En salle

Awake: The Life of Yogananda

26 février 2015

Survol d’une vie spirituelle

Luc Chaput
CRITIQUE

★★ ½

Awake

Une de deux réalisatrices, Paola di Florio, est spécialiste de biographies filmées sur des personnes étonnantes ou placées dans des circonstances exceptionnelles. Que ce soit une Américaine blanche tuée à Selma pendant la lutte des droits civiques des années 60 dans Home of the Brave ou sur une jeune violoniste qui bouleverse les codes d’interprétation classique dans Speaking in Strings. Le livre Autobiographie d’un yogi est en constante réédition depuis sa publication en 1946 et son auteur est le vulgarisateur du Kriyā Yoga aux États-Unis et partout en Occident.

Ce long métrage est donc une relecture filmique partielle de ce livre qui emploie de multiples archives souvent inédites pour promener le spectateur de l’Inde à Boston puis en Californie et dans de nombreux événements qui passent souvent à une vitesse imposante. Plusieurs témoins souvent célèbres viennent exprimer de diverses manières la grandeur des enseignements de Yogananda et sa pertinence dans le monde d’aujourd’hui. Il manque quelques voix discordantes dont on peut d’ailleurs trouver les échos par une recherche sur Internet. Des plans larges de groupes d’adeptes pratiquant des positions de yoga agrémentent le tout. La narration garde malgré tout un côté prêchi-prêcha qui risque de ne captiver que les intéressés.

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Sortie : Vendredi 27 février 2015
V.o. : multilingue
S.-t.a. / S.-t.f. – Une âme s’éveille : La vie de Yogananda

Genre : Documentaire – Origine :   États-Unis – Année : 2014 – Durée : 1 h 27 – Réal. : Paola di Florio, Lisa Leeman – Dist. / Contact : Counterpoint Films.
Horaires :
Cinéma du Parc

CLASSIFICATION
Non classé

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

 

 

Focus

La grande arnaque

Élie Castiel
CRITIQUE
★★★

En 2009, le duo Glenn Ficarra-John Requa nous avais surpris avec la comédie gay I Love You Phillip Morris, portée particulièrement par les performances époustouflantes d’un Jim Carrey en pleine forme et Ewan McGregor, d’une sensibilité à fleur de peau, formidablement adorable.

Focus

Reprenant ici les ingrédients de Charade, le très abouti film de Stanley Donen, ils abordent le thème récurrent au cinéma de l’arnaque pour parvenir à un film joliment réussi. Entre moments drôles d’action intelligemment menés et une histoire d’amour qui se crée, prise entre la sincérité et le doute, le rapport interracial harmonieux entre deux comédiens investis dans leur rôle.

Aux doutes existentiels de Will Smith, parfois perdus dans son personnage d’escroc au grand cœur et finement sophistiqué et une belle élève douée pour les gros coups et les sculpturales courbatures, un rapport de force où les rôles de dominant et de dominé sont renversés. Moins achevé que Phillip Morris, ce film-ci porte bien son titre : Focus, une façon comme une autre d’indiquer aux spectateurs l’objectif à atteindre, en l’occurrence, suivre trois histoire liées l’une à l’autre par un dénominateur commun : peut-on voler et aimer en même temps ? Un préambule à New York, la seconde à la Nouvelle-Orléans, servant de préparation à la troisième, ayant lieu dans un Buenos Aires anglocisé, totalement cinématographique, parfois proche de la carte postale.

Mais entre les mains de Ficarra et Requa, aucun manichéisme manipulateur. Ni bons, ni méchants. Tous sont dans le même sac. Car en fin de compte, l’idée est de savoir si on possède assez de cran dans l’art inhabituel et dangereusement lucratif de l’arnaque. Le scénario de Ficarra et Requa procure en prime assez d’idées astucieuses aux futurs malfaiteurs. Mais avouons néanmoins que le cinéma n’imite pas toujours la réalité.

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Sortie : Vendredi 27 février 2015
V.o. : anglais
V.f. – Focus

Genre : Suspense Origine : États-Unis – Année :   2014 – Durée :   1 h 45 – Réal. : Glenn Ficarra, John Requa – Int. :   Will Smith, Margot Robbie, Rodrigo Santoro, BD Wong, Gerald McRaney, Robert Taylor – Dist. / Contact :   Warner.
Horaires :
   Cineplex

CLASSIFICATION
Interdit aux moins de 13 ans

 

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

 

Gett : Le procès de Viviane Amsalem

« Et te voici permise à tout homme… »

Élie Castiel
CRITIQUE
★★★★

LE FILM DE LA SEMAINE
MEILLEUR FILM ET PRIX DU PUBLIC
Jerusalem Film Festival 2014

Gett_En salle

Gett – Le Procès de Viviane Amsalem n’est pas uniquement un drame quelconque, le désespoir d’une femme dont le mari refuse le divorce; c’est aussi la métaphore d’une société israélienne faussement démocratique qui, vue de l’intérieur, ne semble pas avoir réglé certains problèmes de société, notamment en ce qui a trait à la condition des femmes.

