En salle

Un été en Provence

7 mai 2014

En quelques mots

Texte : Patricia Robin
Cote : ★★  1/2

Deux adolescents barbants, cyberdépendants et guidés par leurs hormones, et leur frérot sourd sont catapultés pour les grandes vacances chez un grand-père grincheux producteur d’olives en Provence. Pour son troisième film, Rose Boch (La Rafle, Animal) propose un film intergénérationnel aux ressorts scénaristiques un peu usés, qui réussit quand même à séduire par une suite de situations touchantes et cocasses dans un décor lumineux qui flaire bon le thym et romarin. Ici, ce ne sont pas que les années qui séparent les êtres; les kilomètres aussi, ceux qui créent une distance entre les individus et les styles de vie, entre la grande ville, Paris, et les Alpilles.

Comme prévu, les ados imbuvables se transforment en charmants petits-enfants; le pépé monolithique (Reno) s’attendrit au contact du petit Théo à la frimousse craquante. La réunion de vieux copains routards donne lieu à des retrouvailles teintées de nostalgie et empreintes de folk et de rock des années 70 auxquels s’ajoute une musique mielleuse pour ponctuer les moments émouvants. L’image légèrement surexposée rend bien l’intensité de la lumière estivale du sud de la France. Elle nous permet de glisser doucement dans ce film sans prétention, dardé de soleil et balayé par le Mistral, qui finit par respirer le bonheur filial. À savourer avé’ deux doigts de pastis.

Sortie : vendredi 9 mai 2014
V.o. : français
Titre original (France) – Avis de mistral

[ COMÉDIE DRAMATIQUE ]
Origine : France – Année : 2014 – Durée : 1 h 35  – Réal. : Rose Bosch – Int. : Jean Reno, Anna Galiena, Chloé Jouannet, Hugo Dessioux, Lukas Pelissier, Aure Atika, Tom Leeb, Hugues Aufray, Charlotte de Turckheim – Dist./Contact : Métropole | Horaires/Versions /Classement : Beaubien Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 1/2 (Entre-cotes) — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Under the Skin

En quelques mots

Texte : Élie Castiel
Cote : ★★★ 1/2

Nul doute et sans que le réalisateur en soit conscient, Under the Skin est le genre de film qui peut diviser la critique, car après tout c’est à un exercice intellectuel subjectif que nous avons affaire. L’objectivité, ici, ne peut se mesurer que sous un angle factuel ou de style.

Toujours est-il que le nouveau film de Jonathan Glazer est une incursion méditative formelle sur ce caractérise la race humaine. Défi de taille qui l’oblige à suivre une approche minimaliste et dont les différentes balises nous échappent, sans doute intentionnellement. Se perdre, ne pas trouver d’indices, se laisser conduire par l’imprévu, parfois même répétitif puisqu’après tout il s’agit d’un rituel, telles sont les conditions requises pour mieux saisir la rigueur de ce beau film de genre.

Scarlett Johansson remplit sa tâche avec une distanciation rare à l’écran. Mi-humaine, mi-extraterreste, ses apparitions soutenues nous entraînent dans un road-movie délirant où les hommes seuls sont devenus de véritables objets du désir. Même leur disparition inévitable est agrémenté d’une aura érotique. Éros et Thanatos n’ont jamais été aussi complices. Il y a du David Lynch, peut-être bien du John Carpenter, mais l’originalité de Jonathan Glazer ne se soumet à aucune comparaison pour la simple raison qu’il est, dans Under the Skin, maître de son arsenal cinématographique qu’il défend farouchement.

Après l’impitoyable et inusité Sexy Beast, Glazer propose un ovni cinématographique dont la principale force d’attraction demeure, paradoxalement, la quête de la lumière. Sincère, électrisant et jouissivement désorientant.

Sortie : vendredi 9 mai 2014
V.o. : anglais

[ SUSPENSE DE SCIENCE-FICTION ]
Origine : Grande-Bretagne – Année : 2013 – Durée : 1 h 48 – Réal. : Jonathan Glazer – Int. : Scarlett Johansson, Jeremy McWilliams, Adam Pearson, Paul Brannigan, Krystof Hadek, Antonio Campbell-Hughes – Dist./Contact : Métropole | Horaires/ Versions/Classement : Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 1/2 (Entre-cotes) — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Wakolda

LE FILM DE LA SEMAINE

En quelques mots

Texte : Élie Castiel
Cote : ★★★★

Ce qui distingue Wakolda des autres productions du genre, c’est sa froideur voulue, sa volonté d’accorder le temps nécessaire à des personnages fantomatiques qui semblent figés dans le temps. Mais cela ne les empêche pas de questionner tout ce qui se passe autour d’eux. Il est dommage que certains détails ne soient pas très expliqués et nous échappent : par exemple, le fait que la mère de famille (brillante Natalia Oreiro) parle allemand et nous montre des vieilles photos prises dans un camp de concentration nazi. Est-elle d’origine juive ? Jamais le film ne le confirme.

