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Lady Bird

23 novembre 2017

Semaine du 24 au 30 novembre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Coincée à Sacramento, la jeune Christine rêve d’aller étudier à New York. Lorsqu’elle commence à prendre des cours de théâtre à l’école, sa vie prend un nouveau tournant.

CRITIQUE
| Primeur |

ÉLIE CASTIEL

★★★ ½

PUR DÉLICE

Premier long métrage solo de la comédienne accompli Greta Gerwig, après la coréalisation, avec Joe Swanberg, de Nights and Weekends (2008), Lady Bird est une révélation. D’une part celui d’une cinéaste issue du mouvement américain indie, particulièrement inspiré par Noah Baumbach, faisant partie de l’intelligentsia new-yorkaise influencé par les codes de la nouvelle vague française, mais agrémentée à la sauce américaine.

Lady Bird

Un premier film accompli qui pourrait se retrouver
dans la course aux Oscars, quelle que soit la catégorie.

Si Lady Bird déchaîne les passions dans la jeunesse actuelle, c’est que le film lui parle, notamment aux filles, de leur place dans la société, de leur sexualité, de leur maturité à faire face aux problèmes à venir. On peut ne pas être intéressé par le sujet, mais force est d’admettre que la réalisation de Gerwig est d’une spontanéité triomphante, magique, quasi subliminale. Justement parce que le réalisme comtemporain est mis au service de la caméra et non vice-versa. C’est un film qui respire le plan, transcende ses conventions et, mine de rien, dépend des personnages, notamment celui de Christine (parfait et indispensable Saoirse Ronan) pour parfaire la fiction et lui concéder un je-ne-sais-quoi de diablement provocateur sans l’être trop.

Le déjà-vu attribué au récit est transcendé par une imagination sans bornes, créant des séquences d’anthologie aussi perverses que candides. Les rapports mère/fille sont présentés selon un parcours psychologique qui a à voir avec l’aventure féminine. Tout en évitant le pamphlet féministe, Gerwig donne à la femme la liberté d’être, de décider et d’exister.

Un premier film accompli qui pourrait se retrouver dans la course aux Oscars, quelle que soit la catégorie.

Sortie :  vendredi 24 novembre 2017
V.o. :  anglais / Version française
Lady Bird

Genre :  Comédie dramatique – Origine :  États-Unis –  Année :  2017 – Durée :  1 h 35  – Réal. : Greta Gerwig – Dist. :  Entract Films.

Horaires/Info.
@ Cineplex

Classement
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

 

Séquences_Web

Last Flag Flying

Semaine du 24 au 30 novembre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
En 2003, c’est un Larry dévasté qui demande à Richard et à Sal, deux vieux camarades, de l’accompagner aux funérailles de son fils mort en Irak.

CRITIQUE
| Primeur |

ÉLIE CASTIEL

★★★

HÉROS ORDINAIRES

Richard Linklater ne nous avait pas habitués à des récits linéaires comme c’est le cas de cette adaptation du roman de Darryl Ponicsan, également coscénariste. Il s’agit tout d’abord d’un film d’acteurs, dont fait preuve ce trio composé de Steve Carell, d’une force dramatique extraordinaire par sa simplicité, de Laurence Fishburne, sensible dans un rôle de pasteur, et de Bryan Cranston, si on voit ses derniers films, de plus en plus indispensable.

Last Flag Flying

Le film parle surtout d’amitié, de responsabilité civile, de solidarité, des concepts aujourd’hui perdus dans l’indifférence qui mène nos vies. Le film est presque suspendu dans le temps, celui d’un enterrement « comme il se doit » en guise d’hommage à un fils victime de la guerre.

Si la tristesse est de mise, force est de souligner que Linklater crée des séquences d’humour pour atténuer le propos. Filmé dans des couleurs grises ou pâles, Last Flag Flying est un réquisitoire contre la guerre qui remet en question le concept même de masculinité et de virilité.

Éloigné du cinéma indépendant par sa linéarité, ce film
aussi singulier que retenu se classe néanmoins parmi les
réalisations les plus réellement senties de Richard Linklater.

C’est un film d’hommes, pour les hommes, pour qu’ils tiennent compte de toutes les surprises de la vie. Et au fond, quand on voit ces trois personnages évoluer, on se rend compte que derrière chacune de ses vies, se cachent des âmes sensibles, des êtres parfois en perdition, mais des héros malgré eux.

Pour finalement réaliser que dans ce bas monde, les états qui nous gouvernent sont en partie responsables de la vie qu’on a choisie. Éloigné du cinéma indépendant par sa linéarité, ce film aussi singulier que retenu se classe néanmoins parmi les réalisations les plus réellement senties de Richard Linklater.

Sortie :  vendredi 24 novembre 2017
V.o. :  anglais

Genre :  Drame – Origine :  États-Unis –  Année :  2017 – Durée :  2 h 04  – Réal. : Richard Linklater – Dist. :  V V S.

Horaires/Info.
@ Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Séquences_Web

Roman J. Israel, Esq.

Semaine du 24 au 30 novembre 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Roman J. Israel travaille depuis 26 ans dans un petit cabinet juridique quand son patron est frappé d’une crise cardiaque qui le plonge dans le coma. La famille donne alors à George Pierce, un brillant et prospère avocat, le mandat de tout liquider.

CRITIQUE
|
Primeur |

ÉLIE CASTIEL

★★

BALLADE JUDICIAIRE

La réalisation, paresseuse, navigue dans tous les bords, se cherchant constamment, se pliant à des codes archi-usés qui ne conviennent plus dans le cinéma contemporain. Si d’une part, l’incontournable Denzel Washington confirme sa versatilité à habiter des personnages hors-normes, il ne peut s’empêcher de dépasser sa motivation habituelle. À tel point qu’il peut finir par désamorcer certains spectateurs. Quant à Colin Farrell (impeccable dans le Sofia Coppola et les deux récents Yorgos Lanthimos), il se contente d’avoir des allures de beau gosse, sans rien apporter de nouveau à son personnage de chef de firme. La bande-son est assez originale et dans l’esprit des personnages principaux, mais on sort de la projection aussi confus qu’au début, témoins d’une affaire judiciaire qui, au fond, ne nous intéresse guère.

Il manque un souffle, une âme, un esprit de corps,
des sensations inhabituelles, un discours performant;
en somme,  tous ces ingrédients qui font qu’un film est
réussi, nonobstant de la possible minceur du scénario.

Roman J. Israel, Esq.

Il manque un souffle, une âme, un esprit de corps, des sensations inhabituelles, un discours performant; en somme, tous ces ingrédients qui font qu’un film est réussi, nonobstant de la possible minceur du scénario. Ici, le risque encouru ne produit rien de concret. C’est comme si le réalisateur avait décidé de composer une ballade sur le milieu de la justice et qu’au beau milieu, il aurait été la victime d’une série de faux pas. Sans oublier le manque de délicatesse d’un titre gratuitement pompeux, totalement injustifié par le résultat.

Sortie :  vendredi 24 novembre 2017
V.o. :  anglais

Genre :  Drame – Origine :  États-Unis –  Année :  2017 – Durée :  1 h 42  – Réal. : Dan Gilroy – Dist. :  Columbia Films.

Horaires/Info.
Cineplex

Classement
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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