10 novembre 2016
Déjà maintes fois portée à l’écran depuis les origines du 7e art ou presque, la rencontre avec des êtres venus d’un autre monde trouve avec Arrival un traitement intéressant, qui confirme après Sicario la volonté de Villeneuve de s’inscrire dans la tradition du cinéma de genre, tout en lui offrant une tournure sortant des sentiers battus. Car, s’il suit pour une large part les schémas établis de la science-fiction, le film possède bel et bien un caractère distinctif, notamment dans sa façon de dépeindre ses héros d’une manière plus sensible et humaniste qu’à l’accoutumée. D’ailleurs, il n’est point tellement question d’extraterrestres ici, mais bien d’une intellectuelle dotée quelques dons extraordinaires, mais avant tout une mère de famille, en proie aux doutes et aux interrogations.
Le scénario à tiroirs déroule une vision circulaire sans début ni fin, tout comme l’est le langage de ces créatures étrangères. Abstraite, mais pas trop, l’intrigue recèle en outre plusieurs clés qui se décodent à postériori, laissant le champ libre à l’imagination du spectateur. Certes, le propos concernant l’acceptation de l’autre et la nécessité de communiquer peut sembler convenu, tout comme le personnage de l’agent de la CIA, mouture peu convaincante de l’empêcheur de tourner en rond. Porté par des effets visuels de très belle facture (produits au Québec), Arrival s’affirme néanmoins comme l’une des œuvres importantes en la matière.
Une critique complète du film paraîtra dans la prochaine livraison de la revue : nº 306 (Janvier-Février 2017).
Prendre le temps de faire les choses, c’est ce que semble avoir décidé le français Mikhaël Hers qui nous livre ce second long métrage plus de six ans après le premier. Prendre le temps, c’est aussi le « leitmotiv » de cette mélodique œuvre traitant d’une transition obligée, passage en douceur entre la profonde douleur causée par une mort incompréhensible et la sensation de bonheur intense procurée par l’impression d’avoir enfin trouvé sa place. Entre ces deux extrêmes, il y a la tentative de réadaptation, les rechutes, les rencontres ou les errances. Autant de chaos émotionnels bercés dans les couleurs chaudes du Super 16mm du directeur photo Sébastien Buchmann (La guerre est déclarée) qui capte avec finesse trois étapes clé de cette rémission durant trois langoureux étés, à Berlin, en France et à New York.
L’amitié, l’amour, l’ambiguïté de certains regards, les silences et les non-dits, Hers et sa coscénariste les rendent à merveille dans cette chronique certes aux prétentions limitées, mais qui résonne d’autant plus qu’elle est interprétée avec une assurance et un naturel peu fréquents. Hormis une légère baisse de rythme à mi-parcours et quelques clichés sur la quiétude estivale des grandes villes, Ce sentiment de l’été parvient à transcender le drame initial en touchante quête intime.
Critique
Séquences
Nº 306 (janvier-février 2017)
En Kiosque : janvier 2017
Genre : DRAME – Origine : France / Allemagne – Année : 2016 – Durée : 1 h 46 – Réal. : Mikhaël Hers – Int. : Anders Danielson Lie, Judith Chemla, Marie Rivière, Féodor Atkine, Dounia Sichov, Stéphanie Daub-Laurent – Dist./Contact : K-Films Amérique.
Horaires : @ Cinéma Beaubien – Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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