28 juin 2018
Sortie
Vendredi 29 juin 2018
V.o.
Anglais
Réalisation
Brett Haley
Genre
Drame musical
Origine
États-Unis
Année
2018
Durée
1 h 37
Distributeur
Les Films TVA
Horaires & info.
@ Cineplex
Classement
Tous publics
—
Si l’on tient compte des citations dans les médias de cette fin de semaine, toutes catégories confondues, les quelques vrais spécialistes de la critique, à qui se sont joints des chroniqueurs, donc pas critiques, mais plutôt donneurs d’opinions, le nouvel Arcand semble avoir été bien accueilli. Une chose est certaine : La chute de l’empire américain est le genre de film qui, pour diverses raisons, suscite des réactions intellectuelles, mais faut-il également ajouter que celles émanant de la critique spécialisée détiennent les arguments les plus solides. Les propos se rapportent au film et non pas à un Nom. Ce sont ces réponses au film qui comptent le plus pour le cinéaste car elles proviennent des tripes et d’une connaissance du cinéma, arguments d’autant plus motivés si l’on tient compte que la plupart parmi lesdits « spécialistes » et très souvent les meilleurs, ne sont même pas rémunérés. Prenons la liberté de clamer haut et fort le cliché « on le fait pour l’amour du cinéma! ». Quand justice sera faite? Retournons au sujet même si ce préambule était nécessaire pour remettre les pendules à l’heure.
Le compte est bon. La morale est sauve
Après l’écueil du Règne de la beauté (2014) qui entretenait un rapport presque incestueux et doublement colonialiste entre deux pôles d’attractions, disons-le, linguistiquement opposés, l’Ontario, par le truchement de Toronto, et le Québec, par celui de Montréal, cette chute de l’Amérique pour toutes sortes de raison, particulièrement due au pouvoir de l’argent, résonne comme un cours 101, à la rigueur 201, de sciences politiques, agrémenté de tirades philosophiques à la disposition du commun des mortels.
C’est dans le dialogue, extrêmement travaillé pour satisfaire tous les courants de la société, voire même toutes les classes sociales que le scénario semble avoir été rédigé. Les adorables et prétentieux bourgeois de l’exceptionnel Déclin de l’empire américain sont venus à la conclusion que les secteurs sociaux n’existent plus. En fait, ces protagonistes vivant jadis dans une bulle protégée (les cercles universitaires) ont rejoint les rangs de ceux qui croient ferme à un populisme de bon aloi, mais inconscients des conséquences qu’il peut entraîner à court ou à moyen terme. Et il me semble qu’il s’agit d’une idéologie culturelle plus que politique contre laquelle personne n’y peut rien.
Denys Arcand s’adresse au grand public, et cela n’est pas un défaut, mais que fait-il de Pierre-Paul, ce doctorant en philosophie un peu trop candidement hagard et bien campé par un Alexandre Landry en pleine forme? Va-t-il abandonner tous ses appris sur l’existence au nom de l’argent?
Aujourd’hui, il y a, partout dans le monde occidental, une lutte entre la raison et les forces d’un populisme politique, social et culturel (donc, intellectuel) réactionnaire. Ces données sont absentes dans La chute de l’empire américain, titre qui méritait un traitement plus féroce, sans avoir peur de provoquer, de choquer, de jeter du vitriol sur les apparences, sur les faux rêves auxquels nous croyons, sur nos corps trop sensibles, sur notre égocentrisme impitoyable.
Oui, il y a, comme toujours chez Arcand, des clins d’œil à certains de ses films, comme par exemple, la séquence de la soupe populaire. Mais soyons respectueux envers celui qui nous a donné des perles comme Le confort et l’indifférence. Arcand n’est pas devenu indifférent, loin de là, mais ne devrait-il pas se départir de son confort qui ne lui sied pas bien?
Ajoutons néanmoins, pour notre simple plaisir, que l’animatrice Maripier Morin s’avère une excellente comédienne et possède, comme la plupart des Québécoises, un visage splendide et rassurant. Elle a pour prénom, dans le film, Aspasie, prénom féminin grec qui, si l’en croit les légendes antiques, cette femme farouchement vaillante et hautement cultivée aurait eu de l’influence auprès des Grands hommes de l’époque, dans tous les aspects de la vie. Le compte est bon. La morale est sauve.
