20 octobre 2016
Genre : THRILLER – Origine : Russie – Année : 2016 – Durée : 1 h 15 – Réal. : Aleksey Krasovskiy – Int. : Polina Agureeva, Kseniya Buravskaya, Tatyana Lazarova, Marina Lovets, Konstantin Khabenskiy,Nikita Tyanin – Dist./Contact : KinoFilm Corp.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
Adaptant le dix-huitième roman de la série écrite par le Britannique Lee Child, les scénaristes Edward Zwick, son complice habituel Marshall Herskovitz et Richard Wenk (The Equalizer) simplifient l’intrigue mais la rendent similaire à de nombreux autres téléséries ou films récents sur les compagnies para-militaires, le trafic d’armes et de drogues et les tendances corruptrices du complexe militaro-industriel. En introduisant Samantha, une adolescente rebelle et délurée dans le groupe formé par Reacher et sa consœur, la commandante de police militaire Turner, le récit filmique ménage quelques moments d’interactions plus calmes.
La mise en scène de Zwick ne réussit pas à créer un véritable suspense tant les personnages des vilains sont indifférenciés et les courses-poursuites à travers les États-Unis emploient peu les ressources de la couleur locale. Tom Cruise semble peu impliqué dans cette interprétation d’un rôle où la brutalité et le masochisme se conjuguent d’une bizarre manière. Cette dernière collaboration de Zwick et Cruise est donc d’un niveau de beaucoup inférieur à The Last Samurai que Cruise avait également produit.
Genre : ACTION – Origine : États-Unis – Année : 2016 – Durée : 1 h 58 – Réal. : Edward Zwick – Int. : Tom Cruise, Cobie Smulders, Robert Knepper, Aldis Hodge, Sue-Lynn Ansari, Teri Wyble – Dist./Contact : Paramount.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Oscillant entre le court et le long métrage, tout en passant par la télésérie, Greg Mottola s’ajuste tant bien que mal à ses sujets. Jusqu’à date, le « sophomore » (utilisé comme adjectif) Superbad (2007) et le tendre et charmant Paul (2011) nous ont parus les plus convaincants en termes de réalisation. Délaissant les protagonistes des jeunes générations, il s’intéresse cette fois-ci aux adultes (mais pas trop) dans la quarantaine, deux couples, le premier tout à fait normal, malgré les quelques petits exploits tordus de Zach Galifianakis, le second énigmatique, qui ne recule néanmoins devant rien pour que l’intrigue paraisse aussi prévisible que possible.
C’est certainement dû à un scénario paresseux, vite écrit et faussement laborieux, usant d’un humour particulier qui, lors de la projection publique, n’a fait rire personne. Mais le film n’est pas pour autant ennuyant grâce à une mise en scène alerte ; sans oublier un Galifianakis aminci de plusieurs kilos, formant avec Isla Fisher, l’interprète de sa compagne, Isla Fisher, un couple adorable ; mais ils devront faire face à deux espions, le charismatique Jon Hamm et la sculpturale israélienne Gal Gadot qui, dans d’autres mains, pourrait devenir la nouvelle Natalie Portman. Action, situations rocambolesques, gags sans bon sens, tout y est pour garantir presque deux heures de divertissement pour un jour de pluie ; à moins d’attendre la sortie en DVD.
Genre : COMÉDIE D’ESPIONNAGE – Origine : États-Unis – Année : 2015 – Durée : 1 h 45 – Réal. : Greg Mottola – Int. : Gal Gadot, Isla Fisher, Jon Hamm, Zack Galifianakis, Patton Oswalt, Kevin Dunn – Dist./Contact : Fox.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Des nouvelles à propos de divers sites de rencontres ont replacé dernièrement dans l’actualité le sujet fondamental de ce film écrit par le réalisateur-producteur qui avait auparavant conçu la web-série 11 règles sur l’échangisme. Un parallèle intéressant entre la publicité que pratique l’agence dirigée par Éric et les avatars que permettent ces sites sur internet sous-tend l’intrigue. La recherche soutenue de profits qui anime ce dirigeant d’entreprises entre ainsi en collision avec le désir de vengeance d’Élyse, une jeune femme offusquée par l’arrivée de ce rappel internet de mauvais souvenirs d’enfance. La mise en situations de Kerr oppose aussi succinctement l’univers bc-bg de la famille et des amis de l’entrepreneur et celui plus restreint d’une technicienne corvéable.
La mise en scène du producteur-réalisateur fait avancer les divers éléments de belle manière aidée par la bonne interprétation de Paul Doucet dans le rôle de l’homme d’affaires et de Julianne Côté dans celui de la jeune femme qui endosse avec de plus en plus d’adresse les attributs d’une femme de pouvoir. Anne-Marie Cadieux et Christian Bégin leur apportent un soutien efficace dans des variations de personnages qu’ils ont déjà interprétés ailleurs.
Genre : DRAME – Origine : Canada [Québec] – Année : 2016 – Durée : 1 h 30 – Réal.: Steve Kerr – Int. : Julianne Côté, Paul Doucet, Anne-Marie Cadieux, Christian Bégin, Ève Duranceau, Normand Daneau – Dist./Contact : FunFilm.
Horaires : @ Cinéma Beaubien – Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Quatre ans après le très touchant Né quelque part, le franco-algérien Mohamed Hamidi aborde encore le thème des origines dans La vache, une comédie alerte, vive, classique et agréablement surannée, n’hésitant pas à emprunter des clichés, leur donnant même une touche colorée qui leur attribue un pouvoir intemporel.
