14 juin 2018
Sortie
vendredi 15 juin 2018
V.o.
anglais / Version française
Tag
Réalisation
Jeff Tomsic
Genre
Action / Comédie
Origine
États-Unis
Année
2018
Durée
1 h 40
Distributeur
Warner Bros. Canada
Horaires & info.
@ Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
(Accès autorisé si accompagnés d’une adulte)
Langage vulgaire
—
Et non pas « d’un » discours amoureux comme l’a rapporté Roland Barthes dans son essai culte publié en 1977. Car ici, cet objet cinématographique sur l’affect/amour de Claire Denis a quelque chose de philosophique en soi. La recherche amoureuse d’Isabelle, une Juliette Binoche devenue presque muse antique, circule aux extérieurs et intérieurs d’un Paris transformé en temple païen, comme si elle détenait les pouvoirs de la séduction alors que les hommes, de simples mortels, ne semblent pas prêts à assumer des compromis. Quelque chose de fragile, d’humainement fragile entre Isabelle et ses (dé)conquêtes, entre sa recherche non pas uniquement de sexe, mais de rapport (hétérosexuel) à l’autre, c’est vraiment ce qui l’intéresse. Au point d’oublier (un peu, pour certains beaucoup) sa fille puisqu’elle vit un moment qui la dépasse.
En ces temps de #MoiAussi ou #MeeToo si vous préférez, le film de Claire Denis peut transmettre au regard une aura d’indignation si le récit concret est vu au premier degré alors que les apparences sont trompeuses, comme la scène ou Isabelle rejoint son ex dans un rapport amoureux qui la déconcerte.
Non, le sexe n’est pas le but principal à atteindre pour cette femme du XXIe siècle face à certains hommes (toujours hétérosexuels) qui n’ont pas bougé d’un iota. Comme le banquier trop heureux de poursuivre une relation adultère, le comédien qui traverse une crise existentielle et qui ne sait sur quel pied danser ou encore le client chez l’épicière qui représente l’homme dragueur aux bonnes manières, mais passéiste.
On ne badine pas avec l’amour, certes, mais force est de souligner que les sentiments nous jouent souvent des tours. On pense souvent à Beau travail (1999), toujours de Claire Denis, où l’homoérotisme palpable n’était en sorte que la représenation de la violence et du désir au masculin, sommant le spectateur de réajuster son regard. Même variation ici, mais du point de vue de la femme hétéro et mis en valeur par la première séquence de « baise » qui annonce une suite à laquelle on ne s’attend pas. Car chez Denis, le suggestif est plutôt de l’ordre de la philosophie; les mots crus ne le sont que pour établir une époque; la distanciation entre la protagoniste principale et ceux et celles qui l’entourent (particulièrement les hommes) existent comme des fragments d’un discours sur l’affect, un lieu de tous les (im)possibles et fréquemment invariables et éphémères.
Isabelle de nuit, Isabelle de jour, toujours insaisissables, ou encore Juliette Binoche lancée dans une aventure qui revigore bien plus sa carrière d’actrice immaculée, indubitablement portée par un je-ne-sais-quoi qui la rend invulnérable.
Sortie
vendredi 15 juin 2018
V.o.
français ; s.-t.a.
Let the Sunshine In
Réalisation
Claire Denis
Genre
Drame
Origine
France / Belgique
Année
2017
Durée
1 h 35
Distributeur
Métropole Films
Horaires & info.
@ Cinéma Beaubien – Cinéma du Parc – Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
(Accès autorisé si accompagnés d’une adulte)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais.
½ [Entre-deux-cotes]
—
Une suite de courtes séquences avec des amants passagers et insatisfaisants compose un portrait de femme instable et particulièrement immature avec comme point aveugle la fille de l’héroïne.
Il y a une proximité aveuglée de la mise en scène avec l’héroïne prouvée par un ensemble de gros plans dans les rencontres amoureuses et par des rapprochements continuels de la caméra. Cette absence de recul critique de la mise en scène prête au personnage un talent et une intelligence qu’elle n’a pas.
Le personnage et la mise en scène recherchent un confort et une douceur visibles à travers le geste naturel pendant le sexe, la musique douce dans les bars et restaurants, les couleurs chaudes du dernier plan, l’esquisse du travail de peintre et la brève description verbale du paysage campagnard en même temps qu’il est présenté.
Le choix de Juliette Binoche apparaît contestable car elle parvient à exprimer la fragilité mais non la souffrance du personnage. L’actrice fait preuve de retenue et de sensibilité mais ne parvient pas à dépasser le stade de la sensiblerie caractérisant justement le personnage.
Le film semble longtemps aussi perdu que son héroïne alors qu’il tourne en rond en redoublant de dialogues psychologisants mais la dernière scène permet de comprendre la recherche du confort dans l’inconfort et les efforts du personnage principal pour échapper à son milieu sans vraiment le faire. Ce qui révèle un problème de l’héroïne avec son milieu social plus qu’avec sa vie sentimentale comme elle le prétend. L’héroïne se cache ainsi ses motivations profondes. Cependant le film montre parfois partiellement les vraies motivations de l’héroïne à travers la critique de l’amant prolétaire par l’ami galeriste et le cri du cœur contre les possesseurs de la campagne. L’inconstance et les contradictions permanentes sont à cultiver selon le médium interprété par Gérard Depardieu qui légitime et encourage la pensée magique pratiquée par l’héroïne. Cette pensée magique se présente comme la solution tant qu’elle permet la tranquillité (le beau soleil intérieur du titre). Même si la confusion est prolongée, elle est positive tant qu’elle est acceptée comme telle.
Sortie
vendredi 15 juin 2018
V.o.
français ; s.-t.a.
Let the Sunshine In
Réalisation
Claire Denis
Genre
Drame
Origine
France / Belgique
Année
2017
Durée
1 h 35
Distributeur
Métropole Films
Horaires & info.
@ Cinéma Beaubien – Cinéma du Parc – Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
(Accès autorisé si accompagnés d’une adulte)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais.
½ [Entre-deux-cotes]
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