Mais cela importe peu puisque le but de Puenzo est de bâtir un scénario axé sur les moyens entrepris par un ancien nazi pour échapper aux Services Secrets israéliens dans leur chasse aux criminels de guerre. Malgré leur froideur et leur distanciation face à l’environnement autour duquel ils gravitent, les personnages évoluent tout de même en fonction des hasards de l’intrigue. Tous sauf un : le médecin allemand dont le rôle est soutenu par un Àlex Brendemühl d’une farouche force de persuasion. La réalisatrice semble placer ce protagoniste dans un espace intemporel, comme si l’Histoire s’était arrêtée. Fort de ses expériences maléfiques pendant le régime nazi, il n’a rien perdu de cette dangereuse habileté à dialoguer avec la mort par l’entremise de ses victimes.

Il y a, dans la plupart des films argentins qui se déroulent loin des grandes villes, et plus précisément dans des territoires vierges, un étrange rapport entre la nature et les individus : ici, une zone montagneuse aux paysages aussi tourmentés que les personnages qu’ils abritent. La mise en scène sobre et volontairement linéaire, évitant les symboles appuyés et refusant tout effet de style, privilégie le plan large, une façon comme une autre de situer les personnages et leur idiosyncrasie dans un environnement particulièrement hostile.

Par ailleurs, si le récit est raconté par la petite Lilith, faisant d’elle le personnage principal, le médecin allemand vient la rejoindre puisque c’est par lui que le drame arrive. Pour Lucía Puenzo, point de catharsis comme dans les tragédies grecques, mais une tendance à montrer que, malgré toutes les horreurs, la vie continue. En juxtaposant la candeur conciliante d’une famille au cynisme exacerbé d’un criminel de l’Histoire qui non seulement ne s’est jamais repenti, mais a continué de réaliser ses tristes expérimentations, la réalisatrice ne fait qu’exposer la dualité de l’être.

PRIX DE LA MEILLEURE  RÉALISATRICE (Lucía Puenzo)
Festival de la Havane 2013

Sortie : vendredi 9 mai 2014
V.o. : espagnol, allemand
S.-t.f. – Le Médecin de famille
S.-t.a. – The German Doctor

[ DRAME HISTORIQUE ]
Origine : Argentine / France / Espagne / Norvège – Année : 2013 – Durée : 1 h 34 – Réal. : Lucía Puenzo – Int. : Natalia Oreiro, Àlex Brendemühl, Diego Peretti, Florencia Bado, Guillermo Pfening, Elena Roger – Dist./Contact : A-Z Films | Horaires/ Versions/Classement : Beaubien Cinéma du ParcCineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 1/2 (Entre-cotes) — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Anticosti : La chasse au pétrole extrême

2 mai 2014

Sortie : Vendredi 2 mai 2014
V.o. : Français

[ DOCUMENTAIRE ]
Origine :
Canada [Québec] – Année : 2014 – Durée : 1 h 22  – Réal. : Dominic Champagne – Avec : Jules Champagne, Denis Duteau, Gérard Noël – Dist./Contact : Rapide-Blanc | Horaires/Versions /Classement : Excentris

En quelques mots
SANS COMMENTAIRES / Film non vu

Cas & Dylan

En quelques mots
SANS COMMENTAIRES / Film non vu.

Sortie : Vendredi 2 mai 2014
V.o. : Anglais
V.f. – Cas et Dylan

[ COMÉDIE DRAMATIQUE ]
Origine :
Canada – Année : 2013 – Durée : 1 h 30 – Réal. : Jason Priestley – Int. : Tatiana Maslany, Richard Dreyfuss, Jayne Eastwood, Aaron Poole, Eric Peterson, Natalie Radford – Dist./Contact : TVA | Horaires/Versions /Classement : Cineplex

La Danse de la réalité

En quelques mots

Texte : Élie Castiel
Cote :  ★★★★

Retrouver Jodorowsky, c’est retrouver une idée du cinéma, un rapport au corps tout à fait particulier, un regard sur le monde submergé d’images contradictoires et soudain en parfaite harmonie avec la nature. Cet amalgame de sensations est sans doute dû à la personnalité multiforme du cinéaste.

Proustien par sa thèse, fellinien par son approche, jodorowskien par son âme et conscience, et même angelopoulosien pour sa merveilleuse captation du temps figé, La Danse de la réalité fait vibrer les objets, bouscule les personnages, exprime librement le souci d’auto-analyse et se permet une lutte contre Dieu (« Dieu n’existe pas. Après ta mort, il n’y a plus rien… Papa ne ment jamais ! »). Entre la religion et la famille, la famille. Entre le rêve et la réalité, le rêve.

