22 décembre 2016
RÉSUMÉ SUCCINCT
En 1986, âgé de cinq ans, Saroo échappe à la surveillance de son frère Guddu et monte dans un train qui l’emmène à 1 600 kilomètres de sa petite communauté perdue. Il se retrouve à Calcutta où il est placé dans un orphelinat. Une famille australienne l’adopte et il grandit entouré de tendresse en Tasmanie. Vingt-cinq ans plus tard, grâce à un logiciel performant, il part à la recherche de son village natal.
Réalisateur, entre autres, du court métrage Alice (2003), de trois épisodes de la télésérie Love My Way (2006) et de quatre de Top of the Lake (2013), qui comptait Jane Campion comme coréalisatrice, l’Australien Garth Davis signe un premier long métrage tiré de l’ouvrage autobiographique de Saroo Brierley, un récit sur l’enfance transformée par les circonstances.
L’originalité du film réside justement dans l’approche volontairement mélodramatique, totalement assumée, du réalisateur, ne tenant pas compte des points de vue plutôt réservés à ce sujet. Le cinéma est ici au service du spectateur conquis par une histoire vraie, enjolivée, prenant des accents dramatiques, parfois excessifs, mais toujours aussi convaincants.
C’est souvent larmoyant, poussif, mais c’est aussi de cela que le cinéma se nourrit souvent. Musique aidant (sans doute un peu trop), on se laisse bercer par les sentiments et par cette fable morale, à message, qui, par les temps qui courent, ressemble plus à un bain de fraîcheur que toute autre chose. Dev Patel, plus de quinze films à son actif, et surtout connu pour Slumdog Millionnaire, le beau film de Danny Boyle, s’avère un acteur de talent au registre varié, toujours aussi charismatique que déterminé.
Mais la vraie découverte dans Lion, c’est le jeune Sunny Pawar, une révélation, une puissance naturelle, une photogénie cinématographique qui non seulement émeut, mais s’avère judicieusement mobile, rendant le spectateur aussi vulnérable qu’emporté par tant de courant.
La première partie, dans une Inde engloutie par la marée humaine, est la plus intéressante, rappellant d’une certaine façon Pixote (Pixote: A Lei do Mais Fraco), du regretté Héctor Babenco. Le récit fonctionne à merveille et on ne peut également éviter de songer, ne serait-ce que quelques secondes, au Satyajit Ray de la trillogie d’Apu. Si la deuxième partie semble plutôt longue, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit de reconstituer les moments d’un récit écrit.
De nos jours, l’émotion pour l’émotion au cinéma peut paraître une notion dépassée, désuète, qui ne convient pas à l’air du temps, un période où le cynisme l’emporte sur tout. Conscient de cela, Garth Davis ignore cette attitude largement répandue et propose plutôt un drame humain grand public qui, tout en respectant les règles du genre, surprend dignement par sa pertinence.
Genre : DRAME – Origine : Australie / Grande-Bretagne / États-Unis – Année : 2016 – Durée : 1 h 59 – Réal. : Garth Davis – Int. : Sunny Pawar, Dev Patel, Abishek Bharate, Nicole Kidman, Rooney Mara, David Wenham – Dist./Contact : Séville.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
RÉSUMÉ SUCCINCT
Le vaisseau spatial Avalon, avec à son bord 5000 passagers et 258 membres d’équipage en état d’hibernation, effectue un voyage de 120 ans vers la colonie planétaire Homestead II. Mais l’appareil est frappé par un nuage de météores qui perturbe le fonctionnement de l’ordinateur de bord. James Preston, ingénieur mécanique, est tiré prématurément de son sommeil.
Connu dans sa Norvège natale pour ses épisodes de téléséries populaires, Morten Tydlum nous avait largement surpris avec l’intrigant et réussi The Imitation Game. Voulant recréer, en partie, la vision narrative de l’original Gravity (2013) d’Alfonso Cuarón, il propose ici une incursion intergalactique parsemée de science-fiction et de romance sentimentale. Pris entre deux pôles d’attraction, sa mise en scène souffre d’un manque de parti pris qui nuit parfois au suspense du récit, ne sachant pas où se diriger.
Avec Jim Preston et Aurora Lane, deux sortes de personnages bibliques évoquant d’une certaine façon le mythe d’Adam et Ève, Chris Pratt et Jennifer Lawrence se prêtent bien à ce jeu de pouvoir et de séduction. Mais dans Passengers, titre prédestiné, les origines d’Ève ne sont pas issus de la côte d’Adam, mais de l’Homme. Jim, se retrouvant seul dans une sorte de paradis céleste, réveille prématurément son Ève d’un sommeil sans fin. D’ailleurs, elle se prénome Aurora, comme aurore, comme au premier jour.
L’Homme commet le péché et en est conscient, créant ainsi un problème éthique et moral. Idée originale et existentielle qui n’est cependant pas développée, transformant la suite en un récit sentimental oscillant entre coupes de gins et d’autres boissons consommées dans le bar désert du navire spatial et indifférences plutôt pubères. Barman-robot au style sophistiqué, Michael Sheen vole la vedette de justesse grâce à ses prouesses ambulatoires et verbales. Et puis Tydlum se rend compte qu’il est temps de retrouver l’action. Peine perdue puisque le film tire presque à sa fin.
L’humour est présent, mais pas toujours évident, s’occultant dans des sous-entendus mi-figue mi-raisin. En tout et pour tout, Passengers est un film conventionnel, du déjà-vu, mais se savoure allègrement sans néanmoins laisser de traces après la projection. Ceci dit, autant Jennifer Lawrence que Chris Pratt conservent tous deux la fraîcheur et la séduction de leur jeunesse.
