28 janvier 2016
Genre : ANIMATION – Origine : États-Unis – Année : 2016 – Durée : 1 h 35 – Réal. : Alessandro Carloni, Jennifer Yuh Nelson – Voix (v.o.) : Jack Black, Jackie Chan, David Cr0ss, Dustin Hoffman, Kate Hudson, Seth Rogen, Lucy Liu – Dist. / Contact : Fox.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Visa GÉNÉRAL – Tout public
Après La ferme des humains, le second long métrage du canado-turc Onur Karaman propose le profil d’un exil forcé par les enjeux de l’adoption. Pris en charge par des parents québécois après avoir été témoin d’un drame familial, Atilla, jeune homme turc ayant grandi à Brossard, ne peut effacer l’image qui le hante depuis l’incident qui l’a conduit jusqu’au Canada.
Ce fantasme, finalement dévoilé, servira de conclusion au film et justifiera la rédemption qu’on peut deviner dès le début, une sorte de bienveillante réconciliation avec soi-même. Intentionnellement, Karaman opte pour la simplicité, prend conscience de ses faiblesses en ce qui a trait à la réalisation, même pour un deuxième film, évite la démonstration poussive, préférant la narration directe, d’une linéarité le plus souvent naïve, mais sincère.
Jusqu’ici, et ça risque bien de continuer, le cinéma québécois a presque toujours évité de montrer des personnages issus des communautés culturelles. Les films d’ici affichent une québécitude « pure laine » qui place l’autre dans une position autant d’inconfort que de non-appartenance. Par ailleurs, lorsque, rarement, les québécois anglophones tournent, ce sont leurs coreligionnaires francophones et les allophones qui sont absents. Aux fameuses deux solitudes tant décriées, semble s’ajouter une troisième, celle venue des ailleurs.
Ce que semble montrer Là où Atilla passe…, titre révélateur, c’est qu’avant tout, cette noble aventure qu’on appelle intégration et assimilation est certes encouragée, mais difficilement réalisable. Karaman a eu le courage d’élever la voix, mais reste prudent pour ne pas trop choquer. Si Julie Deslauriers et Roy Dupuis s’avèrent des personnages crédibles, sincères, convaincus du bien fondé du thème abordé, les autres semblent vivre dans une bulle protectrice. Est-ce par hasard si le personnage du psychologue est tenu par un haïtien et que les fêtes entre ami.es sont marquées par l’absence flagrante de personnages québécois ? Les murs de séparation ne semblent pas s’effrondrer de sitôt.
Ces idées de résistance sont peut-être bonnes et multiples, mais bien loin de réconcilier l’ici et l’ailleurs, Karaman préférant le repli sur soi ou encore mieux la fuite. Il est cependant rafraîchissant de noter qu’en lisant attentivement le générique final, des noms de plusieurs ethnies s’affichent sans complexe. Sur ce plan, le cinéma d’ici fait presque totalement défaut. Est-ce bien le fruit du hasard ou simplement une question d’attitude protectionniste ?
Une bonne note néanmoins pour Émile Schneider. L’image qui ne cesse de hanter son jeune Atilla empêche celui-ci de manifester clairement sa vraie personnalité ; sur ce point, le comédien habite son personnage avec une grâce à la fois hautaine et vulnérable, mais qui finit par rendre complètement les armes lorsque les affres de la réalité frappent à la porte.
Genre : DRAME PSYCHOLOGIQUE – Origine : Canada [Québec] – Année : 2015 – Durée : 1 h 30 – Réal. : Onur Karaman – Int.: Émile Schneider, Roy Dupuis, Dilan Gwyin, Julie Deslauriers, Cansel Elçyn, Hafid Sitout – Dist. / Contact : K-Films Amérique.
Horaires : @ Beaubien – Cinéma du Parc
CLASSEMENT
Visa GÉNÉRAL – Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Au début de l’été, dans un petit village turc, cinq sœurs orphelines rentrent de l’école. Sur la plage, en compagnie de quelques garçons, euphoriquement, elles se livrent à un jeu innocent qui est perçu comme immoral et inapproprié aux yeux de l’opinion publique traditionaliste. Pour ne pas alimenter les rumeurs, la grand-mère qui est responsable de l’éducation des adolescentes adopte des mesures drastiques.