Il y a des mouettes, d’autres oiseaux, des groupes de clochards, une montagne imposante, une étrange procession. Le jeune Alejandro n’hésite pas à mimer les gestes de la religion catholique, non pas par moquerie, mais par instinct, par esprit d’universalité. Ce qui est frappant de cette autobiographie, c’est le côté annonciateur. Tout indique que Jodorowsky occupera une place dans la culture cinématographique. Et la caméra de Jean-Marie Dreujou reste là, passive, inquiétante, filmant les moments, s’arrêtant de temps en temps pour rendre compte d’un caprice du réalisateur, comme ça, par plaisir. Entre Jodorowsky et le cinéma, un rapport conciliant, complice, témoignant de la force des images en mouvement et des rapports étroits qu’elles entretiennent avec son côté visuel et sonore.

Et puis, cette recherche constante du temps perdu, en quelque sorte de l’immortalité, de l’inconscient qui reste et se métamorphose. Entre le réel et l’ésotérique, plutôt l’ésotérique, le divinatoire. Puisque pour Alejandro Jodorowsky, c’est avant tout cette lutte qui prédomine, celle qui oppose le pouvoir des cieux à la possibilité de changer les choses par le biais de l’art. Mais toujours en privilégiant l’utopie d’une humanité unique.

Et puis encore, quatre Jodorowsky se retrouvent au générique : Brontis, Alejandro, Adan et Cristobal. Un film sur la famille et sur la réconciliation qui ne peut se réaliser qu’avec le temps. Une expérience magnifiquement hallucinante qui pousse à réajuster le regard de façon transcendante. Sans doute une belle utopie imaginée.

Sortie : Dimanche 27 avril 2014
V.o. : Espagnol ; Anglais
S.-t.f. – La danza de la realidad
S.-t.a. –
The Dance of Reality

[ DRAME BIOGRAPHIQUE ]
Origine : Chili / France – Année : 2013 – Durée : 2 h 10  – Réal. : Alejandro Jodorowsky – Int. : Brontis Jodorowsky, Pamela Flores, Jeremias Herskovitz, Axel Jodorowsky, Adan Jodorowsky – Dist./Contact : FunFilm | Horaires/ Versions/Classement :Cinéma du Parc – Excentris

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 0 (Nul) 1/2 (Entre-cotes) — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

The Amazing Spider-Man 2

1er mai 2014

En quelques mots

Texte : Luc Chaput
Cote : ★★

Voici donc, après la trilogie de Sam Raimi également pour Columbia, le cinquième film en douze ans sur cet adolescent doté de pouvoirs fantastiques lui donnant certaines caractéristiques avantageuses de l’araignée. Le scénario d’Andrew Kurtzman, Roberto Orci et Jeff Pinkner, d’après les bandes dessinées Marvel de Stan Lee et Steve Ditko, oppose deux relations familiales, l’une conflictuelle entre les Osborn père et fils qui sont à la tête de la multinationale Oscorp et celle de Peter Parker, orphelin materné par une tante et fils d’un scientifique intègre de la dite Oscorp. Cette dualité sous-tend une bonne partie de l’intrigue et sert de contrepoint à la relation amoureuse entre Peter et Gwen, sa copine bien sous les rapports.

Les aventures du dit super héros se doivent d’être fantastiques pour lui permettre de survoler les canyons urbains de Manhattan en stéréoscopie et de combattre à grands renforts d’effets spéciaux numériques et de pétarades assourdissantes des dangereux ennemis dont le plus formidable est Max Dillon. Jamie Foxx accomplit une belle transformation physique et d’attitude passant du timide employé mal fagoté au massif et luminescent individu encapuchonné que devient Electro.

L’affrontement final entre Spider-Man et Electro, dans ses dépenses énergétiques effrénées, rappellera à plusieurs des pannes majeures qui ont lieu en Amérique du Nord dans les trente dernières années. La perte d’un personnage principal, dans ces circonstances, mène par soubresauts vers un dernier combat inutile si ce n’est qu’il annonce une suite déjà programmée dans cette série qui se devra d’être mieux retramée.

Sortie : Vendredi 2 mai 2014
V.o. : Anglais
V.f. –
L’Extraordinaire Spider-Man 2

[ AVENTURES FANTASTIQUES ]
Origine :
États-Unis – Année : 2014 – Durée : 2 h 22 – Réal. : Marc Webb  – Int. : Andrew Garfield, Emma Stone, Jamie Foxx, Shailene Woodley, Sally Field, Paul Giamatti, Dane DeHaan, Martin Sheen – Dist./Contact : Columbia | Horaires/ Versions/Classement : Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 0 (Nul) 1/2 (Entre-cotes) — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

2025 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.