20 octobre 2016
Second long métrage de Nathan Morlando, Mean Dreams offre un amalgame pour le moins étonnant de polar en milieu rural, de drame psychologique sur l’enfance maltraitée et même de suspense d’horreur. Si l’approche choisie par les auteurs offre au film le charme d’une série B surannée, elle ne lui permet jamais de trouver le rythme nécessaire pour conserver l’attention du spectateur. Malmené par de trop nombreuses ruptures de ton, le récit cède à l’invraisemblance des mauvais thrillers et n’évite pas la langueur des drames psychologiques qui veulent trop en dire.
La direction d’acteurs est hésitante, en particulier dans le cas de Bill Paxton et Sophie Nélisse qui ne parviennent jamais à prendre la mesure de rôles mal définis. Somme toute, cette production ontarienne s’avère aussi inutile que bien des œuvres de genre, financées par les institutions gouvernementales canadiennes dans le seul but de gonfler les rangs d’une industrie qui tourne à vide.
Genre : SUSPENSE – Origine : Canada – Année : 2016 – Durée : 1 h 45 – Réal. : Nathan Morlando – Int. : Sophie Nélisse, Josh Wiggins, Bill Paxton, Colm Feore – Dist./Contact : Entract Films.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Genre : SUSPENSE OCCULTE – Origine : États-Unis – Année : 2016 – Durée : 1 h 39 – Réal. : Mike Flanagan – Int. : Elizabeth Reaser, Annalise Basso, Lulu Wilson, Henry Thomas, Parker Mack, Doug Jones – Dist./Contact : Universal.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
(Horreur)
L’élaboration de l’affiche du film n’est pas seulement un simple exercice de style, mais renvoit à un des thèmes fondamentaux du film : le silence. Silence, pour la femme, d’exprimer sa pensée, mutisme devant la colonisation israélienne, sensation soudaine d’aphasie devant le machisme ambiant.
Mais à y voir de près, c’est la jeune femme qui met sa main sur la bouche de son amoureux, montrant en quelque sorte une certaine libération presque rêvée. Ou l’est-elle ? Le père de Layla l’a élevée à la moderne ; il lui apprend à conduire sans que sa mère le sache ; elle a un cellulaire et fréquente l’Université local auprès de collègues juifs israéliens.
Mais elle n’est pas Palestinienne et ses problèmes, qu’elle partage avec ses semblables, des Bédouins qui ont, eux aussi, leurs histoires à raconter, deviennent la métaphore d’une quête féminine pour acquérir des droits. L’Islam traditionnel et sa culture ne le permettent pas. Ainsi, Sand Storm affirme son engagement politique imprégné d’un courage intransigeant et d’une honnêteté viscérale.
L’Israélienne Elite Zexer signe ici un premier long métrage de fiction qui, faisant fi du cinéma national non engagé, poursuit avec une force de conviction les préceptes d’un Amos Gitaï ou bien encore d’un Avi Mograbi, lui plus radical. Elle sculpte l’espace et les personnes qui y évoluent ; ces marches en forme de pneus pour monter la pente d’un village bédouin sont le reflet de l’effort quotidien ; sans oublier le manque d’eau chaude, d’électricité. Viles conditions de vie qui, malgré tout, laisse ce peuple résigné.
Aucun soulèvement contre le pouvoir israélien, mais une révolte consciente contre les règles strictes du patriarcat et d’un machisme qui se perd dans la nuit des temps. D’une part, les objets, pour nous banals, de la modernité sont les bienvenus puisqu’ils facilitent la vie. Le cellulaire est un exemple frappant. Mais pour les parents, lorsqu’il devient dangereux en ce qui a trait aux choses intimes, les rapports changent d’une minute à l’autre.
La mise en scène de Zexer et rougeuse comme cet endroit sablonneux où une partie du désert a laissé la place à quelques « nomades » oubliés. La cinéaste, consciente de son acte de foi, juxtapose anthropologie et ethnographie, se souvenant des grands maîtres du genre. Entre fiction et (presque) documentaire, Sand Storm émeut autant qu’il provoque.
Devant les images qui traversent l’écran, les spectateurs n’ont d’autre choix que de réagir. Le vent qui caresse les vêtements tendus sur des cordes à linge cache ou selon les circonstances, dévoile ce qui s’agiste derrière la tête des personnages, notamment les femmes.
La mise en images devient ainsi une sorte de chorégraphie exploratoire. Comme si, mine de rien, sans crier gare, l’équipe de tournage s’était incrustée dans un territoire interdit et inaccueillant.
Cette expérience aussi sensorielle que visuelle nous permet de vivre un grand moment de cinéma, des images en mouvement qui racontent l’Histoire d’un endroit isolé du monde à travers la vie de quelques âmes perdues, et c’est par le grand bout de la lorgnette que Zexer exprime sa douleur, usant dans le même temps les armes persuasives du cinéma. En Israël, le conflit n’est pas seulement avec la Palestine, mais aussi avec autrui.
Genre : DRAME – Origine : Israël – Année : 2016 – Durée : 1 h 27 – Réal. : Elite Zexer – Int. : Lamis Ammar, Ruba Blal, Hitham Omari, Khadija Al Akel, Jalal Masrwa – Dist./Contact : Kino Lorber.
Horaires : @ Cinéma du Parc
CLASSEMENT
E/C
(Exempté de classement)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Présenté en première mondiale aux Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal 2015, Sur les traces d’Arthur, premier long métrage de Saël Lacroix, prend enfin l’affiche cet automne. Et ce n’est que justice. Car, outre le fait que ce fruit d’un labeur de plus de cinq ans nous ouvre les portes sur un pan totalement méconnu de l’histoire des arts au Québec, il nous livre aussi un exemple unique de liberté créative.
Découvert au courant des années 60, André Montpetit, surnommé « Arthur », est certainement dans une caste à part. Documents rares à l’appui, Saël Lacroix démontre le génie de Montpetit, tant dans le domaine de l’affiche que dans celui de la bande dessinée. S’affirmant très tôt comme l’un des innovateurs les plus doués dans l’univers du graphisme, Montpetit n’eut pourtant qu’une carrière d’à peine quelques années. Fantasque, instable, incapable de…
Texte intégral
Séquences, nº 304
Septembre-Octobre 2016
p. 31
En kiosque
Genre : DOCUMENTAIRE – Origine : Canada [Québec] – Année : 2015 – Durée : 1 h 15 – Réal. : Saël Lacroix – Dist./Contact : Les Films du 3 mars.
Horaires : @ Cinémathèque québécoise
CLASSEMENT
E/C
(Exempté de classement)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
14 octobre 2016
Le premier long métrage de Yan England a le mérite de poser sa lentille sur un sujet important : l’intimidation au secondaire et la cyberintimidation. Depuis les années 2000, nombre de fictions (Cyberbully, 2011, Charles Binamé) et de documentaires (Bully de Lee Hirsch, 2011) traitent de ce sujet d’actualité et de ses conséquences néfastes. 1:54 n’y fait pas exception, en présentant deux adolescents amis qui réagissent différemment à ce problème. Suite
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