Tournant sa caméra du côté du soleil plutôt que de l’ombre, Deniz Gamze Ergüven pose un regard à la fois tendre, complice, lucide et solidaire sur ses jeunes personnages féminins (campés par des actrices non professionnelles, sauf une, toutes excellentes) en cherchant constamment à déjouer l’aspect contraignant de leur situation par des scènes le plus souvent dynamiques, colorées, drôles, poétiques ou ludiques, et en faisant triompher l’imaginaire, sinon l’imagination. Le tout nimbé d’un féminisme soft.
Genre : DRAME SPORTIF – Origine : Inde – Année : 2016 – Durée : 2 h 05 – Réal. : Sudha Kangara – Int. : Madhevan, Nasser, Radha Bavid, Ritikia Singh, Mumtaz Sorcar, Kaali Venkat – Dist. / Contact : Imtiaz Mastan.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Visa GÉNÉRAL – Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)
Genre : SCIENCE-FICTION / THRILLER – Origine : États-Unis – Année : 2015 – Durée : 1 h 41 – Réal. : Jacob Gentry – Int. : Chad McNight, Brianne Davis, AJ Bown, Michael Ironside, Claire Bronson, Scott Poythress – Dist. / Contact : VSC.
Horaires : @ Dollar Cinema
CLASSEMENT
En attente de classement
Les super-héros ont pris, entre autres dans le cinéma US, une importance démesurée. On trouvera même cette année un duel Batman-Superman. Toutefois, il arrive que des quidams aient fait des grandes choses oubliées. En février 1952, au large du Massachusetts, deux pétroliers ont été cassés en deux dans une mer démontée par les grands vents d’une tempête. Un petit bateau de la Garde côtière américaine a ramené au quai de nombreuses personnes d’un de ces deux navires en perdition.
Le scénario de Scott Silver, Paul Tamasy et Eric Johnson, qui avaient collaboré au succès de The Fighter, un autre film issu de la Nouvelle-Angleterre, adapte le récit documentaire éponyme de Casey Sherman et Michael J. Tougias. Il met en scène trois patrons qui ont du mal à établir leur ascendant sur leurs troupes. Le chef de poste de la Garde côtière vient d’une autre région des États-Unis et certains de ses hommes rechignent. Le jeune Bernie Webber doit commander une équipe de trois sur un petit bateau dans des circonstances ardues. Sur le Pendleton, le mécanicien en chef se retrouve à la tête de marins désorganisés par l’ampleur du désastre. Il apparaît bien entendu à cause du titre que tout finira bien ne serait-ce parce que Chris (Capitaine Kirk) Pine joue un des trois héros. En arrière-plan, l’histoire se construit aussi sur la vie d’une communauté tissée serrée que les vieux malheurs et les rancunes distendent.
La mise en scène de l’Australien Craig Gillespie réussit à faire sentir l’urgence de la situation par l’emploi de techniques tels que le relais vocal des ordres dans le pétrolier en perdition. Le directeur photo Javier Aguirresarobe favorise les tons plus sombres dans une atmosphère hivernale ce qui n’aide peu l’emploi de la stéréoscopie. L’environnement sonore des bruits de vagues, de boulons qui sautent et autres craquements est bien marié avec les effets spéciaux numériques pour des séquences de montagnes russes maritimes. Un lieu et une histoire sont ainsi recréés avec aplomb dans un drame maritime mieux filmé que le dernier Ron Howard.
Genre : DRAME HISTORIQUE – Origine : États-Unis – Année : 2016 – Durée : 1 h 57 – Réal. : Craig Gillespie – Int. : Chris Pine, Casey Affleck, Eric Bana, Ben Foster, Kyle Gallner, Rachel Brosnahan– Dist. / Contact : Buena Vista.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Visa GÉNÉRAL – Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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