En salle

78/52

12 octobre 2017

| PRIMEURS |
Semaine du 13 au 19 octobre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
78/52 explore l’une des séquences clés de l’histoire du cinéma : la mythique scène de la douche dans Psycho d’Alfred Hitchcock.

CRITIQUE
Texte : Charles-Henri Ramond

★★★ ½

ANATOMIE D’UN MEURTRE

Captivant du début à la fin, et bien qu’il soit avant tout destiné à un public de cinéphiles avertis, 78/52 va amplement au-delà de la simple leçon de choses. Par le biais de multiples références et mises en abyme, cette fameuse scène de Psycho se retrouve au cœur d’une étude foisonnante portant autant sur ses origines, sa conception que sur les traces indélébiles qu’elle a laissées. En trouvant appui sur les témoignages d’une quarantaine d’intervenants, le réalisateur de The People vs. Georges Lucas (2010) et de Doc of the Dead (2014) démontre l’importance capitale de ces trois minutes qui resteront sans doute les plus célèbres du cinéma hollywoodien d’après-guerre. Tourné en noir et blanc avec des décors rappelant ceux du Motel Bates, le documentaire d’Alexandre O. Philippe possède toutes les qualités de l’analyse minutieuse et parvient à inscrire ses enjeux dans un contexte artistique et sociétal bien plus large.

78.52

78/52 livre une quantité impressionnante d’informations. Les inspirations, les techniques et même les trucages utilisés y sont décortiqués à l’aide de passages clé du film et de documents d’archives tels que story-board et scénario. Les principaux corps de métier y sont analysés avec une précision d’horloger. Par leurs avis, Peter Bogdanovitch, Guilleromo del Toro, Danny Elfman et Walter Murch, entre autres, donnent tout leur sens au montage de George Tomassini, aux prises de vues de John L. Russell, et bien sûr à la partition de Bernard Herrmann.

Tourné en noir et blanc avec des décors rappelant
ceux du Motel Bates, le documentaire d’Alexandre O.
Philippe possède toutes les qualités de l’analyse
minutieuse et parvient à inscrire ses enjeux
dans un contexte artistique et sociétal bien plus large.

78/52 c’est également – et peut-être surtout – une véritable plongée dans la psyché d’un maître incontesté du 7e art. Plusieurs extraits de ses œuvres précédentes soulignent la complexité et la diversité des sources de ce film-somme qu’est Psycho. L’exposé est parfois un peu redondant et le verbe souvent dithyrambique, mais qu’importe, tant l’humanité des récits est touchante. En particulier dans le témoignage de la doublure de Janet Leigh, Marti Renfro. Très justement, Alexandre Philippe nous rappelle qu’elle aussi a une part non négligeable dans le succès de cette scène inscrite à tout jamais dans l’histoire du cinéma.

Sortie :  vendredi 13 octobre 2017
V.o. :  anglais

Genre :  Documentaire – Origine :  États-Unis –  Année :  2017 – Durée :  1 h 31  – Réal. : Alexandre O. Philippe – Dist. :  Kinosmith.

Horaires
@  Cinéma du Parc

Classement
NC
(Exemption / Non classé)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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