6 octobre 2016
Déjà, la bande-annonce mettait en exergue le succès du roman de Paula Hawkins. Une grande partie de la gente féminine qui l’a lu feront la comparaison entre l’écrit et le film. La femme est le centre d’attraction dans The Girl on the Train qui, dans sa confusion, retrouve une logique, comme on s’y attend, à la fin. Mais elle est convenue et s’adapte aux codes du suspense-thriller grand public où on ne s’attend pas à grand-chose.
Si d’une part les thèmes associés à la maternité (et à son manque), au couple (et à sa décomposition) et à la dépendance (alcool, drogue… pour oublier et faire face aux obstacles de la vie) sont utilisés convenablement, il faut souligner que la mise en scène ne parvient guère à donner le résultat escompté.
Ce qui n’empêche pas que les comédiens, notamment les actrices, dominent la distribution, particulièrement Emily Blunt qui, de film en film, prouve qu’elle est parmi l’une des plus intéressantes de sa génération.
La violence conjugale prend les traits du personnage incarné par un Justin Theroux (American Psycho, Mulholland Drive) oscillant entre charisme fou, charme viril et agressivité incontrôlable, le jeu frôlant parfois la caricature.
Nous attendions ce film avec un peu de fébrilité. Les attentes ne sont pas tout à fait comblées. Même si techniquement, c’est plus que satisfaisant et Tate Taylors atteint son but, c’est bien dommage car il nous avait séduits et touchés beaucoup plus dans le très poignant The Help (2011) et que The Girl from the Train traite également de thèmes comme l’intrusion et l’attrait maladif à l’autre.
Genre : SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE – Origine : États-Unis – Année : 2016 – Durée : 1 h 52 – Réal. : Tate Taylor – Int. : Emily Blunt, Haley Bennett, Luke Evans, Rebecca Ferguson, Edgar Ramirez, Justin Theroux, Lisa Kudrow – Dist. / Contact : Universal.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Pour son sixième long métrage tous genres confondus, le réalisateur et scénariste montréalais propose une histoire en deux temps. La première partie, axée sur la sédentarité des populations, se déroule dans un village nordique — une localité du Nunavik, probablement —, la seconde, clin-d’œil au passé nomade des peuples, dans les confins illimités de la toundra. Celle-ci semble sans fin tant l’action se déroule au plus fort de la saison blanche, qui abolit pratiquement les différences et les repères.
Le tableau est assez simple. Roman et Lucy, jeunes adultes, s’aiment au point où la perspective d’une séparation peut provoquer une dépression proche de la mort. Vie et mort se frôlent à bien des niveaux, tout comme le présent du récit et le passé qui hante les protagonistes.
Torturé, fragile, le couple incarné avec beaucoup d’authenticité par Dane Dehaan et Tatiana Maslany semble démuni, avec peu de recours. Isolés, à l’instar du village dans lequel ils vivent, quelque part au bout du monde. C’est le feu de leur relation qui les garde vivants et les guide, quitte à les aveugler. L’issue, la leur comme celle du film, est d’autant plus surprenante, et émouvante, qu’on s’était mis à croire à leurs histoires et rêves. Nguyen a atteint, depuis Rebelle, une belle maturité qui s’exprime notamment dans cette traversée hivernale réalisée avec tact et avec des moments de grande tension.
D’un réalisme probant, s’appuyant sur les décors naturels, Two Lovers and a Bear n’en est pas moins dénué de magie. Pour rompre la dualité du récit passionnel, Kim Nguyen introduit un ours parlant et, au demeurant, actif, prêt à jouer les bons conseillers auprès de Roman…
Texte intégral
Séquences nº 306
Novembre-Décembre 2016
p. 37
En kiosque : Novembre 2016
Genre : DRAME – Origine : Canada [Québec] – Année : 2016 – Durée : 1 h 35 – Réal. : Kim Nguyen – Int. : Dane DeHaan, Tatiana Maslany, Kakki Peter, Gordon Pinsent, John Ralston, Jennifer Soucie – Dist. / Contact : Séville.
Horaires : @ Cinéma Beaubien – Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
2 octobre 2016
On aurait bien pu dire que « l’habit ne fait pas le moine », car le problème réside, du moins à première vue, dans la transposition d’époque, un Québec de la fin des années 60, et plus précisément 1969, alors que la révolution dite tranquille émet ses premiers balbutiements à une vitesse inouïe. Et que toutes ces formes de libérations nées d’une aventure hippie qui vit ses derniers jours dans sa forme originale (avortement, Stonewall, féminisme, laïcité) pour annoncer un nouveau départ, sont, au Québec, en pleine activité.
Benoît Brière et Emmanuel Schwartz (PHOTO : © Yves Renaud)
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