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Gaza

27 juin 2019

PRIMEUR
| Semaine 26 |
Du 28 juin au 4 juillet 2019
 

RÉSUMÉ SUCCINCT
Voyage dans un endroit unique situé au-delà des reportages des nouvelles télévisées pour révéler un monde rempli de personnages résilients et éloquents. Portrait cinématographique riche d’enseignements de gens qui arrivent à donner un sens à leur vie dans les décombres de conflits permanents.

CRITIQUE
< Élie Castiel >

★★★★

LA VIE SUR UN FIL

Un poème visuel, un voyage sensoriel dans un lieu oublié du monde, Gaza, enclave de 41 km de long où s’entassent presque deux millions d’habitants, gouvernés par le Hamas et isolé du reste du monde par un blocus israélo-égyptien implacable.

La mise en scène parfois christique de Garry Keane et d’Andrew McConnell refuse le constat politique évident à la Amos Gitaï, même si certains moments le favorisent par défaut, préférant le portrait topographique sans concessions, nu, dans sa vérité la plus troublante, ne reculant devant rien pour alerter le regard du spectateur. Cette approche unique évoque de façon bouleversante des petits chemins de croix à la fois personnels et communs.

En douceur, en subtilité subversive, en amadouant l’image (et le montage) d’un mélange de réalisme infernal et de résilience collective. Entre la vie de tous les jours, sans cesse secouée par des interruptions de tout genre, des manques, des révoltes de jeunes qui n’en peuvent plus, de tirs israéliens, de bombardements excessifs, d’un régime sur place qui ne propose pas la réconciliation et d’un reste du monde qui ne semble pas trop intéressé à résoudre le conflit, un terrain vague du monde qui vit malgré tout, trouve le moyen de sourire, de rire et d’espérer. La jeunesse est le seul espoir, mais l’est-ce dans la violence ou peut-être dans la réalisation de l’utopique dialogue avec l’autre.

Jamais endroit du monde n’aura atteint un si haut degré de paroxysme social, humanitaire, existentiel et politique. Pourtant, dans ce coin perdu et si présent, la vie continue. L’anonymat n’a pas sa place. Le combat est collectif. La peinture que les deux cinéastes en font est d’un humanisme déchirant.

La mise en scène parfois christique de Garry Keane et d’Andrew McConnell refuse le constat politique évident à la Amos Gitaï, même si certains moments le favorisent par défaut, préférant le portrait topographique sans concessions, nu, dans sa vérité la plus troublante, ne reculant devant rien pour alerter le regard du spectateur.

FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 28 juin 2019

Réal.
Gary Keane
Andrew McConnell

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
Irlande / Palestine

Allemagne / Canada

Année : 2019 – Durée : 1 h 32

Langue(s)
V.o. : multilingue; s.-t.a. & s.-t.f.

Gaza

Dist. @
Filmoption International

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cinéma du Parc

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Halston

PRIMEUR
| Semaine 26 |
Du 28 juin au 4 juillet 2019
 

RÉSUMÉ SUCCINCT
Portrait de Halston, créateur américain et icône gay, qui constitue le chaînon manquant entre le Hollywood Classique et le Studio 54.

BRÈVE
< Élie Castiel >

★★★  ½

Le charme éphémère de l’habillement

Du Français Frédéric Tcheng, nous avions apprécié Dior et Moi (2015). Continuant dans la même vague, il propose cette fois-ci le portrait de Halston, une icône inhabituelle de la mode chic américaine. Les têtes parlantes s’unissent magnifiquement bien aux documents d’archives, méticuleusement choisis, et aux séquences reconstituées. Le résultat est probant, soutenant une mise en scène à la fois colorée et hautement dramatique. L’univers bien particulier du designer de mode n’est pas seulement celui de l’imaginaire et de l’art du vêtement haute gamme, mais également une entrée inquiétante dans le monde de la finance, particulièrement new-yorkais, là où ne règne que le gain. Avec Halston, c’est à une Amérique sauvagement capitaliste que nous assistons, un endroit géré par quelques classes sociales dominantes pour qui seul l’argent est au rendez-vous. Le personnage en question est un homme libre dans ses gestes, ses décisions audacieuses, son parcours souvent cahoteux, mais d’un imaginaire subversif, certes, mais qui n’a pas sa place dans l’univers du profit, à moins de rapporter généreusement. La présence, côté témoignages et archives confondus, de vedettes du Hollywood de l’époque (Marisa Berenson, Liza Minelli, Elizabeth Taylor, Truman Capote…) projette un air de nostalgie qui octroie au film un cachet subtil de décadence jouissive. Dans un sens, Halston est un film socialement politique.

Avec Halston, c’est à une Amérique sauvagement capitaliste que nous assistons, un endroit géré par quelques classes sociales dominantes pour qui seul l’argent est au rendez-vous.

FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 28 juin 2019

Réal.
Frédéric Tcheng

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
États-Unis

Année : 2019 – Durée : 1 h 45

Langue(s)
V.o. : anglais

Halston

Dist. @
Eye Steel Films

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cinéma du Musée

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Les drapeaux de papier

PRIMEUR
| Semaine 26 |
Du 28 juin au 4 juillet 2019
 

RÉSUMÉ SUCCINCT
Charlie, bientôt 24 ans, mène une vie sans excès : elle se rêve artiste et peine à joindre les deux bouts. Quand son frère vient la retrouver après douze ans d’absence, tout se bouscule. Vincent a 30 ans et sort tout juste de prison.

COUP DE CŒUR
DE LA SEMAINE
< Jules Couturier >

★★★★

À FLEUR DE PEAU

Aujourd’hui âgé de 19 ans, Nathan Ambrosioni a écrit Les drapeaux de papier à 17 ans et l’a tourné à 18. Il détient le record du plus jeune cinéaste français à avoir obtenu une aide financière du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée).

D’emblée, le succès du film impressionne en raison de la jeunesse du réalisateur. L’exploit est d’autant plus fascinant que son film traduit une maîtrise narrative et formelle remarquable.

La réinsertion sociale, la solidarité familiale, les limites de l’affection sont abordées avec beaucoup d’émotion mais aussi avec pudeur, évitant les pièges du mélo. Peut-être est-ce l’âge? La fin de l’adolescence où l’on est particulièrement sensible, à fleur de peau, proche de nos émotions, mais le film d’Ambrosioni est d’une sensibilité extrême, ce qui en fait son principal point fort.

Le jeune cinéaste filme ses personnages en gros plan la majorité du temps et, dans cette proximité, révèle toute leur fébrilité. Sensuel, sensible aux moindres gestes et attentif à chaque son, il privilégie les regards, les positionnements dans l’espace, les silences, il attrape les mouvements subtils, les respirations, souvent saccadées par le stress, le malaise ou la colère contenue.

De cette sensualité émane une tension constante. Parfois étrangement sexuelle, même si elle unit un frère et une sœur. Le suspense s’étirant tout au long, l’explosion toujours possible.

Tout cette sensibilité, toute cette tension, sont rendues encore plus puissantes à travers les performances senties, intenses, de Guillaume Gouix et de Noémie Merlant.

De cette sensualité émane une tension constante. Parfois étrangement sexuelle, même si elle unit un frère et une sœur. Le suspense s’étirant tout au long, l’explosion toujours possible. 

 FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 28 juin 2019

Réal.
Nathan Ambrosioni

Genre(s)
Drame psychologique

Origine(s)
France

Année : 2018 – Durée : 1 h 44

Langue(s)
V.o. : français

Les drapeaux de papier

Dist. @
K-Films Amérique

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.   Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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