un vol)

SUSPENSE | Origine : États-Unis – Année : 2011 – Durée : 102 minutes  – Réal. : Asger Leth –Int. : Sam Worthington, Ed Harris, Jamie Bell, Elizabeth Banks, Edward Burns, Anthony Mackie –  Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cineplex Divertissement

Résumé
Un ancien policier, évadé de prison, menace de se suicider depuis le 21e
étage d’un hôtel new-yorkais. Pendant qu’il discute de son innocence avec une psychologue, des voleurs expérimentés préparent un coup audacieux.

En quelques mots
Jusqu’à un certain point, le film d’Asger Leth rappelle le très beau Dog Day Afternoon (Un après-midi de chien), réalisé par Sidney Lumet en 1975. Mais Man on a Ledge souffre surtout du scénario de Pablo F. Fenjves, venu de la télévision, qui ne s’embarrasse guère de nombreuses invraisemblances et de situations alambiquées. Bien entendu, l’interprétation de Sam Worthington ne peut se comparer à celle d’un Al Pacino au sommet de son art; ici, par contre, et soyons indulgents, les interprètes s’en tirent fort bien. Avouons également que pour le genre, la mise en scène est convenable et que le suspense, même si on devine son dénouement depuis le début, fonctionne agréablement grâce à une touche d’humour savamment dosée. Pour Asger Leth, il s’agit là d’un premier long métrage de fiction prometteur.  >> Élie Castiel

ONE FOR THE MONEY
(La Prime)

COMÉDIE | Origine : États-Unis – Année : 2011 – Durée : 91 minutes  – Réal. : Julie Anne Robinson – Int. : Katherine Heigl, John Leguizamo, Debbie Reynolds, Jason O’Mara, Daniel Sunjata, Sherri Shepherd – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement

Résumé
Devenue chasseuse de primes par un concours de circonstances, une jeune femme se voit confier comme première affectation la tâche de retrouver un policier en fuite accusé d’un meurtre
.

En quelques mots
SANS COMMENTAIRES.

LA PEUR DE L’EAU
SUSPENSE | Origine : Canada [Québec] – Année : 2011 – Durée : 122 minutes  – Réal. : Gabriel Pelletier – Int. : Pierre-François Legendre, Pascale Bussières, Normand D’Amour, Paul Doucet, Germain Houde, Stéphanie Lapointe – Dist. : Remstar | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien Cineplex Divertissement

Résumé
À la suite d’un meurtre survenu aux Îles de la Madeleine, un policier local est écarté de la supervision de l’enquête au profit d’un détective de Montréal. Appuyé par sa coéquipière, il entreprend alors de son propre chef de trouver le tueur.

En quelques mots
Dès le départ, les personnages centraux sont invraisemblables. Le sergent-détective Gingras (Normand D’Amour) est vraiment trop détestable, le sergent Surprenant (Pierre-François Legendre) trop timoré et son assistante Geneviève (Brigitte Pogonat), godiche et dessinée à gros traits. Il suffit par exemple qu’elle retire son appareil dentaire pour devenir instantanément gracieuse et belle. Les scénaristes auraient-ils recherché un humour à la manière des frères Coen? C’est raté : le résultat, c’est que le spectateur décroche. Et pourtant, le début était magnifique avec les images de Nicolas Bolduc captant la beauté automnale des Îles et, surtout, avec la musique puissamment évocatrice de Laurent Eyquem.  >> Francine Laurendeau

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