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Semaine du 6 au 12 mai 2011

6 mai 2011

LE FILM DE LA SEMAINE …

NOSTALGIE DE LA LUMIÈRE (Nostalgia de la luz / Nostalgia for the Light)

DOCUMENTAIRE | Chili / France / Allemagne 2010 – Durée : 90 minutes – Réal. : Patricio Guzmán – Avec : Luís Henríquez, Victor González, Vicki Saaveda, Violeta Berrios – Dist. : Cinéma du Parc / Icarus Films | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc

Résumé : Au Chili, à trois mille mètres d’altitude, les astronomes venus du monde entier se rassemblent dans le désert d’Atacama pour observer les étoiles. Car la transparence du ciel est telle qu’elle permet de regarder jusqu’aux confins de l’univers. C’est aussi un lieu où la sécheresse du sol conserve intacts les restes humains : ceux des momies, des explorateurs et des mineurs, mais aussi, les ossements des prisonniers politiques de la dictature.

En quelques mots : Dans ce remarquable film, le réalisateur chilien navigue, avec une élégance rare par le moyen d’une photographie d’une grande beauté, entre l’histoire de l’univers telle que vue par l’astronomie et la recherche archéologique sur le passé récent de son pays dans ce désert d’Atacama. Il a  ainsi construit un des plus importants documentaires des dernières années. >> Luc Chaput

AUTRES SORTIES EN SALLE …

THE BANG BANG CLUB

CHRONIQUE DRAMATIQUE | Canada / Afrique du Sud 2009 – Durée : 108 minutes – Réal. : Steven Silver – Int. : Ryan Philippe, Frank Rautenbach, Malin Akerman, Taylor Kitsch – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé : De 1990 à 1994, en Afrique du Sud, quatre jeunes photographes, dont deux prix Pulitzer, baptisés le Bang Bang Club par leurs confrères, rivalisent d’audace en filmant la guerre secrète menée par le gouvernement contre les partisans de Mandela.

En quelques mots : Depuis au moins Salvador, le métier de photographe de presse ou de caméraman-reporter sert de point d’entrée dans les films sur divers conflits. Cette fiction  d’un ancien  réalisateur de documentaire ne réussit pas à nous faire vraiment partager la vie de ces quatre hommes qui ont documenté les scènes de massacres intertribales de la fin de l’apartheid.  On reste le plus souvent au niveau de clichés de poussées d’adrénaline, de bouteilles de bière et de jolies filles. Le film de plus explique mal les circonstances menant au suicide d’un des protagonistes.  >> Luc Chaput

THE CONSPIRATOR

DRAME HISTORIQUE | États-Unis 2010 – Durée : 122 minutes – Réal. : Robert Redford – Int. : James McAvoy, Tom Wilkinson, Robin Wright, Evan Rachel Wood, Justin Long, Kevin Kline – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé : Au lendemain de l’assassinat du président Lincoln, huit personnes accusées de conspiration sont appelées à comparaître. Parmi celles-ci se trouve une femme, Mary Surrat.

En quelques mots : À partir d’un épisode secondaire de l’assassinat de Lincoln, Robert Redford s’interroge sur la place de la justice dans les périodes troubles de notre histoire. Ce drame judiciaire a un côté télé-théâtral que vient tempérer la précision de la photographie et de la reconstitution historique. L’interprétation de Robin Wright, de James McAvoy et de quelques autres est de très haute qualité.  >> Luc Chaput

THE GREATEST MOVIE EVER SOLD

DOCUMENTAIRE SATIRIQUE | États-Unis 2011 – Durée : 87 minutes – Réal. : Morgan Spurlock – Avec : Morgan Spurlock, Ralph Nader, Norm Marshall – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé : Le réalisateur Morgan Spurlock entreprend des démarches pour trouver des commandites de 1,5 million de dollars pour financer son film portant sur l’intégration de la publicité au cinéma.

