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19 juillet 2018

| PRIMEUR |
Semaine 29
Du 20 au 26 juillet 2018

Suite

Mamma Mia! Here We Go Again

| PRIMEUR |
Semaine 29
Du 20 au 26 juillet 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Sophie Sheridan s’apprête à annoncer en grande pompe la réouverture du somptueux hôtel Bella Donna en hommage à sa mère aujourd’hui décédée. Plusieurs invités de marque sont attendus dans l’établissement fraîchement rénové situé sur une île paradisiaque de la Grèce.

CRITIQUE
| Élie Castiel |

★★

IL PLEUT AUSSI DANS LES ÎLES GRECQUES

Fallait-il une suite à Mamma Mia ? Même si le groupe ABBA est devenu un classique de la musique pop ? Toujours est-il que Ol Parker, un épris des comédies sentimentales signe un troisième long métrage si confus qu’on n’arrive pas à suivre le récit. Entre allers-retours incessants et chansons, certaines déjà connues, d’autres nouvelles, une vision idyllique de l’amour.

Et il n’est point surprenant que ça se passe en Grèce, terre d’Aphrodite. À cet égard, aucun respect pour le lieu de tournage, aucun lien avec le territoire d’accueil. À peine quelques mots prononcés dans la langue d’Homère. Un ciel bleu, une mer transparente, des costumes folkloriques, de beaux travailleurs grecs. Franchement, ça relève de la superficialité.

Un voyage musical dans une époque révolue.

Oui, ne pas oublier la pluie qui s’abat sur tout. Les figurants, typiquement insulaires, s’ajustent bizarrement à cette entreprise qui, par exemple dans un contexte italien, aurait eu souvent besoin de sous-titres. Autres temps, autres mœurs.

Meryl Streep, scénario oblige, brille par son absence dû à un rôle limité. Et puis, la petite surprise, Cher, en grand-mère qui, sans doute âge oblige, a trouvé le temps de venir fêter sans être invitée. Et elle ne recule devant rien, le temps de quelques courts moments, d’alimenter le film d’un humour camp, question d’attirer le plus grand nombre de spectateurs.

Avouons cependant que les chansons, si on aime le genre, sont assez agréables et entraînantes. Un voyage musical dans une époque révolue.

Sortie
Vendredi 20 juillet 2018

V.o.
anglais

Réalisation
Ol Parker

Genre
Comédie musicale

Origine
États-Unis

Année
2018

Durée
1 h 54

Distributeur
Universal Pictures

Horaires & info.
@ Cineplex

Classement
Tous publics

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul / ½ [Entre-deux-cotes]

Mary Shelley

| PRIMEUR |
Semaine 29
Du 20 au 26 juillet 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Lors d’une nuit d’orage au bord du lac Léman où le couple formé de Mary Wollstonecraft et du poète Percy Shelley, tous deux invités à passer quelques jours par Lord Byron, Mary entame la création du personnage de Frankenstein.

CRITIQUE
| André Caron |
★★★

L’AUTEURE DE FRANKENSTEIN À L’HONNEUR

Quoi de mieux pour célébrer le 200e anniversaire de la parution du roman Frankenstein que ce drame biographique qui se concentre sur la jeunesse de son auteure ? On oublie souvent que Mary Wollstonecraft Shelley (née Mary Goldwyn) n’avait que 18 ans lorsqu’elle entama en 1816 l’écriture de cette œuvre-phare de la littérature gothique et fantastique. Le film débute en 1814, alors que l’adolescente subit les remontrances de la deuxième femme de son père et qu’elle cherche un moyen de quitter ce foyer familial dysfonctionnel. L’arrivée du poète Percy Bysshe Shelley dans sa vie lui permet de s’épanouir et d’assouvir son désir de liberté. En compagnie de sa demi-sœur Claire, elle part vivre avec Shelley et tombe bientôt enceinte. À l’hiver 1816, elle donne naissance à une fillette qui ne survivra que trois semaines. Puis, au printemps, le trio se retrouve en Suisse dans la Villa Diodati, en compagnie de Lord Byron et du docteur John Polidori.

