En salle

Ingrid Bergman in Her Own Words

7 janvier 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
À partir d’archives privées et d’interviews de ses enfants, portrait personnel d’Ingrid Bergman, une des actrices des plus célèbres du monde.

Ingrid Bergman in her Own Words

CRITIQUE
★★★  ½

PORTRAIT D’UNE ACTRICE
LIBRE ET ENTÊTÉE
Texte : Jean-Philippe Desrochers

Dans Ingrid Bergman in Her Own Words, Stig Björkman propose d’explorer la vie de la grande actrice suédoise par le biais d’images d’archives, de films de famille, d’extraits de journal intime et de lettres, lues en voix off par une actrice pour les besoins du film, que Bergman adressait à des amies. Viennent s’y greffer des entrevues réalisées au temps présent avec ses quatre enfants et sa nièce. Alliant vie personnelle et vie publique, le documentaire n’est pas sans rappeler l’excellent Listen to Me Marlon (Stevan Riley, 2015), consacré à Brando, mais sur un mode plus conventionnel. Tournés en différents formats, les films de famille, images d’un autre temps qui forment le cœur du film de Björkman, impressionnent par leur beauté émouvante, leur mélancolie inhérente que vient rehausser la jolie musique de Michael Nyman.

Il est intéressant de noter que le
féminisme de Bergman, sans être
ouvertement politique ou revendicateur,
soit surtout évoqué par les nombreuses
photographies de l’actrice caméra
(photo ou vidéo) à la main…

Au-delà de l’évocation des collaborations et des rôles marquants de la carrière de l’actrice, In Her Own words se veut aussi et surtout le portrait d’une femme forte, déterminée, avant-gardiste et féministe à sa façon. Il fallait du courage et de l’opiniâtreté, au tournant des années 1950, pour quitter Hollywood, une carrière en plein essor et un mari, père de sa fille aînée, et s’établir en Italie avec Roberto Rossellini — qu’elle quittera également plus tard pour un autre homme — dans le but de tourner dans ses films audacieux et de refaire sa vie avec lui. L’Amérique puritaine et pudique de l’époque lui pardonnera d’ailleurs difficilement ce geste.

Il est intéressant de noter que le féminisme de Bergman, sans être ouvertement politique ou revendicateur, soit surtout évoqué par les nombreuses photographies de l’actrice caméra (photo ou vidéo) à la main, elle qui s’intéressait réellement au médium et aimait immortaliser les scènes du quotidien. En somme, In Her Own Words, en plus de couvrir un pan important de l’histoire du cinéma du 20e siècle, est un hymne et un hommage senti à la grande beauté, à la voix rieuse et à l’indépendance d’esprit d’Ingrid Bergman.

 

Sortie
vendredi 8 janvier 2016
Version originale
anglais, français, suédois ; S.-t.a.
Jag är Ingrid

Genre : DOCUMENTAIRE – Origine : Suède – Année : 2015 – Durée : 1 h 54 – Réal. : Stig Björkman – Dist. / Contact : Rialto Pictures / Pretty Pictures.
Horaires : @ Cinéma du Parc

CLASSEMENT
Exempté

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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