Genre : SCIENCE-FICTION – Origine : États-Unis – Année : 2016 – Durée : 1 h 56 – Réal. : Morten Tydlum – Int. : Chris Pratt, Jennifer Lawrence, Laurence Fishburne, Michael Sheen, Aurora Perrineau – Dist./Contact : Columbia.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Ce long métrage rend hommage aux backstage musicals ou comédie musicale sur les coulisses et sur la préparation d’un spectacle dont 42nd Street de 1933 par Lloyd Bacon est encore aujourd’hui considéré comme le premier chef-d’oeuvre. Le scénariste et réalisateur britannique Garth Jennings transpose l’action dans une ville aux allures de Los Angeles peuplée exclusivement d’animaux de divers types et grandeurs.
Chaque participant à ce concours de chant a des caractéristiques très ciblées et des embûches à contourner ou des lubies à vaincre. Certains, comme la truie aux 25 enfants ou la vieille lézarde secrétaire, permettent de créer des gags qui ne sont malheureusement pas très originaux. L’histoire réussit à naviguer avec dextérité entre ces divers caractères vers une finale enlevante où des interprètes plus ou moins confirmés comme chanteurs poussent la note avec art et passion. L’animation produite en France sous la direction de Christophe Lourdelet constitue un vivifiant écrin où se déploient ces divers artistes qui, souvent parents de jeunes enfants, ont voulu également les amuser d’une autre manière.
Genre : ANIMATION – Origine : États-Unis / Japon – Année : 2016 – Durée : 1 h 48 – Réal. : Garth Jennings – Voix (v.o.) : Scarlett Johansson, Taron Egerton, Matthew McConnaughey, Reese Whitherspoon, Nick Offerman, Leslie Jones – Dist./Contact : Universal.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
RÉSUMÉ SUCCINCT
Alors que s’organise l’Exposition universelle de Milan 2015 sous le thème « Nourrir la planète, énergie pour la vie », le réputé chef Massimo Bottura a l’idée de fédérer les forces de la gastronomie mondiale, avec en tête, une idée fort originale et productive.
Inspirant et fondateur ce Refettorio Ambrosiano, créé lors d’Expo Milano 2015, devient un lieu de reconquête et de dignité pour des dizaines de démunis, d’origine italienne ou migrants africains. La nourriture simple et chaleureuse conçue par les plus grandes toques de la planète à partir d’aliments détournés des poubelles leur procure quelques instants de réconfort et leur permet de se retrouver « en famille », autour d’une table commune. Si son sujet interpelle forcément par sa bonté d’âme et son profond sens éthique – des valeurs très dans l’air du temps –, le film de Peter Svatek peine à trouver le juste équilibre entre ses différentes composantes, dont aucune ne se dégage vraiment.
Les portraits des itinérants s’intègrent peu à l’entreprise, notamment un projet de monologue théâtral destiné à rejouer leur dramatique parcours (qui semble avoir donné le titre au film) qui n’est qu’insuffisamment exploité. La présentation de l’idée un peu folle du réputé cordon bleu italien est très sommaire et se résume à quelques maximes bien senties mais un peu convenues (« le pain c’est la vie » de dire Massimo Bottura au début du film), confirmées peu ou prou par les témoignages répétitifs de chefs internationaux invités dans l’aventure. On aurait pourtant aimé en apprendre plus sur ses motivations, et surtout celles de ses généreux mécènes. Un tantinet idyllique, Le théâtre de la vie recèle plusieurs interrogations laissées en suspens.
Genre : DOCUMENTAIRE – Origine : Canada – Année : 2016 – Durée : 1 h 34 – Réal. : Peter Svatek – Dist./Contact : ONF / Séville International.
Horaires : @ Cinéma Beaubien – Cinéma du Parc
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
RÉSUMÉ SUCCINCT
Stephanie Flemming invite ses parents à venir la rejoindre en Californie pour les célébrations de Noël. À peine arrivés, elle les présente à son fiancé, Laird Mayhem, un type plutôt excentrique.
Réalisateur, entre autres, de l’acceptable I Love You, Man (2009), John Hamburg place la comédie vulgaire, très souvent scatologique et excessive dans un courant de pensée actuel. Les rapports entre générations sont ici au service d’une nouvelle morale capitaliste qui se nourrit de nouvelles technologies n’ayant rien à cirer de l’aspect humain. Mais la satire sociale est constamment présente : âge des robots, sexualité débridée, adolescence escamotée comme s’il fallait abolir cette étape normale de l’existence.
La présence de James Franco signifie par défaut que l’humour camp doit faire partie de l’ensemble. Sur ce point, Hambourg réussit à merveille. Tous ces four-letter-words et insinuations se digèrent difficilement, mais très vite on s’y habitue, sauf aux références sexistes si chères dans ce genre de comédies, héritières sans doute de Judd Apatow.
Deux comédiens s’imposent, Bryan Cranston (Ned), résigné, qui tente de conserver les bonnes manières par tous les moyens inimaginables, et James Franco (Laird) qui, à travers ses rôles, présente une sexualité relativement ambigue, laissant les spectateurs désorientés. Ici, par contre, rôle oblige, il savoure chaque moment que le film lui impose avec une dextérité surprenante. Film irrévérencieux, mais drôlement réjouissant.
Genre : COMÉDIE – Origine : États-Unis – Année : 2016 – Durée : 1 h 40 – Réal. : John Hamburg – Int. : James Franco, Bryan Cranston, Zoey Deutch, Megan Mullaly, Griffin Gluck, Keegan-Michael Key – Dist./Contact : Fox.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
(Langage vulgaire)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
15 décembre 2016
2025 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.