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Il Trovatore

23 janvier 2012

RIVALITÉ

>> Élie Castiel

Leonora, femme de la noblesse, est amoureuse de Manrico, trouvère qui, dans son enfance a été adopté par Azucena, la fille d’une gitane morte au bûcher. Mais le comte de Luna est lui aussi amoureux de la jeune femme. Le drame jaillit lorsqu’on apprend que les deux rivaux sont des frères.

Amour, désir de vengeance, filiation cachée, secrets douloureux, pouvoirs magiques. C’est sans doute l’un des opéras de Verdi les plus tristes et les plus dramatiques. La production de l’Opéra de Montréal suit les codes du spectacle classique et c’est tant mieux puisque le spectateur a droit à près de trois heures de pur plaisir visuel et de merveilleuse musique. Si les décors sont somptueux et les éclairages à point, il est dommage cependant que chaque changement de scène soit ponctué d’une courte pause. Cela nuit considérablement à la continuité du récit et finit par irriter. L’opéra demande une concentration de la part des spectateurs et ces courtes interruptions s’avèrent mal placées.

Ceci dit, Oriol Tomas, très jeune metteur en scène, parvient à rendre l’atmosphère tragique du récit, même si dans les déplacements, les scènes de foule sont mal structurées, notamment au début. Les solos et les duos sont par contre impeccables, notamment au niveau de l’interprétation. Grand Bravo! à Hiromi Omura qui compose une Leonora aux gestes et aux accents, par moments, callasiens.

DRAME | Compositeur : Giuseppe Verdi – Livret : Salvatore Cammarano et Leone Bardare, d’après El trovador d’Antonio García Gutiérrez – Chanteurs principaux : Hiromi Omura (Leonora), Dongwong Shin (Manrico), Gregory Dahl (Le comte de Luna), Laura Brioli (Azucena), Ernesto Morillo (Ferrando), Karine Boucher (Iñez), Riccardo Iannello (Ruiz), Jean-Michel Richer (Gitan), Gaétan Sauvageau (Messager) – Direction musicale : Francesco Maria Colombo – Orchestre symphonique de Montréal / Chœur de l’Opéra de Montréal – Mise en scène : Oriol Tomas – Décors : Opéra de Montréal – Costumes : Opéra de Montréal – Éclairages : Anne-Catherine Simard-Deraspe – Chorégraphie : Lucie Vigneault – Durée : 2h45 (incluant 1 entracte) | Prochaines représentations : 24, 26 et 28 janvier 2012, à 19 h 30 – Place-des-Arts (Salle Wilfrid-Pelletier)

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