En salle

Manifesto

6 juillet 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Treize personnages, treize vignettes, une seule actrice pour dire et illustrer les diverses tendances artistiques du 20e siècle sous un angle politico-philosophique.

CRITIQUE
Texte : Anne-Christine Loranger
★★★ 

CATE ART

Adaptation cinématographique d’une installation artistique conçue par l’artiste visuel Julian Rosefeldt qui mettait en vedette Cate Blanchett sous les traits de 13 personnages, Manifesto est un kaléidoscope des mouvements artistiques du 20e siècle,  lequel prend sous nos yeux la voix et le visage de l’actrice australienne.

Manifesto_Coup de cœur (En salle 01)

Ce documentaire d’une grande originalité s’ouvre sur le manifeste artistique du socialisme récité en voix-off par Cate Blanchett, tandis que l’actrice méconnaissable en sans-abris traverse un complexe industriel à l’abandon, où de vieilles dames lancent avec enthousiasme des pétards dans le ciel. On la verra successivement en bourgeoise récitant un manifeste artistique interminable en guise de prière avant un repas de famille, en travailleuse dans une déchetterie, en financière, en marionnettiste animant une poupée à son image… En tout, 13 personnages dans 13 vignettes s’articulent pour former un manifeste d’une grande complexité.

Si le film de Julian Rosenfeldt se veut un appel à  l’action,
il constitue d’abord un appel à l’interrogation. Où le
spectateur, en effet, se situe-t-il ? Que représente l’art pour lui,
pour elle, pour nous en tant que communauté d’individus ?

Il fallait une actrice d’une grande acuité intellectuelle pour réciter et jouer des personnages incarnant autant de voix et de mouvements artistiques différents, d’un homme sans-abris gueulant son nihilisme à une animatrice TV chromée, de l’artiste Pop Art à Dogma 95. Les maquillages de Morag Ross transforment habilement l’actrice jusqu’à rendre Blanchett quelconque, ce qui représente tout de même un tour de force étant donné la perfection de ses traits.

Les images de Christoph Krauss suivent les tendances cinématographiques des époques traversées, ce qui est pertinent étant donné le thème, mais qui leur donne un côté vieillot qui parfois diminue la force du message, une qualité d’image dépassée ne personnifiant pas (nécessairement) des idées dépassées.

Si le film de Julian Rosenfeldt se veut un appel à l’action, il constitue d’abord un appel à l’interrogation. Où le spectateur, en effet, se situe-t-il ? Que représente l’art pour lui, pour elle, pour nous en tant que communauté d’individus ? Sommes-nous futuristes, dadaïstes, fluxusistes ? Se poser la question, déjà, est un pas dans l’action. C’est déjà beaucoup.

Sortie :  vendredi 7 juillet 2017
V.o. :  anglais

Genre : Essai philosophique  – Origine : Allemagne / Australie –  Année :  2015 – Durée :  1 h 35 – Réal. :  Julian Rosefeldt – Int. : Cate Blanchett –  Dist. :  Cinéma du Parc (Kinosmith).

Horaires
@
   Cinéma du Parc

Classement
NC
(Non classé / Exempté)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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