En salle

Wedding Doll

2 juin 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
Amoureuse d’Omri, le fils du patron d’une fabrique de papier hygiénique, Hagit, 24 ans, tente de se libérer de l’emprise de sa mère afin de réaliser ses rêves d’indépendance et de mariage. Malheureusement, ceux-ci sont menacés par un événement auquel elle ne s’attendait pas.

Wedding Doll

CRITIQUE
★★★★
Texte : Élie Castiel

AMOURS PASSAGÈRES

Le désert du Néguev, en Israël, ressemble à un no man’s land irrésistible par sa lumière, d’un or diaphane, comme si le temps s’était arrêté, pour ensuite reprendre son souffle. Et pourtant, cet oasis perdu abrite des personnages que Nitzan Gilady, issu du documentaire, filme avec un respect admirable. Une histoire non conforme à la tradition, où la métaphore s’assimile aux imperfections des protagonistes.

Le papier hygiénique est l’instrument dont se sert le personnage principal féminin pour confectionner ses poupées, toutes précipitées par le désir de trouver le prince charmant. Gilady évite le pathos en nous précipitant dans de fausses pistes, se pliant avec enthousiasme aux codes utilisés par les cinéastes israéliens des nouvelles générations.

Le dernier plan, d’une intelligence sidérante, laisse perplexe
et confirme la générosité d’un cinéma national qui ne
cesse de nous étonner malgré les complexités et paradoxes
sociopolitiques que traverse cette région du monde.

Si la politique interne du pays peut sembler déplorable aux yeux de nombreux observateurs du monde, force est de souligner que dans le même temps, les réalisateurs israéliens se font les défenseurs d’une industrie, certes restreinte, mais forte en imagination et en créativité, et souvent critique des institutions du pays. Gilady, manipule avec persévérance le genre risqué qu’est le drame sentimental, parvenant à le transformer en une fable sur l’affect et ses inombrables et complexes pulsions.

Les comédiens dominent les espaces avec extase et déchirement, notamment en ce qui a trait à la sublime Moran Rosenblatt, qui transforme son léger handicap mental en force, délicatesse et maturité. Le jeune cinéaste accompagne ses protagonistes dans leurs déambulations existentielles jusqu’à les laisser à eux-même, les filmant avec une sensualité digne et subtile. Le résultat permet à Wedding Doll de se retrouver parmi ces films qui convoquent avec rigueur et doigté les grands metteurs en scène minimalistes comme Robert Bresson.

Le dernier plan, d’une intelligence sidérante, laisse perplexe et confirme la générosité d’un cinéma national qui ne cesse de nous étonner malgré les complexités et paradoxes sociopolitiques que traverse cette région du monde.

Sortie : vendredi 3 juin 2016
V.o. :   hébreu / S.-t.a. ; S.-t.f.
Poupée de mariage /
Hatuna me’niyar

Genre : DRAME – Origine :  Israël – Année : 2015 – Durée :  1 h 22  – Réal. : Nitzan Giladi – Int. : Moran Rosenblatt, Assi Levy, Roy Assaf, Aviv Elkabeth, Aryeh Cherner, Itzik Giuli  –  Dist. / Contact : A-Z Films.
Horaires :  @  Beaubien / Cineplex

CLASSEMENT
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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