En quelques mots : Certaines lunettes fumées sont devenues célèbres après leur utilisation dans Men in Black. Cela est un des nombreux exemples de l’implication grandissante du placement de produit dans les films et émissions de télé. Le réalisateur  a un meilleur contrôle ironique de son sujet que dans Where in the World Is Osama Bin Laden? mais il se perd un peu dans les méandres de la commercialisation  à outrance qui frappe nos sociétés même s’il réussit à interviewer rapidement Noam Chomsky et Ralph Nader.  >> Luc Chaput

KABOOM

SUSPENSE FANTAISISTE | États-Unis 2011 – Durée : 87 minutes – Réal. : Gregg Araki – Int. : Chris Zylka, Haley Bennett, Thomas Dekker – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Parallèle

Résumé : Jeune étudiant de 18 ans, Smith fantasme sur son colocataire Thor, en même temps qu’il entretient une relation essentiellement sexuelle avec la belle London. Le plus clair de son temps, il le passe avec Stella, une amie lesbienne qui, elle, vit une relation avec Lorelei. Bientôt, Smith va avoir 19 ans. Portrait d’une certaine génération.

En quelques mots : Continuant sa démarche avec le « film pour adolescent », Gregg Araki lui injecte ici une tournure désinvolte, se crée une image de rêve érotico-cauchemardesque et fantaisiste et se permet d’établir des contours sur l’orientation sexuelle des protagonistes rarement exploités dans le cinéma mainstream. L’aspect chaotique est voulu, et tant mieux, car nos sens ne cessent de se dilater pendant toute la projection. L’absurde domine, et ce n’est que pour mieux capter cette atmosphère surréaliste qui s’exprime par des images cinémascope d’une sensualité époustouflante. Entre le drame psychologique, la comédie sentimentale et la science-fiction empreinte d’un humour particulier, Kaboom explose par sa mise en scène débridée, iconoclaste, là où le bon sens est mis au vestiaire. Des références cinéphiliques et le jeux éclaté des comédiens apportent un nouveau souffle à un genre devenu de plus en plus politiquement correct. Moins réussi que Mysterious Skin ou encore The Doom Generation, ce nouvel opus d’Araki se savoure avec  jouissance, au sens littéral et au sens figuré. >> Élie Castiel

MIGHTY JEROME (Le Grand Jerome)

DOCUMENTAIRE | Canada 2010 – Durée : 84 minutes – Réal. : Charles Officer – Avec : Harry Jerome, Wendy Jerome, Nykeem Provo, Claire Burns, Fidel Dwayne Hodge – Dist. : ONF | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Parallèle

Résumé : Portrait de Harry Jerome qui, au cours des années 60, a égalé le record du monde sur 100 mètres et qui a contribué à combattre le racisme au Canada.

En quelques mots : Rappelant les épisodes moins connus du racisme ordinaire qui courrait au Canada dans les années 50 et 60, le réalisateur mêle habilement des épisodes reconstitués avec acteurs  des entrevues dans le cadre d’une exposition et des extraits d’émissions sportives et ce dans une palette chromatique jouant sur le noir et blanc. Il redonne ainsi sa place à un des plus grands athlètes que le Canada ait produit.  >> Luc Chaput

LE SENTIMENT DE LA CHAIR

DRAME PSYCHOLOGIQUE | France 2010 – Durée : 87 minutes – Réal. : Roberto Garzelli – Int. : Annabelle Hettmann, Thibault Vinçon, Pascal Nzonzi – Dist. : K-Films Amérique | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien

Résumé : À l’occasion d’un examen médical, Héléna, étudiante en dessin anatomique, fait la connaissance de Benoît, un jeune radiologue. Partageant une même fascination pour le corps humain, ils vont céder à un amour passionnel, mais à leur façon.

