En salle

Les Êtres chers

19 novembre 2015

RÉSUMÉ SUCCINCT
Après le décès de son père, Guy, victime d’un accident vasculaire cérébral, David Leblanc hérite de ses outils et se met à fabriquer des marionnettes. Des années plus tard, lorsque son frère André lui apprend que leur père s’est suicidé, David s’enfonce lentement dans la mélancolie.

LE FILM DE LA SEMAINE

Les Êtres chers_Primeurs

FAMILLE, JE T’AIME

Patricia Robin
CRITIQUE
★★★  ½

Anne Émond livre une oeuvre qui respire, qui sent bon l’air du large, en traitant un sujet simple, mais surtout pas simpliste : la vie de famille. Tout comme David avec ses marionnettes à fils qui tient son clan, tisse des liens forts et s’entoure de son petit monde, la scénariste et réalisatrice crée une métaphore belle et éloquente, conférant à chaque élément une place préponderante dans l’organisation des tableaux.

 Anne Émond ouvre les vannes du sentiment avec
une oeuvre touchante, vibrante, de l’émotion paternelle,
de l’amour filial, et ce, avec une justesse prégnante.

Ici, les pantins ne représentent pas la manipulation, mais bien le contrôle d’un homme sur son destin, la félicité ludique du gagnepain, la promiscuité avec le foyer et même le sauvetage du frère qu’il ne peut contrôler, tout comme le personnage sculpté à son effigie. Par un montage chronologique et elliptique, on voyage de la fin des années 1970 au début du 21e siècle sans rupture de ton, en observant les marmots se développer, en suivant la mode vestimentaire et capillaire, en assistant à des rituels relationnels.

La distribution, sobre et sans faire-valoir, contribue à la veracité de la mise en scène et à la livraison des textes sans prétention. Les enfants, pour leur part, offrent un spectacle fort divertissant. Comme la trame se déroule tout en douceur, on se demande pourquoi avoir passé le relais du récit après le geste irrémediable de David. En fait, l’errance de Laurence nous permet d’entrer dans le deuxième point de vue de l’histoire, celle des survivants, car après une si grande émotivité, il fallait aussi panser les plaies et montrer la démarche du deuil. Cette partie peut sembler longue, mais elle s’avère pourtant nécessaire parce que se remettre d’une telle affliction nécessite du temps et ça, la cineaste l’a bien saisi.

On peut donc affirmer qu’avec Les Êtres chers, Anne Émond ouvre les vannes du sentiment avec une oeuvre touchante, vibrante, de l’émotion paternelle, de l’amour filial, et ce, avec une justesse prégnante. Sans cri et presque sans crise, ce deuxième long métrage prend le pouls des cycles qui s’écoulent au gré des vagues du fleuve, des saisons qui passent et des enfants qui grandissent.

revuesequences.org

Sortie : vendredi 20 novembre 2015
Version originale  : français
S.-t.a. > Our Loved Ones

Genre : DRAME – Origine : Canada [Québec] – Année : 2015 – Durée : 1 h 42 – Réal. : Anne Émond – Int. : Maxim Gaudette, Karelle Tremblay, Valérie Cadieux, Mikael Gouin, Simon Landry-Desy, Louise Turcot – Dist. / Contact : Séville.
Horaires : @  Beaubien Cineplex Excentris

CLASSEMENT
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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