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Daniel Grou [Podz]

10 juillet 2016

ENTREVUE
Propos recueillis et transcrits
par Jérôme Delgado

UN SOUFFLE DE 90 MINUTES

Daniel Grou, ou Podz — ça lui importe peu, le nom que vous choisirez pour l’identifier, « les deux ont fusionné », dit-il – est devenu un cinéaste qui s’assume, et assume ses choix, lui dont les films arrivent sur les écrans à tous les deux ans depuis 2010. Pour son plus récent métrage, il n’a pas opté pour un plan-séquence de 90 minutes afin de faire son Alexander Sokourov (le cinéaste derrière L’arche russe). C’est plutôt le Martin Scorsese de Goodfellas, et son rythme saccadé qui l’a inspiré. Grou-Podz a voulu offrir, et s’offrir, un film haletant, à nous couper le souffle.

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Daniel Grou / Podz (à droite) et Jérôme Sabourin, directeur photo (à gauche) — © Les Films Séville

King Dave est votre cinquième long métrage de fiction. Dans votre filmographie amorcée en 2010 (avec Les Sept jours du talion, suivi de 10 1/2, L’affaire Dumont et Miraculum), l’injustice apparaît, sinon comme un fil continu, comme un thème dominant. Dave, le personnage de ce cinquième opus, lui aussi semble se battre contre les mauvais sorts que lui réserve la vie. Est-ce ce qui vous a attiré dans cette histoire ?

Oui, il y a de l’injustice sociale là-dedans, mais c’est plus l’histoire d’un gars qui se fait la mauvaise idée des choses. Il a souffert quand il était enfant et il essaie de prendre le contrôle. Mais il le fait de manière peu intelligente. Il essaie d’être quelqu’un d’autre et n’y parvient pas. Il prend le pire des autres cultures et les assimile mal. Il les recrache à sa façon et fait beaucoup de mauvais moves. Ce qui m’a attiré, c’est la façon dont le personnage raconte son histoire…

Texte intégral
Séquences
Nº 303 (Juillet-Août 2016)

p. 6-9
En kiosque : vendredi 15 juillet 2016

 

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