En quelques mots : Le premier long métrage de Roberto Garzelli pour le grand écran  est une surprise, sans doute pas éclatante, mais qui promet un avenir prometteur à un cinéaste inspiré qui ne recule devant rien devant un sujet casse-gueule et rarement abordé (sauf sans doute par David Cronenberg). Le huis clos psychologique est traité ici avec un goût délibéré pour le clinique, ce qui a pour résultat de transformer la mise en scène en un espace éthéré où les personnages, pris dans le feu de leurs gestes, de leurs actions et de leur passion, exploitent leur corps pour en soustraire la quintessence la plus troublante. Film, de loin, cérébral, Le Sentiment de la chair bénéficie de la présence de deux comédiens peu connus qui, par leur jeu à la fois hypnotique et distancié, se soumettent avec une véhémence pudique et acharnée à une exploration de l’amour/passion, un théâtre de la vie où les frontières de l’affect et de l’indicible sont subrepticement  brisées.  >> Élie Castiel

SOMETHING BORROWED (Duo à trois)

COMÉDIE SENTIMENTALE | États-Unis 2011 – Durée : 103 minutes – Réal. : Luke Greenfield – Int. : Kate Hudson, Ginnifer Goodwin, Colin Egglesfield, John Krasinski – Dist. : Warner | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cineplex Divertissement

Résumé : Deux amies d’enfance aux tempéraments opposés voient leurs relations bouleversées à l’approche du mariage de l’une d’elles. Des révélations inattendues provoquent des remises en question.

En quelques mots : En principe, les romans à l’eau de rose émoustillent les lecteurs (ou plutôt les lectrices) avec leurs scènes d’amour idéalisées, s’inscrivant ainsi dans un réel chimérique. Genre oblige, les adaptations pour le grand écran de ces écrits sentimentaux tombent le plus souvent à plat et dans Something Borrowed, c’est également le cas. Vu la situation économique et sociale que traverse l’Amérique, le New York à la fois branché et un peu vieillot qu’on nous propose apparaît ici comme la plus grande des injures. Les aventures sentimentales de quelques jeunes gens sont montrées de façon superficielle, même si dans l’ensemble, les comédiens s’en tirent assez bien, particulièrement John Kransiski, qui cache admirablement bien son amour pour l’une des deux héroïnes qui, elles, se disputent silencieusement le cœur d’un autre homme. Pour le reste, un film sans importance où, chose incongrue par les temps qui courent, quelques rares et inutiles références à l’homosexualité manifestent des signes discrets (mais présents tout de même) à caractère homophobe. Toutefois, si le genre vous intéresse, attendre plutôt la sortie en DVD.  >> Élie Castiel

THOR

AVENTURES FANTASTIQUES | États-Unis / France / Australie 2011 – Durée : 115 minutes – Réal. : Kenneth Branagh – Int. : Anthony Hopkins, Natalie Portman, Chris Hemsworth, Tom Middlestone, Stellan Skarsgard – Dist. : Paramount | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement

Résumé : Sur une planète lointaine, un prince devient victime des intrigues de son frère ambitieux. Déchu de ses droits, il se retrouve sur la Terre où, en vaillant guerrier qu’il est, il livre une bataille ultime contre ses ennemis.

En quelques mots : Disons-le sans ambages : le nouveau film de Kenneth Branagh ne nous satisfait pas pleinement. Non pas pour son aspect visuel, d’une beauté à couper le souffle, mais parce que les thèmes de prédilection de l’auteur (amour filial, trahison, pouvoir monarchique, secrets et conflits familiaux, rédemption) sont traités par Branagh entre le sérieux et le superficiel, valsant avec la tendance grand-public de façon qu’on ne lui connaissait pas. Le compromis avec le Hollywood de la finance est évident, même surprenant de la part d’un très grand artiste de la scène et du cinéma. Cependant, s’il évite le risque (sans doute par choix), offrant au plus grand nombre de spectateurs un spectacle des plus musclés, respectant les règles du comic book avec délectation, soulignant de grands traits certains aspects de la dramaturgie, on lui doit cependant une solennelle direction d’acteurs, dont certaines prestations dignes du théâtre shakespearien. Quant au mythe qui a déjà inspiré le grand Wagner de façon beaucoup plus éloquente et grandiose, il est ici, indéniablement, au service du peuple.  >> Élie Castiel

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