Ce qui frappe d’emblée, c’est toute l’attention portée à cet humble paysan algérien venu en France avec sa vache, Jacqueline, pour participer au Concours tenu au salon de l’Agriculture, à Paris. Détail ironique, et c’est intentionnel de la part de Hamidi ; malgré les évènements dramatiques survenus en France ces derniers temps, il est accueilli en grande pompe par ses semblables français. Beau message de solidarité, résultat d’une meilleure compréhension de ce qu’est « vraiment » la mondialisation. Le discours politique peut sembler présenté au second degré, mais n’empêche qu’il assume une puissance humaniste.
Le montage parallèle entre la France et l’Algérie, dans un petit village perdu où les quelques habitants ont comme principale occupation de ne pas se mêler de leurs affaires et que subvenir aux besoins de la famille tient du miracle, permet au réalisateur de ce qu’il connaît le mieux, tentant de rallier les mentalités pour adopter une vision plus humaine de l’existence.
Il choisit le cinéma qu’il considère comme arme puissante pour changer les esprits et s’il n’y a que quelques-un qui seront touchés par ses mots qui parlent de solidarité, d’entente entre les peuples et de possibilité de réussir, c’est déjà quelque chose d’acquis.
La charmante ruminante Jacqueline, à l’instar de ses consoeurs, se tient tranquille. Sans doute parce qu’elle a un maître (formidable Fatsah Bouyahmed) qui lui voue une admiration sans bornes et un amour incomparable. Si le cœur peut changer l’âme de l’individu, le pari de Hami aura amplement réussi.
Et finalement, comment rester de glace devant le court extrait de l’excellent La vache et le prisonnier (1959) de l’incomparable Henri Verneuil, avec un Fernandel plus grand que nature, et d’où La vache de Hamidi prend très librement ses sources. La France n’occupe plus l’Algérie, mais l’amour que les Algériens ont gardé pour la langue de Molière ne s’est en aucun point éteint. Le principal intéressé, originaire d’Afrique du Nord (le Maroc) peut très bien confirmer cet émouvant engagement.
Genre : COMÉDIE – Origine : France – Année : 2015 – Durée : 1 h 32 – Réal. : Mohamed Hamidi – Int. : Jamel Debbouze, Lambert Wilson, Fatsah Bouyahmed, Hajar Masdouki, Fehd Benchemsi, Catherine Davenier – Dist./Contact : Séville.
Horaires : @ Cinéma Beaubien – Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Présenté l’an dernier aux RIDM* lors desquels il avait obtenu une mention spéciale, Manoir est de ces visions du réel fabriquées dans la connivence et le long terme qui parviennent à transcender leur sujet en faisant reposer leur film sur une esthétique fictionnelle résolument à l’écart de la norme documentaire. Cadrages étudiés, caméra fixe, plans évocateurs et silences criants de vérité constituent les couleurs d’une palette cinématographique des plus riches, réduisant l’information factuelle au strict minimum pour mieux laisser respirer le propos.
Ce qu’il y a de fascinant dans Manoir, c’est la façon organique avec laquelle le spectateur est inclus d’emblée, invité à faire le tour du propriétaire par lui-même, sans être guidé outre mesure. On y découvre alors des gens meurtris, mais également une solidarité dans la détresse, des addictions et de la folie où les mondes imaginaires arrivent à la rescousse. L’un invoque le retour d’une ancienne blonde, l’autre roucoule du Elvis Presley pour se souvenir du bon vieux temps, un troisième s’est mis en tête de réparer son vieux bazou, synonyme de liberté autant que de fuite en avant. Les confidences d’un fatalisme qui fait froid dans le dos émergent, les blessures remontent, les moments de doute affleurent. Mais aussi, un lien bien réel se révèle, et tant bien que mal une véritable communauté autonome parvient à régir les comportements. Quelque chose comme une fratrie sereine soudée face aux problèmes personnels. Dans ce lieu figé dans le temps, situé dans la marge, toute notion de normalité disparaît.
Puis par l’entremise d’une pancarte posée sur la propriété montrée en cadrage serré nous apprenons que ce « manoir » est promis à démolition. Pas de voix hors champ, de commentaire ni de sous-titres. Placé au milieu du film, ce plan symbolique du drame qui se joue sous nos yeux caractérise l’épure, sans pathos ni sensationnalisme.
Comme tant d’autres services sociaux ou initiatives humaines que l’on aura sacrifiés à l’autel des profits immédiats, cette toile fragile sera prochainement chose du passé. C’est alors qu’avec évidence nous apparaît, outre notre condition de privilégié, notre société, aussi malade et meurtrie que ces quelques laissés-pour-compte pour qui l’on n’a rien trouvé de mieux comme hébergement qu’un motel abandonné. Pour Paul, Johnny, Philippe, Nathalie, Gilles et d’autres, il ne reste de la vie au Manoir Gaulin que des objets entassés dans quelques boîtes, et après eux, un centre commercial flambant neuf. Martin Fournier et Pier-Luc Latulippe étaient là pour capturer cet entre-deux. En plus d’être une réussite formelle indéniable, leur Manoir est une captivante immersion au plus creux du mal-être québécois.
* dans une version plus longue de 13 minutes semble-t-il.
Genre : DOCUMENTAIRE – Origine : Canada [Québec] – Année : 2014 – Durée : 1 h 10 – Réal. : Pierre-Luc Latulippe, Martin Fournier – Dist./Contact : Les Films Leitmotiv.
Horaires : @ Cinémathèque québécoise
CLASSEMENT
E/C
(Exempté de classement)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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