—
Sortie
Vendredi 29 juin 2018
V.o.
Français, anglais; s.-t.f.
The Fall of the American Empire
Réalisation
Denys Arcand
Genre
Satire sociale
Origine
Québec [Canada]
Année
2018
Durée
2 h 09
Distributeur
Les Films Séville
Horaires & info.
@ Cinéma Beaubien
Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
—
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul / ½ [Entre-deux-cotes]
—
Après les succès, en Inde et dans les pays de la diaspora, que sont Munna Bhai M.B.B.S. (2003), Lage Raho Munna Bhai / Keep at It, Munna Bhai (2006), 3 Idiots (2009) et PK (2014), Rajkumar Hirani se penche sur une partie de la vie du controversé acteur indien Sanjay Dutt, accro à la drogue, consommé par l’alcool, playboy invétéré soupçonné d’avoir eu des liens avec le milieu du terrorisme. En tentant de réhabiliter cet immense acteur bollywoodien au sein de la société, Hirani n’a guère le choix que de prendre position; mais nous sommes prêts à entendre ce plaidoyer d’une profonde charge émotive.
Un plaidoyer d’une profonde charge émotive
Cette entreprise de retour à la vie normale se fait par le truchement du genre mélodrame, mais transcendé par une mise en scène spectaculaire respectant les codes du cinéma grand public (chansons, chorégraphies, recours à l’émotion) et du regard personnel. Ces deux approches se nourrissent l’une et l’autre, effectuant des va-et-vient sans qu’on s’aperçoive de leurs différences et de leurs similarités. Fils du grand cinéaste-comédien Sunil Dutt et de l’icône Nargis (Mother India), Sanjay Dutt est l’exemple même qui confirme que la notoriété n’est pas nécessairement synonyme de bonheur ou de vie artistique réussie.
Mais Rajkumar Hirani renverse la situation et finit par avoir la main heureuse dans cette entreprise de rédemption salutaire comme le ferait, par exemple, un livre. Mais il y a aussi, des interprètes qui permettent de rendre l’ensemble aussi crédible que possible. Ranbir Kapoor est triomphale, souverain, s’emparant du personnage de Dutt, comme une deuxième nature. Il respire le sujet, se l’acquière et se permet aussi quelques petites touches personnelles qui lui vont comme un gant. Voilà un Bollywood dont on sort ravis, conquis par la subtilité du propos, la force de caractère des protagonistes et les messages moraux de cette cinématographie nationale dont le principal thème demeure toujours la condition humaine.
Les connaisseurs reconnaîtront les passages rapides de quelques comédiens indiens, dont un Boman Irani en plein délire. Le rôle de Sunil Dutt est adroitement accompli par le puissant Paresh Rawal; quant à Nargis, Manisha Koirala se l’approprie, imitant sa voix, ses gestes et sa démarche dans quelques séquences bouleversantes. Tout en soulignant la présence magique de Vicky Kaushal , déjà remarqué dans Raman Raghav 2.0 / Psycho Raman 2.0 (2016) et Raazi / Agree (2018). Sanju est l’une des plus belles surprises de la saison bollywoodienne.
En Occident, on parle de plus en plus de crise du Grand Écran. En Inde, malgré la poussée des cellulaires et d’autres moyens de diffusion des films, les salles de cinéma conservent toujours leur attrait légendaire et ne sont pas prêtes de fermer. Car le cinéma, pour les gens de cette vaste région du monde, est à jamais plus grand que la vie.
—
Sortie
Vendredi 29 juin 2018
V.o.
Hindi; s.-t.a.
Sanjay Dutt
Réalisation
Rajkumar Hirani
Genre
Drame biographique
Origine
Inde
Année
2018
Durée
2 h 35
Distributeur
Fox Star Studios
Horaires & info.
@ Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
—
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul / ½ [Entre-deux-cotes]
—
2025 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.