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Rebels on Pointe

6 avril 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Sous l’oeil de sa caméra, la réalisatrice et productrice de renom Bobbi Jo Hart donne la parole à ces artistes qu’elle a suivi pendant plus de quatre ans ; de l’Italie, en passant par l’Écosse, les États-Unis et le Canada. Elle livre non seulement l’histoire inspirante de la compagnie Les Ballets Trockadero, mais présente aussi un portrait intimiste de l’univers de ces danseurs qui ont été acclamés de nombreuses fois par les médias.

CRITIQUE
★★★★ 
Texte : Élie Castiel

L’HOMME EST UNE
FEMME COMME LES AUTRES

Documentariste émérite, Bobbi Jo Hart a un regard féminin qui octroie à ses réalisations quelque chose de plus objectif et de naturellement bienfaisant qui console l’âme. En tant que femme, elle comprend les enjeux de ceux et celles qu’elle filme avec une sorte de tendresse et de chaleur humaine qui se dégage de l’écran et provoque chez le spectateur une osmose libératrice.

C’est bien le cas dans Rebels on Pointe, alors qu’elle s’intègre dans les assises et l’intimité de la célèbre troupe de danse drag, Les Ballets Trockadéro de Monte Carlo, les Trocks comme on les appelle maintenant.

Rebels on Pointe

La présence de jeunes adolescents dans les salles où
elles se produisent, en dit long sur la question. Désormais,
le mot « marginalité » doit s’effacer des dictionnaires.

Sur scène, dans le film, elles sont superbes, drôles, intentionnellement maladroites, inventant une sorte de complicité avec le public, surtout fémin et gai. Dans l’intimité, ils vivent des histoires d’amour, d’angoisse, de peur, de famille. Comme ce danseur italien qui, la quarantaine, ne danse plus, mais enseigne. En Italie, il est allé voir son père atteint d’une malade incurable. Séquences des plus poignantes qui nous renvoient à nos propres existences.

Ces hommes, tous homosexuels, sont devenus des danseuses du rire, non pas pour parodier les femmes, mais pour entrer dans leur vécu, leur gestuelle, leur mouvance sociale, et dans le même temps soumettant l’homme à une sorte d’auto-analyse dévastatrice.

Les caméras de Renard Bellemare, Bobbi Jo Hart, Jenni Morello et Stephanie Weber-Biron entrent dans ces univers parallèles et les capte avec un souci d’altruisme. Regard que pose également le montage adroit de Catherine Legault.

Leur succès est partout phénoménal. Nous les avons vus, les Trocks, récemment à Montréal. Si le Japon leur a toujours réservé un accueil délirant, ils sont là pour rester après plus de 40 ans d’existence. Les danseurs, la plupart formant des couples dans la vraie vie, voient leur travail comme un exposé pédagogique pour changer les mentalités. La présence de jeunes adolescents dans les salles où elles se produisent, en dit long sur la question. Désormais, le mot « marginalité » doit s’effacer des dictionnaires.

Sortie :  vendredi 7 avril 2017
V.o. :  multilingue
Sous-titres : anglais

Rebels on Pointe

Genre :  Documentaire  – Origine : Canada / Italie / Japon / États-Unis / Grande-Bretagne –  Année :  2016 – Durée :  1 h 30   – Réal. :  Bobbi Jo  Hart– Dist./Contact : SND Distribution.

Horaires
Cinéma du Parc

Classement
NC
(Non classé – Exempté)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Séquences_Web

Smurfs: The Lost Village

RÉSUMÉ SUCCINCT
Schtroumpfette, la seule fille du village, peine à trouver sa place au sein de cette communauté entièrement masculine. Mais lorsqu’elle découvre que d’autres petits êtres bleus vivent quelque part dans la forêt interdite, elle se lance à leur recherche.

SANS
COMMENTAIRES

Sortie :  vendredi7 avril 2017
V.o. :  anglais / Version française
Les Schtroumpfs : Le village perdu

Genre :  ANIMATION  – Origine : États-Unis –  Année :  2017 – Durée :  1 h 38   – Réal. :  Tom McGrath – Voix (v.o.) : Demi Lovato, Rainn Wilson, Mandi Patinkin, Joe Manganiello, Jack McBrayer, Danny Pudi – Dist./Contact :  Columbia.

Horaires
@
  Cineplex

Classement
Tout public

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Song to Song

RÉSUMÉ SUCCINCT
Trois couples, ou presque. Sexe, drogue et rock’n’roll font parties de leur quotidien. Et lorsque le mal de vivre s’installe, chacun devra prendre des décisions pour pouvoir affronter la vie dignement… ou pas.

CRITIQUE
★★★
Texte : Élie Castiel

CIRCULARITÉS

Chaque nouveau film de Terrence Malick nous désamorce en même temps qu’il nous séduit. Et pourtant, tous ces personnages qui tournent en rond, d’où un 360º toujours aussi ingénieux, sensuel, insistant, caressant les corps, notamment ceux des femmes, s’infiltrant dans une sorte de rituel mystique qui a rapport, cette fois-ci, avec l’amour et ses obsessions, dépasse le récit en s’imbibant dans des eaux très souvent troubles – on a du mal à saisir ce que disent les personnages.  Bien au-delà d’une première partie obsédée par le sexe, la drogue, la débauche, l’oisiveté, en parallèle à des morceaux de musiques et des chansons bien choisies, dont on entend à peine quelques notes, la suite propose un discours obsédant sur l’amour, les relations hommes-femmes (agrémentés, pour être au goût du jour, d’une sereine et courte envolée saphique).

Song to Song 02

En fait, nous sommes devant un Malick tourmenté par une immense, triste peur de vieillir, de ne plus exercer son métier. Est-ce  là le regret de n’avoir pas pu réaliser plus de films ? Et nous nous demandons constamment si ces individus extradiégétiques ont un boulot, si la dolce farniente qu’ils semblent apprécier ne les lâchera pas soudainement. Malick serait-il après tout la somme de ses personnages ?

L’auteur de Knights of Cups / Le cavalier de coupe (2015)
signe ici un onzième long métrage en parfaite continuité
dans sa logique formelle et plastique. Plus visuel que
narratif, comme d’habitude, Malick n’a plus rien à prouver.

Sur place, aux États-Unis, et une virée au Mexique, pour changer l’espace scénique, Song to Song est fait de séquences abracadabrantes filmées par un Emmanuel Lubezki délirant, survolté, renouant avec les précédents films de son cinéaste fétiche. Effectivement, l’auteur de Knights of Cups / Le cavalier de coupe (2015) signe ici un onzième long métrage en parfaite continuité dans sa logique formelle et plastique. Plus visuel que narratif, comme d’habitude, Malick n’a plus rien à prouver. À 73 ans, cet Américain bien tranquille ne cesse de nous interpeller, même si au fond, il commence à nous lasser. Nous en sommes conscients mais savons déjà que nous irons voir Radegund, prévu plus tard cette année et qui, si l’on se fie aux rumeurs, devrait se rapprocher de The Thin Red Line / La ligne rouge (1998), son film le plus magnifique. 

Sortie :  vendredi 7 avril 2017
V.o. :  anglais

Genre :  Essai musical  – Origine : États-Unis –  Année :  2015 [2017] – Durée :  2 h 09   – Réal. :  Terrence Malick – Int. :  Rooney Mara, Ryan Gosling, Michael Fassbender, Natalie Portman, Cate Blanchett, Holly Hunter – Dist./Contact :  Séville.

Horaires
@
  Cineplex

Classement
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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