De tous les films évoquant cette fameuse nuit où elle aurait supposément eu l’idée de Frankenstein (Bride of Frankenstein, Gothic, Haunted Summer), celui-ci semble le plus près de la réalité historique [1]. Le scénario ne peut éviter les raccourcis dramatiques et éliminent certains événements marquants (le long voyage en Europe du couple, la naissance de leur fils William), mais le récit bien construit conserve l’essentiel des années de jeunesse de l’auteure et de sa relation tumultueuse avec son futur époux. Il est tout de même étonnant que le mariage avec Shelley soit évacué, car c’est à partir de ce moment qu’elle s’appellera Mary Shelley. Wollstonecraft est le nom de sa mère, qui est morte au bout de son sang onze jours après sa naissance. On saisit d’ailleurs très bien à quel point cette mère, qu’elle n’a jamais connue, la hante.

Ce film mérite amplement le détour, même si
le dénouement artificiel s’inscrit dans une
lecture révisionniste post-moderne au goût du jour.

Mary se recueille sur sa tombe en lisant des histoires d’horreur gothique. On ne pourrait plus clairement indiquer à quel point ces récits ont influencé l’écriture de Frankenstein. Dès les premières images, on sent aussi l’érudition, l’intelligence et la détermination de cette adolescente qu’interprète avec nuance et grâce Elle Fanning, parfaite pour le rôle. Elle aussi a 18 ans au moment du tournage, ce qui lui donne un avantage certain sur les autres interprètes de Mary Shelley (Elsa Lanchester, Natasha Richardson, Alice Kridge), sauf Jenny Agutter qui avait 19 ans dans le téléfilm Shelley de 1972.

Si la reconstitution d’époque est adéquate, la réalisation de la Saoudienne Haifaa al-Mansour s’avère plutôt conventionnelle, malgré quelques passages saisissants. La musique envahissante n’arrange pas les choses. Par moment, on se croirait dans un téléthéâtre de la BBC. Toutefois, la cinéaste a su mettre en évidence deux faits cruciaux : la découverte du galvanisme par Mary et la mort de sa fillette Clara, éléments marquants de la création du monstre dans Frankenstein. Après le décès de Clara, Mary rêve que le bébé reprend vie comme le monstre et elle utilise le galvanisme comme source de réanimation de la créature. La scène de ce rêve n’est cependant pas assez morbide pour nous faire comprendre l’horreur de cet épisode. Même constat dans la scène où Mary fantasme le moment où le monstre prend vie sous les yeux du jeune Victor Frankenstein, l’idée qui enclenche l’écriture du roman, comme le relatera l’écrivaine elle-même en 1831.

En illustrant ces moments, en incorporant dans le récit le célèbre tableau de Füssli, Le Cauchemar (1781), qui va marquer la jeune femme, en montrant la passion qui unissait les deux amants, en précisant le rôle prédominant de son père dans l’éducation de Mary, en insistant sur les difficultés qu’a rencontrées la jeune auteure à faire publier son roman en 1818 (les éditeurs ne croyaient pas qu’elle l’avait écrit toute seule !), ce film mérite amplement le détour, même si le dénouement artificiel s’inscrit dans une lecture révisionniste post-moderne au goût du jour.

[1] Pour une critique approfondie de ces films et de l’impact des faits marquants de la vie de Mary Shelley sur la création de son roman, consultez mon livre Frankenstein lui a échappé : les tourments cinématographiques d’un mythe moderne, aux Éditions L’Instant même.

Sortie
Vendredi 20 juillet 2018

V.o.
anglais

Réalisation
Haifaa al-Mansour

Genre
Drame biographique

Origine
Grande-Bretagne
Luxembourg
États-Unis
Irlande

Année
2017

Durée
2 h

Distributeur
TVA Films

Horaires & info.
@ Cineplex

Classement
Tous publics

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul / ½ [Entre-deux-cotes]

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