En salle

Origami

27 avril 2018

| PRIMEUR |
Semaine du 27 avril au 3 mai 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
David Marceau arrive à l’aéroport, gare sa voiture dans le stationnement, enregistre ses bagages et monte dans un avion à destination du Japon où l’attend un contrat de restauration d’œuvres anciennes. Mais peu après le décollage, il est frappé par une fulgurance qui le plonge dans un souvenir récent.

CRITIQUE
| Yves Gendron |

★★★

Quand le cœur va contre le style

Origami : art traditionnel japonais du papier plier.

Pour son deuxième long métrage, le cinéaste québécois Patrick Demers a signé un « film origami ». D’abord avec un récit dont la narration est constamment pliée comme du papier. Le protagoniste est ainsi supposément capable de voyager dans « sa ligne de temps » et la trame bascule constamment entre son passé, son présent et son futur.

Il y a également la stylisation des images qui sont traversées par des lignes verticales et horizontales. De cette façon, l’aspect pictural d’Origami évoque les arts visuels japonais tels les estampes et le cinéma. Employer pareille stylisation est une approche aussi audacieuse qu’inédite, assez réussie dans la première moitié du film.

François Arnaud est particulièrement troublant dans
un rôle d’illuminé désespéré; par ailleurs,
l’élégance des images, ajoutée à conception sonore
élégiaque, crée une ambiance somme toute envoûtante.

Toutefois, créer un origami est un art qui demande une grande maîtrise, une fausse manœuvre pouvant aboutir à une œuvre ratée. Mais dans Origami, le véritable cœur dramatique du film ne concorde pas toujours avec ses traits esthétiques. C’est ainsi qu’à mi-chemin, les va-et-vient temporels sont relégués au fond du tiroir et le récit prend une autre tournure.

Certes, le récit, quoique conventionnel et longuet, et le regard jeté sur le protagoniste plutôt ambivalent, demeure tout de même déchirant. En fin de compte, une appréciation d’Origami dépend de notre capacité à accepter la bifurcation dans la continuité du récit et dans la mesure où la tragédie du protagoniste nous touche.

Cela dit, que l’on soit séduit ou agacé par les effets de style particuliers du film et le changement d’orientation, la qualité de l’interprétation et de la mise en scène est de qualité. François Arnaud est particulièrement troublant dans un rôle d’illuminé désespéré; par ailleurs, l’élégance des images, ajoutée à conception sonore élégiaque, crée une ambiance somme toute envoûtante.

 

Sortie : vendredi 27 avril 2018
V.o. : français

Réalisation
Patrick Demers

Genre : Drame psychologique – Origine : Québec [Canada] – Année : 2017 – Durée : 1 h 39 – Dist. : Filmoption International.

Horaires & info.
@ Cinéma BeaubienCineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
(Accès autorisé si accompagnés d’un adulte)

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes]

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