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Marvin (ou la belle éducation)

29 mars 2018

| PRIMEUR |
Semaine du 30 mars au 5 avril 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Marvin Bijoux grandit en province au sein d’une famille marquée par la violence psychologique et l’indigence intellectuelle. Intimidé par ses camarades de classe homophobes, le garçon trouve refuge dans l’art dramatique.

CRITIQUE
| Julie Vaillancourt |

★★★ ½

L’ART DE RACONTER

Dans son 15ème long métrage, Anne Fontaine prouve une fois de plus sa maîtrise dans l’art du récit, peu importe leurs genres ou thématiques respectives. Celle qui, au fil de sa filmographie, s’intéressera notamment aux marginales (Les Innocentes (2016) et aux amours controversées, Adore (2013), relate avec Marvin ou la belle éducation le passage à l’âge adulte d’un jeune homosexuel, rejeté par sa famille ouvrière, vivant dans un petit village des Vosges. Le coming-out de Marvin, qui semble avant tout passer par les actions et le regard des autres (intimidation à l’école, menaces du demi-frère, incompréhension du père vis-à-vis de l’homosexualité) deviendra tangible lorsque Martin Clément, né Marvin Bijoux, présentera de nombreuses années plus tard sa pièce autobiographique Qui a tué Marvin Bijou?

Le jeu sensible et intériorisé des deux principaux
comédiens incarnant Marvin (Finnegan Oldfield et le
jeune Jules Porier), amène une dimension touchante,
toute
en retenue, sur l’observation de la différence…

Le jeu sensible et intériorisé des deux principaux comédiens incarnant Marvin (Finnegan Oldfield et le jeune Jules Porier), amène une dimension touchante, toute en retenue, sur l’observation de la différence, où la mise en scène passe par les retours en arrière et l’exutoire théâtral. Librement inspirée par le roman autobiographique En finir avec Eddy Bellegueule d’Édouard Louis, Anne Fontaine coscénarise avec Marvin (ou la belle éducation), une oeuvre sensible et nécessaire sur la différence, récipiendaire du Queer Lion au dernier Festival international du film de Venise.

Sortie : vendredi 30 mars
V.o. : français

Réalisation
Anne Fontaine

Genre : Drame Origine : FranceAnnée : 2017Durée : 1 h 54Dist. : Métropole Films.

Horaires & info.
@ Cinéma BeaubienCineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes]

Ready Player One

| PRIMEUR |
Semaine du 30 mars au 5 avril 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
En 2045, les habitants de Columbus, en Ohio, fuient leurs problèmes et la monotonie du quotidien en s’évadant dans un monde virtuel à la fine pointe de la technologie appelé l’OASIS.

CRITIQUE
| André Caron |

★★★★

VIENS JOUER AVEC NOUS, DANNY !

Il fallait bien un cinéaste de 71 ans comme Spielberg pour concevoir un film aussi jeune et aussi vivifiant, qui prend comme toile de fond l’univers des jeux vidéo et qui table à fond sur les références aux années 1980 et 1990, sans pour autant oublier d’être touchant lorsqu’il le faut. Non, pas juste un cinéaste, un « filmmaker », un vrai « faiseur de films » de divertissement qui adore alterner avec des œuvres plus sérieuses. En effet, Ready Player One sort à quelques mois seulement de The Post, une tradition commencée avec Jurassic Park et Schindler’s List (1993), qui se poursuit avec Catch Me If You Can et Minority Report (2002) ou War of the Worlds et Munich (2005).

Le film s’ouvre sur un bidonville en plein milieu de Columbus en Ohio, un environnement qui ressemble à s’y méprendre au monde dystopique illustré dans Elysium (2013), de Neill Blomkamp. Mais là s’arrête la comparaison car nous sommes en 2045 (pensez : cent ans après 1945…) et le jeu d’immersion Oasis occupe tout l’espace imaginaire de la population entière. L’image la plus terrifiante survient d’ailleurs lorsque l’on voit tous ces gens munis de visières qui déambulent sans direction apparente dans le monde réel, une extrapolation évidente des accros au cellulaire d’aujourd’hui. L’image la plus forte se situe aussi dans la réalité, quand les deux adolescents prennent le temps de se toucher les doigts dans un moment de calme désarçonnant et attendrissant au cœur d’un récit trépident qui ne relâche jamais.

Le jeune comédien Tye Sheridan s’investit corps et âme dans son rôle de Wade Watts, qui lui-même plonge à pieds joints dans l’Oasis, donnant à son avatar le nom de Parsifal. Il a donc une quête christique. Il recherche le Saint-Graal du jeu, les trois clés qui mènent à l’« Easter Egg » bien caché dans la mémoire de James Halliday (génial Mark Rylance), l’inventeur messianique décédé il y a cinq ans. Mais Ty Sheridan est aussi l’avatar de Spielberg, avec ses lunettes et sa tête de « nerd ». De Spielberg à Sheridan à Wade à Parsifal, nous passons d’un avatar à un autre pour atteindre le Saint-Graal des cinéphiles : investiguer l’espace filmique imaginé par Stanley Kubrick pour The Shining en 1980.

De Spielberg à Sheridan à Wade à Parsifal,
nous passons d’un avatar à un autre pour
atteindre le Saint-Graal des cinéphiles :
investiguer l’espace filmique imaginé par
Stanley Kubrick pour The Shining en 1980.

Nous voilà donc en train de déambuler dans les couloirs de l’Hôtel Overlook jusqu’à la chambre 237, une séquence extraordinaire qui donne des frissons. Il ne serait pas étonnant que bien des gens se ruent pour redécouvrir ou voir pour la première fois le chef-d’œuvre de Kubrick après avoir exploré cet espace ludique.

Il y a beaucoup trop de références comme celles-ci qui passent en coup de vent pour que le spectateur puisse tout digérer au premier visionnement. Le film est ainsi conçu pour être revu plusieurs fois. Il faut au moins 30 minutes au début pour bien comprendre toutes les règles du jeu et une autre demi-heure pour saisir le véritable enjeu de l’intrigue. La petite morale de la fin semble aussi un peu plaquée, elle-même un retour à la touche spielbergienne des années 1980. Ces lacunes s’oublient rapidement grâce à l’impressionnante performance de Rylance en inventeur mal dans sa peau. La rencontre de son avatar avec Wade vers la fin s’avère le moment le plus prenant du film, surtout si vous en saisissez la portée. Voyons si vous êtes prêts à jouer, seul ou en groupe.

Sortie : vendredi 30 mars
V.o. : anglais / Version française
Player One

Réalisation
Steven Spielberg

Genre : Science-fiction Origine : États-UnisAnnée : 2018Durée : 2 h 20Dist. : Warner Bros. Canada.

Horaires & info.
@ Cineplex

Classement
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes]

The Son of Bigfoot

| PRIMEUR |
Semaine du 30 mars au 5 avril 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Un adolescent rêveur et timide découvre que son père n’est nul autre que Bigfoot.

Sans
COMMENTAIRES

Sortie : vendredi 30 mars
V.o. : anglais / Version française
Bigfoot Junior

Réalisation
Jérémie Degruson, Ben Stassen

Genre : Animation Origine : États-Unis / France / Belgique – Année : 2017 – Durée : 1 h 31 – Dist. : [Cinémas Guzzo].

Horaires & info.
@ Guzzo

Classement
Tout public

 

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