En salle

Waseskun

29 septembre 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
Waseskun est un des huit établissements canadiens de réinsertion pour hommes autochtones au passé criminel. Considéré comme centre de guérison, il offre aux détenus la possibilité de réfléchir sur leur vie et de se préparer pour un nouveau départ dans la société.

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LE FILM DE LA SEMAINE
★★★ ½
Texte : Charles-Henri Ramond

L’ÉVEIL APRÈS LA SOUFFRANCE

La sobriété et la justesse de ton sont de rigueur dans Waseskun de Steve Patry, qui nous propose une rare immersion dans ce centre de guérison pour délinquants autochtones au nom porteur d’espoir. Durant un an, le réalisateur a suivi de près l’éveil et la réadaptation progressive de plusieurs personnes internées pour de graves méfaits et a documenté avec une caméra pudique le cheminement vers la dignité et le droit de revivre de ces cas lourds et complexes. Spiritualité, introspection, réappropriation de la culture autochtone, totem métaphorique et autres aspects de l’encrage du lieu dans les traditions ancestrales permettent aux détenus de reconnecter au sens des valeurs humaines, tout en leur redonnant conscience de l’importance des actes commis sur autrui.

Le tout est mis au service d’un sujet inédit, offrant
au spectateur une expérience aussi instructive que
cinématographique, gardée à l’abri de
grands discours ou de statistiques alarmantes.

Comme on avait pu le constater avec son précédent long métrage De prisons en prisons (2014), la réalisateur laisse le soin à ses images d’illustrer comment ces hommes blessés et ayant blessé à leur tour retrouvent l’espoir par le biais de séances de thérapie, d’exercice physique et de travaux manuels créatifs. De fait, on retrouve ici la clarté de sa mise en scène et de ses images, sublimées par le rythme lent des saisons, ainsi que la précision du montage de Natalie Lamoureux, évitant soigneusement toute digression superflue.

Le tout est mis au service d’un sujet inédit, offrant au spectateur une expérience aussi instructive que cinématographique, gardée à l’abri de grands discours ou de statistiques alarmantes. Ce n’est pas les seuls attraits de ce travail important de documentariste qui va au-delà de son message optimiste pour nous renseigner sur la face cachée de la détresse vécue par les autochtones et décoder nombre de causes profondes de leur criminalité, même si le sujet central n’est pas là. Captivant du début à la fin, Waseskun est un témoignage nécessaire qui appelle à un débat tout aussi indispensable sur la condition autochtone actuelle.

Sortie : vendredi 30 septembre 2016
V.o. : multilingue ; s.-t.f.

Genre :  DOCUMENTAIRE SOCIAL  – Origine : Canada [Québec]  –  Année :  2016 – Durée :  1 h 21  – Réal. :  Steve Patry – Dist. / Contact :  ONF.
Horaires : Cinémathèque québécoise

CLASSEMENT
Tout public

(MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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