Elle a le visage et le physique d’une grande tragédienne. On la verrait bien jouer du Euripide, du Sophocle ou du Eschyle. Viviane Amsalem n’est pas une femme comme les autres. Elle est toutes les femmes. Ici, elle prend les traits de Ronit Elkabetz. Comme comédienne, de film en film, celle-ci a appris à parfaire sa présence, son physique, sa démarche, son idiosyncrasie. Elle est en pleine forme, théâtrale, cinématograhique, silencieuse et dans le même temps entière, prenant son avenir en main comme s’il s’agissait d’une mission de foi. Tantôt, la chevelure lourde en noir ébène, altièrement portée, laisse place à un chignon qui adoucit ses moments de pure émotion, anesthésiant en quelque sorte la fiction, ne serait-ce que pour quelques instants.

Elle a le visage et le physique d’une grande tragédienne.
On la verrait bien jouer du Euripide, du Sophocle ou du Eschyle.
Viviane Amsalem n’est pas une femme comme les autres.
Elle est toutes les femmes.

Simon Akbarian, le visage totalement passif, ne jurant que par la volonté divine, confirme avec soin et naturel la particularité de son personnage. Et tous ces témoins ! Chacun fait son numéro devant la caméra; ils sont tous joliment épatants. Ronit et Shlomi leur donnent la possibilité d’extérioriser leurs pulsions intimes. Car après tout, Gett est aussi un film sur la direction d’acteurs, sur les raisons qui peuvent les pousser à rendre leurs personnages aussi crédibles que possible. C’est un film sur l’instinct, sur une méthode bien précise de se comporter devant la caméra.

Filmer l’émotion, le plus près possible. Se regarder en face, sans rien se cacher. Laisser à l’instinct et à l’instant le soin de guider notre comportement. Cela rend certaines situations drôles malgré la gravité du propos. Et le dernier plan, d’une sagesse religieuse à la limite de l’extase, nous rappelle à quel point nous sommes, comme par magie, près de la Jeanne d’Arc de Dreyer, de Fleming ou encore de Rossellini.

Elisha devra prononcer la phrase : « Et te voici permise à tout homme… ». Le fera-t-il ? C’est là l’un des moments les plus intenses du film, superbement mené par la musique de Dikla et Shaul Beser, évocatrice de celle de Georges Delerue dans Le Mépris. Drame intime, tragédie israélienne, fable politique, discours au féminin, sans doute, mais surtout et avant tout, Gett est un film porté par une extraordinaire envie de cinéma.

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Sortie : Vendredi 27 février 2015
V.o. : arabe ; français ; hébreu
S.-t.a. / S.-t.f. – Gett, Ha’Mishpat shel Viviane Amsalem / Gett: The Trial of Viviane Amsalem

Genre : Drame social – Origine :   Israël / France / Allemagne – Année : 2014 – Durée : 1 h 56 – Réal. : Ronit Elkabetz, Shlomi Elkabetz – Int. : Ronit Elkabetz, Simon Abkarian, Menashe Noy, Sasson Gabai, Eli Gornstein, Keren Mor – Dist. / Contact : EyeSteelFilm.
Horaires:
Cinéma du ParcCineplex –   Excentris

CLASSIFICATION
Visa GÉNÉRAL

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

 

Les Loups

Beauté des îles

François D. Prud’homme
CRITIQUE
★★★

Les Loups

Parfois, malgré tout le potentiel diégétique que peut contenir un scénario, malgré toute l’habilité à filmer la beauté du monde que possède un directeur photo, et malgré toute la créativité mise en œuvre par une réalisatrice comme Sophie Deraspe, certaines décisions de production malmènent la vraisemblance d’une histoire en lui amputant une partie vitale à sa projection dans l’imaginaire.

… le film vaut la peine d’être vu ne serait-ce que pour apprécier la complexité humaine qui y est dépeinte.

Dans le cas du film Les Loups, c’est la juxtaposition de têtes d’affiche comme Louise Portal ou Gilbert Sicotte – sans rien enlever à leur jeu irréprochable – à la présence de non-acteurs madelinots − fort bien dirigés soit dit en passant − qui vient tronquer le potentiel cinématographique que la réalisatrice-scénariste avait réussi à réunir dans son projet initial. Malheureusement, la coprésence de l’accent si particulier des habitants des Îles à celle plus habituelle des acteurs montréalais provoque un décrochage dès les premières scènes du film, que ni l’époustouflante cinématographie de Philippe Lavalette, ni la réalisation impeccable de Sophie Deraspe, ni la solidité de son scénario ne sont parvenus à surmonter.

