En salle

The Birth of a Nation

6 octobre 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
Témoin d’atrocités commises à l’encontre d’esclaves comme lui, un prédicateur noir  élabore un plan pour les conduire vers la liberté.

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CRITIQUE
★★★
Texte : Luc Chaput

ÉPOPÉE CHANCELANTE

En reprenant le titre du chef d’œuvre historico-raciste de D.W. Griffith, le réalisateur Nate Parker plaçait la barre haute pour évoquer la figure de Nat Turner, chef d’une révolte sanglante d’esclaves noirs américains en Virginie, en 1831. Le romancier William Styron (Sophie’s Choice) avait gagné un prix Pulitzer pour son roman The Confessions of Nat Turner où il élabore sur les aveux apocryphes, semble-t-il, du dit meneur. La réaction à la sortie du livre se divisa sur l’appropriation possible ou non d’une figure historique par un écrivain ou artiste qui n’a pas avec cette personnalité d’importantes affinités évidentes.

Le scénario de Nate Parker et de son ami Jean Célestin décrit tout d’abord comment Nathaniel, à qui on a donné le nom de famille de son propriétaire Mr Turner, a eu une enfance choyée considérant son statut de fils d’une esclave, servante dans la maison des maîtres. Diverses références à la culture noire ancestrale assoient d’une autre manière l’importance de l’enfant dans son milieu. Éduqué par la famille de son maître, il devient ministre du culte itinérant dans les plantations de la région. C’est par ce biais que l’horreur grandissante des exactions est montrée en divers lieux où le sadisme de certains propriétaires est conforté par leur bon droit. Devant ces faits, Nat se transforme finalement alors en preacher, trouvant d’autres versets de la Bible où l’exil à Babylone ou en Égypte et la symbolique du Jourdain prennent un autre sens que reprennent depuis les gospels.

Les références à la Braveheart, alternant avec des épisodes
plus oniriques, desservent finalement le sujet annoncé par
le titre et rendu encore plus important par son lien avec l’actualité.

La figure de Nat, interprété par le réalisateur-acteur, devient de plus en plus christique mais aussi chamanique. Les joies de l’amour et du mariage sont dépeintes dans des scènes aux lumières différentes de celles crues de la banalité de l’horreur.

La reconstitution historique est à première vue exacte considérant le soin accordé aux décors, aux costumes et aux coutumes. Toutefois la séquence de l’attaque du fort est une pure invention des scénaristes et permet de montrer des scènes à la Glory bien brèves en rapport avec la rage des esclaves révoltés semant la terreur pendant quarante-huit heures. À côté de Nate Parker dans le rôle de Turner, peu d’acteurs ont des rôles importants si ce n’est Armie Hammer dans le rôle de Samuel, l’ami d’enfance et propriétaire alcoolique de Nat. Penelope Ann Miller et Jackie Earle Haley en quelques scènes, illustrent les deux versants opposés de l’attitude des Blancs sudistes face à cet état de droit inique. Les références à la Braveheart, alternant avec des épisodes plus oniriques, desservent finalement le sujet annoncé par le titre et rendu encore plus important par son lien avec l’actualité.

Sortie : vendredi 7 octobre 2016
V.o. :  anglais

Genre : DRAME HISTORIQUE  – Origine : États-Unis – Année :  2016 – Durée :  2 h – Réal. :  Nate Parker – Int. : Nate Parker, Armie Hammer, Mark Boone Jr., Aunjanue Ellis, Dwight Henry, Penelope Ann Miller  –   Dist. / Contact :  Fox Searchlight.
Horaires :  @   Cineplex

CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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