En salle

Bridge of Spies

16 octobre 2015

RÉSUMÉ SUCCINCT
Début des années 1960, New York. Rudolf Abel, un espion russe, est arrêté par le FBI. James Donovan, avocat pour le compte d’une compagnie d’assurance, est désigné par le Barreau de l’État pour défendre l’homme qui risque la peine de mort.

Bridges of Spies

PORTRAIT D’UN HÉROS OBSCUR
DE LA GUERRE FROIDE

Luc Chaput
CRITIQUE
★★★  ½

Un avocat sent les regards hostiles des gens lisant les journaux dans un wagon de métro aérien à New York. Steven Spielberg montre ainsi, en employant un objectif hypergone, son héros sûr de son bon droit mais bien seul.

Le scénario du dramaturge britannique Matt Charman redonne à James B. Donovan l’importance qu’il a eue dans les négociations secrètes pour l’échange entre le pilote Gary Powers et l’espion soviétique Richard Abel sur un pont à Berlin en 1962. Débutant en 1957 par un filature très bien filmée dans le métro new-yorkais d’un individu par les agents du FBI, l’intrigue amène rapidement Donovan, avocat spécialisé dans les causes d’assurance, à devenir le défenseur presque désigné d’office de ce présumé espion. Donovan a très peu des zones d’ombres personnelles qui rendaient si complexes les personnages de Schindler ou de Lincoln dans d’autres films historiques réalisés par l’auteur dE.T..

Le scénario du dramaturge britannique Matt Charman
redonne à James B. Donovan l’importance qu’il a eue dans
les négociations secrètes pour l’échange entre le pilote Gary Powers
et l’espion soviétique Richard Abel sur un pont à Berlin en 1962.

Tel que joué par Tom Hanks utilisant à plein son talent d’incarnation de l’Américain moyen un peu idéalisé, Donovan devient un mélange assez réussi d’Atticus Finch de To Kill a Mockingbird et du capitaine Miller de Saving Private Ryan. Après des courtes scènes de prétoire, il emploiera ses talents redoutables de négociateur dans une deuxième partie plus complexe pour sauver, sans armes, un pilote et un étudiant.

La photographie de Janusz Kaminski oppose les couleurs chaudes des environnements américains à celles plus froides des espaces clos soviétiques dans cette période où la Guerre froide sévit à plein régime. Des cinéphiles s’amuseront assurément à décortiquer l’apport des frères Cohen au scénario et dialogues. Une certaine ironie teinte ainsi les entretiens entre Abel et Donovan obligés de s’entendre au moins un peu. Mark Rylance, par son jeu intériorisé, parvient à rendre le colonel soviétique plus sympathique et éclipse ainsi la plupart des autres acteurs. Cette recréation plutôt exacte d’une période à peine post-maccarthysme, où les droits des accusés pouvaient être aussi mis à mal, aurait demandé à être un peu resserrée.

revuesequences.org

Sortie : vendredi 16 octobre 2015
Version originale : anglais
Version française < Le Pont des espions

Genre : Chronique historique – Origine : États-Unis – Année : 2015 – Durée : 2 h 21 – Réal. : Steven Spielberg – Int. : Tom Hanks, Austin Stowel, Amy Ryan, Billy Magnussen, Alan Alda, Eve Hewson – Dist. / Contact : Columbia.
Horaires@  Cineplex

CLASSEMENT
GÉNÉRAL

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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