En dépit de cela, le film vaut la peine d’être vu ne serait-ce que pour apprécier la complexité humaine qui y est dépeinte, tant dans son opposition vie et mort – représenté dans le jeu de reflets que sont les personnages d’Élie et de Maria – que dans la rencontre d’une solitude urbaine avec un puissant esprit de communauté insulaire. La beauté des Îles est ici d’autant plus époustouflante qu’elle est dédoublée par la magnifique interprétation d’Évelyne Brochu dans un environnement qui n’a rien à envier aux Antilles ou à la Polynésie !

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Sortie : Vendredi 27 février 2015
V.o. : français

Genre : Drame – Origine :   Canada [Québec] – Année : 2014 – Durée : 1 h 47 – Réal. : Sophie Deraspe – Int. :  Evelyne Brochu, Louise Portal, Gilbert Sicotte, Benoît Gouin, Augustin Legrand, Martin Dubreuil – Dist. / Contact : Séville.
Horaires :
Beaubien Cineplex

CLASSIFICATION
Visa GÉNÉRAL

 

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

 

Playing It Cool

Playing It Cool

Sortie : Vendredi 27 février 2015
V.o. : anglais

Genre : Comédie sentimentale Origine : États-Unis – Année : 2014 – Durée : 1 h 35 – Réal. : Justin Deardon – Int. : Chris Evans, Michelle Monaghan, Topher Grace, Aubrey Plaza, Martin Starr, Luke Evans – Dist. / Contact : VVS .
Horaires :
Dollar Cinema

CLASSIFICATION
Visa GÉNÉRAL
(Déconseillé aux jeunes enfants)

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Red Army

Commando sportif

Luc Chaput
CRITIQUE

★★★ 
½

Red Army

Dans les dernières scènes du Mariage de Maria Braun de Fassbinder, le réalisateur superpose le reportage radio sur le «miracle de Berne», la victoire de la RFA sur l’équipe mythique de la Hongrie à la coupe du monde de football de 1954 qui est un des moments symboliques de ce que l’on a appelé le miracle allemand, la formidable remontée économique de cette Allemagne après le désastre de l’époque hitlérienne.

Gabe Polsky, réalisateur américain d’origine russe et ancien assistant producteur de Werner Herzog, décortique, grâce surtout au témoignage de Viacheslav Fetisov, la mise en place et les succès de l’équipe de hockey de l’Armée rouge dont ont fait partie Tretiak, Kharlamov et autres Larionov. Par le biais d’archives en partie inédites tout au moins à l’Ouest, le cinéaste explique le magister d’Anatoly Tarasov qui inclut l’étude des échecs, la pratique du ballet, du football et du jonglage et l’entraînement onze mois sur douze de ces officiers de l’armée soviétique. Payés en tant que militaires, ils n’ont d’amateurs que le nom puisque c’est là leur principale activité. Ils sont donc un corps d’élite qui attire les meilleurs éléments de la population dans leur giron et dont les victoires rejaillissent sur le régime. Polsky montre bien comment le KGB contrôle ce fleuron du régime et remplace Tarasov par un de ses membres Viktor Tikhonov qui devient de plus en plus dictatorial.

Ce film démontre bien que le sport, comme la guerre,
c’est de la stratégie politique par d’autres moyens.

L’inimitié entre Fetisov et Tikhonov apparait de plus en plus évidente dans ce rappel de l’histoire de l’Union soviétique par le biais d’une de ses réussites spectaculaires avec la conquête spatiale. La place du Canada dans cette rivalité est réduite dans ce film américain. La participation des commentateurs politiques Lawrence Martin et Vladimir Pozner permet de mieux comprendre les changements importants qui ont lieu depuis la perestroïka et la persistance de certaines pratiques encore aujourd’hui sous Poutine. Ce film démontre bien que le sport, comme la guerre, c’est de la stratégie politique par d’autres moyens.

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Sortie : Vendredi 27 février 2015
V.o. : multilingue
S.-t.a. / S.-t.f. – L’Armée rouge

Genre :  Documentaire sportif – Origine : États-Unis / Russie – Année : 2014 – Durée : 1 h 25 – Réal. : Gabe Polsky – Dist. / Contact : Métropole.
Horaires:
ExcentrisCineplex

CLASSIFICATION
Visa GÉNÉRAL


MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Terre des ours

Terre des ours

Sortie : Vendredi 27 février 2015
V.o. : français

Genre : Documentaire – Origine : France – Année : 2014 – Durée : 1 h 26 – Réal. : Guillaume Vincent – Narr. :  Marion Cotillard  – Dist. / Contact : A-Z Films.
Horaires
Cineplex

CLASSIFICATION
Visa GÉNÉRAL

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