24 novembre 2016
De Justine Triet, nous avions aimé La bataille de Solférino (2013), son premier long métrage de fiction où mine de rien, elle confirmait son adresse à faire vibrer l’espace urbain et le privé avec un désir fou de tourner. Cette extase se perpétue dans Victoria, incarné par l’étoile montante du cinéma français, Virginie Efira, au registre aussi diversifié qu’invitant. En quelque sorte, le film, c’est « elle », apportant à chaque scène une sorte de grâce précise et articulée. Mais c’est aussi Vincent Lacoste et Melvil Poupaud, avec qui, je dois l’avouer, je me réconcilie inconditionnellement. Ils sont tous les deux solides et convaincants.
La comédie sentimentale made in France change de ton, d’atmosphère, vouant à la femme une liberté de pensée et de mouvement. Elle n’est plus l’apanage des mâles à la recherche des aventures d’un soir. Elle décide, elle refuse, elle se donne ou pas et, en fin de compte, établit un rapport de force combatif entre les deux sexes. Efira, par son physique, sa prestance, son visage classique, sa gestuelle gracieuse et absolue à la fois, semble parfaite pour représenter ce nouveau type de femme.
Film d’ouverture à la Semaine de la critique au récent Festival de Cannes, Victoria est un pur délice fait de séquences intentionnellement maladroites, de moments d’anthologie et chose rare dans le cinéma d’aujourd’hui : un sans-gêne qui caresse nos sens et fait remuer nos cordes sensibles sans la moindre hésitation.
Reproduit en partie du texte publié dans Séquences, nº 305 (Novembre-Décembre 2016), p. 50 — En kiosque
Genre : COMÉDIE DRAMATIQUE – Origine : France – Année : 2016 – Durée : 1 h 36 – Réal. : Justine Triet – Int. : Virginie Efira, Vincent Lacoste, Melvil Poupaud, Laurent Poitrenaux, Laure Calamy, Alice Daquet – Dist./Contact : Axia.
Horaires : @ Cinéma Beaubien – Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
18 novembre 2016
La langue populiste, où sacres et vulgarités, notamment en rapport aux gais, sont de rigueur, s’affronte à un français plus châtié utilisé par le méthodique Roger (sensible et touchant Pier Paquette), souvent pris à partie par son frère Guillaume, d’un machisme jusqu’au-boutiste (excellent Christian Bégin, s’appropriant l’espace comme s’il s’agissait d’un chez-soi). Sur ce point, la pièce du même Bégin ne fait que suivre à la lettre la nouvelle réalité où la prise de pouvoir social d’un populisme qu’on croyait éteint reviens en force, et comme toujours dans ce genre de phénomène, sans s’annoncer.
L’ensemble des comédiens (PHOTO : © Yves Renaud)
Tout particulièrement, Pourquoi tu pleures… ? est une pièce sur la famille, sur son dysfonctionnement, ses ententes, ses positionnements, ses traîtrises et encore, sur ses accommodements (dé)raisonnables. Suite
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